EN BREF

4 roues directrices de série

165 ou 205 ch

31 900 €

Apparu sur la Laguna GT, le système 4Control se généralise tranquillement chez Renault. Après l’Espace et la Talisman, c’est donc au tour de la nouvelle Mégane d’en hériter. Une grande première sur une berline compacte ! Pour avoir pu conduire une Laguna coupé lors de sa sortie en 2008, j'avais déjà pu apprécier les vertus de cette technologie notamment en termes de dynamisme. Quelques années plus tard sur le dernier Espace, c'était surtout le gain en matière de maniabilité qui m’avait étonné. J’avais donc hâte d’essayer la première Mégane à 4 roues directrices, commercialisée toutefois uniquement en déclinaison GT.

Cette Mégane se caractérise avant tout par un look qui lui est propre, composé d’un kit carrosserie comprenant boucliers avant et arrière spécifiques, calandre et prise d’air en nid d’abeille, jantes 18 pouces, double sortie d’échappement et diffuseur arrière. Un soin identique a été apporté à l’habitacle avec notamment des sièges avec appuie-tête intégré recouverts d’alcantara et offrant un excellent maintien, un pédalier alu et un volant sport.

Essai vidéo – Renault Mégane GT TCe 205 : la meilleure des compactes ?

La planche de bord hérite de tous les raffinements de la dernière génération de Mégane, comme par exemple le système multimédia R-Link 2 et son écran 8,7 pouces implanté verticalement ou l’affichage tête haute. La présentation est sympathique même si la qualité des plastiques sur le bas de la planche de bord est un peu décevante. A noter également que les abords de l’écran sont particulièrement sensibles aux traces de doigts. Comme on pouvait s’y attendre, aucun changement bien évidemment concernant les aspects pratiques, qui restent similaires à ceux de la Mégane normale, à savoir pas les meilleurs du segment, notamment en ce qui concerne le volume de chargement.

Essai vidéo – Renault Mégane GT TCe 205 : la meilleure des compactes ?

Place au plus important, à savoir le comportement. Dès les premiers mètres, on ressent les bienfaits des roues directrices. En effet, il suffit simplement de faire quelques manœuvres de stationnement ou un demi-tour pour se rendre compte des premiers gains en matière de maniabilité, avec un diamètre de braquage de 10,4 m contre 11,2 m pour la Mégane classique. Même si cela n’est pas un avantage négligeable, c’est surtout sur la route que nous attendions cette Mégane GT. Mais avant tout, un petit rappel technique du fonctionnement du 4Control s’impose. Ainsi, en dessous de 80 km/h en mode Sport et 60 km/h dans les autres modes, les roues arrière braquent en sens inverse des roues avant. Au-dessus de ces vitesses, les roues arrière tournent dans le même sens que les roues avant. Actif tout le temps, le 4Control recalcule 100 fois par seconde l’angle de direction des roues afin de l’ajuster en permanence. Il joue également sur l’angle de braquage du volant en le réduisant de 40 %. La théorie c’est bien beau mais rien ne vaut la pratique. Parmi les 4 modes de conduite proposés, impossible de ne pas enclencher le mode sport, accessible par non seulement le système R-Link 2 mais également par le bouton RS Drive présent sur le bas de la console centrale, qui joue le rôle de raccourci. Direction le bord de cote portugais de Cascais près de Lisbonne. Dès les premiers virages, le sourire se dessine. Pas de doute, le 4Control joue pleinement son rôle. Les vitesses de passage en courbes sont très largement supérieures à celle de la Mégane classique. La GT se révèle vive, agile, tout en étant littéralement collée à la route. Au-delà de son efficacité diabolique et de son équilibre, cette Mégane GT donne également une grande impression de sécurité. Ainsi, en cas d’un excès d’optimisme en entrée de virage, elle vous permet très facilement de corriger votre trajectoire sans que la voiture bronche. Difficile de rester insensible et de ne pas se prendre pour un pilote dans ces conditions. Avec elle, tout semble facile. En termes de comportement et de tenue de route, on peut donc affirmer que cette Mégane GT est clairement la meilleure du segment. Une nouvelle fois, les ingénieurs de Renault Sport Technologie, qui se sont penchés sur le châssis, ont fait un excellent travail. Cela se ressent également au niveau de la direction avec un calibrage parfaitement trouvé. La consistance est bonne, la précision excellente, tout comme les retours d’informations. Seul bémol peut-être, un amortissement un peu trop ferme, plus en tous les cas que celui d’une Peugeot 308 GT.

Essai vidéo – Renault Mégane GT TCe 205 : la meilleure des compactes ?

Cette Mégane GT est proposée avec deux motorisations : le TCe 205 ch (celui de notre essai) pour l’instant et au cours du premier semestre 2016 le dCi 165 ch, associés respectivement à la boîte de vitesses à double embrayage EDC à 7 et 6 rapports avec des palettes derrière le volant. Fort d’un couple de 280 Nm disponible dès 2 400 tr/min et sur une large plage, le TCe 205 ch fait preuve d’une belle polyvalence qui lui permet de répondre présent à la moindre sollicitation. S’il sait se montrer civilisé, il n’hésite pas à monter dans les tours. Une zone où il réside finalement assez souvent avec cette Mégane GT tant le châssis apparaît surdimensionné. Si le bloc TCe s’avère plaisant, c’est également dû à son association à la boîte EDC à 7 rapports qui se montre bien plus réactive que celle à 6 rapports. Même si elle fait preuve d’une grande fluidité dans les passages de vitesse en mode tout-automatique, c’est véritablement en mode manuel qu’elle se montre la plus recommandable, grâce notamment à ses palettes. Elles permettent de tomber ou de monter les rapports d’une simple pichenette mais on aurait tout de même préféré tout de même qu’elles soient solidaires du volant ou alors plus grandes pour faciliter les passages en sortie de virages. Alors bien évidemment, comme cette Mégane GT est un véritable pousse au crime, il est impossible de rouler tranquillement et cela se ressent au niveau de la consommation, avec une moyenne de plus de 12 l/100 km lors de notre essai. Au final, 205 ch, c’est bien mais vraiment pas suffisant pour entrevoir les limites de cette GT. Vivement la future RS qui apparaîtra en 2017 et sera équipée, elle aussi, du système 4Control. On a déjà hâte de l’essayer !

Terminons enfin par deux accessoires liés à la transmission, qui se révèlent bien sympathiques : le Launch Control et le dispositif Multi-Change Down. Le premier, très facilement utilisable, permet d’effectuer des départs canons et autorise un 0 à 100 km/h en 7,1 secondes. Pour l’actionner, le mode opératoire est le suivant : pied gauche sur le frein, appui long simultané sur les deux palettes et le message au tableau de bord « Launch Control On » apparaît. Ensuite, pied droit sur la pédale d’accélérateur, relâchement de la pédale de frein et la voiture démarre. Grâce au second système, le conducteur peut rétrograder plusieurs vitesses à la volée lors des freinages par une simple action longue sur la palette gauche du volant.