En bref
2,0 l atmosphérique de 165 ch
A partir de 25 000 €
En écrivant cet essai, une question s'est très vite posée au moment de déterminer quelles étaient les concurrentes de cette version de la Mazda 3 : quelle autre compacte est équipée d'un 4 cylindres 2,0 l atmosphérique ? Réponse : plus aucune, alors que cette motorisation a chapeauté la catégorie pendant plus de trente ans, depuis l'Opel Kadett GSI 16v jusqu'à la dernière génération de Honda Civic Type R, en passant par la VW Golf 3 GTI 16, la Peugeot 306 S16 ou encore la Renault Mégane 2.0 16v. Mais les normes de pollution et l'avènement du downsizing, associant petite cylindrée et suralimentation pour y complaire, sont passés par là, et la Mazda 3 2,0 l Skyactiv-G 165 ch est aujourd'hui le dernier des Mohicans.
Fidèle à sa réputation de franc-tireur, le constructeur d'Hiroshima s'est en effet entêté, a déchiré ses plans de la génération précédente de moteurs essence MZR (dont bénéficie encore aujourd'hui la MX5 avant que la prochaine génération n'arrive en 2015) et est reparti d'une feuille blanche pour développer une nouvelle gamme baptisée SkyActiv G. Leur caractéristique la plus saisissante est le taux de compression stratosphérique de 14,0:1, un record qui n'a été égalé que très récemment par la Ferrari 458 Speciale. Pour pouvoir encaisser la plus forte pression et la température accrue dans les cylindres qui peuvent générer cliquetis et perte de couple, tout en conservant la possibilité de rouler au SP95, Mazda a opté pour diverses solutions comme un collecteur d'échappement 4-2-1 favorisant l'écoulement des gaz résiduels et évitant ainsi leur retour dans la chambre de combustion le calage séquentiel de la distribution par le système SV-T, des pistons à cavité spéciale pour une combustion plus rapide et une réduction de l'alésage pour améliorer l'efficacité thermique.
Le résultat ne s'apprécie pas forcément aux niveaux de la puissance et du couple. En effet, 165 ch à 6 000 tr/min et 210 Nm à 4 000 tr/min n'ont rien d'exceptionnel pour un 2,0 l atmosphérique, mais ce sont plutôt les consommations annoncées (5,8 l/100 km avec l'aide du i-Eloop et du i-stop) qui sont remarquables, et les émissions de CO2 qui en découlent (135 g/km, soit 150 € de malus, contre 181 g/km pour la MX-5 équipée du 2,0 l MZR de 160 ch d'ancienne génération). Si la puissance n'est pas extraordinaire, les performances restent flatteuses grâce au poids très contenu de cette nouvelle génération de Mazda 3 qui ne pèse désormais que 1 220 kg à vide, ce qui lui permet d'annoncer un flatteur 0 à 100 km/h effectué en 8,2 s. Sur le papier, il semblerait en fait que le constructeur d'Hiroshima ait réinventé la vénérable Peugeot 306 S16 d'après 1996 tant les caractéristiques sont similaires (ce qui n'est pas la pire des références, vous en conviendrez) avec les consommations mais aussi le confort et les équipements d'une voiture des années 2010.
À bord, la présentation, si elle est un peu tristoune avec juste une baguette type aluminium poli au tableau de bord pour égayer un camaïeu de noirs, est pour le moins flatteuse dans la qualité de ses matériaux et de son assemblage, ainsi que par son ergonomie efficace. La position de conduite est très satisfaisante, avec des sièges avant enveloppants, un volant avec une jante épaisse et un pommeau de vitesses tombant naturellement sous la main, mais ce joli tableau se ternit ensuite. À 4 465 mm, la Mazda 3 fait partie des compactes les plus longues mais ni l'habitabilité arrière, avec une place aux genoux qui n'a rien d'extraordinaire, ni le volume de coffre, très moyen pour la catégorie avec 364 dm3, ne semblent en profiter.
Une fois sur la route et même si la sonorité reste discrète, il est rafraîchissant de retrouver le caractère enjoué et les montées en régime à l'assaut de la zone rouge d'un gros moteur atmosphérique, surtout associé à l'excellente boîte de vitesses mécanique aux verrouillages fermes et aux débattements réduits rappelant la MX5. Le châssis est très largement à la hauteur de la mécanique, avec un bon compromis entre précision et confort, et si la combinaison de ces qualités ne fait honnêtement pas de cette Mazda 3 une véritable sportive, elle est tout de même un compagnon de jeu convaincant sur le réseau routier secondaire. La consommation reste tout à fait raisonnable, même si elle n'approche naturellement pas les prétentions du constructeur de 5,8 l / 100 km en mixte : elle s'est établie à 6,9 l / 100 km sur les 1 300 km de notre essai, avec une bonne partie d'autoroute mais aussi de la conduite musclée sur des nationales tortueuses.
Fidèle à sa politique de ne proposer que très peu d'options, notre modèle d'essai était doté du niveau de finition Dynamique très complet comprenant notamment phares bi-Xénon, jantes alliage 18 pouces, système audio Bose avec 9 haut-parleurs, système de navigation avec écran 7 pouces affichage tête haute, détecteur d'angles morts, aide au stationnement avant et arrière et, spécifiquement avec cette motorisation, le système de récupération d'énergie au freinage i-Eloop couplé au système stop & start i-stop, le tout pour 25 000 €.
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