Les 68 cv ne peinent pas à mouvoir l'œuf et les 2 poussins qui l'habitent mais la boîte Sensodrive manque vraiment de réactivité. Passer en mode séquentiel n'est qu'un pis aller qui fait dire que la boîte manuelle sera un plus. Pourtant, Roumen Antonov reste convaincu que les femmes, véritable cœur de cible de la Rumen, préfèreront la boite robotisée. Possible.
La Rumen disposera de série d'un intérieur cuir, des vitres électriques et du siège conducteur réglable lui aussi électriquement, ainsi que d'un choix de 7 combinaisons de couleurs bi-ton. Comme toute auto cherchant à séduire une clientèle aisée, tous les désirs les plus fous seront bien évidemment réalisables à la demande. Le tableau de bord bois qui équipe notre véhicule d'essai sera un accessoire, règles d'homologation obligent.
On pourrait croire que le choix de faire construire en France est osé, voire risqué. Mais Roumen Antonov a une vision que je qualifierais de ... bulgare. En effet, selon lui, la France est porteuse d'une image à l'étranger synonyme de Luxe, de haut de gamme, de raffinement. Un objet tel que le sien sera facturé aux alentours de 55.000 euros. A ce tarif, il ne s'adresse évidemment pas à la majorité d'entre nous. Et pour lui, il est important que sa Rumen se teinte des senteurs de France pour convaincre les acheteurs potentiels plutôt sensibles à l'image que notre pays dégage. Senteurs que nous, français, avons bien du mal à ressentir.
Pour Roumen Antonov, c'est en tout cas plus important qu'une production dans un pays à faible coût de main d'œuvre. Il faut être non-français pour voir la chose de cette façon et j'avoue qu'il a presque réussi à me convaincre. Mais pour aller plus loin encore, pour que la réussite couronne son aventure, je pense que la Rumen gagnerait à ne pas entrer dans le cercle classique de présentation d'une automobile. Je pousserais même l'analyse jusqu'à dire que cette journée, pourtant appréciable à plusieurs égards sur un plan personnel, risque d'être préjudiciable à la carrière de l'auto. La mettre entre les mains d'essayeurs automobiles classiques risque de la confronter à la production automobile du moment. Et à ce petit jeu, la Rumen, ses petits défauts de prototype et ses 55.000 euros ne sera jamais gagnante. Sa promotion devrait donc passer par des canaux différents des magazines automobiles traditionnels dans lesquels elle va pourtant apparaître dans les prochaines semaines. Des aventures de cet acabit sont si rares en France qu'il serait dommage de la mettre sur le même plan qu'une auto traditionnelle.
Si Roumen Antonov me lit, j'ose soumettre l'idée d'un plan de communication calqué sur celui des objets traditionnels du Luxe, tels que la bijouterie, la maroquinerie, les alcools fins..etc. La Rumen doit être un bijou qu'on offre à sa bien aimée. La Rumen doit être un caprice, un coup de coeur. Avec toute la déraison que cela comporte. Que l'on soit d'accord, je parle d'une catégorie de personnes qui explosent les standards de la classe moyenne, même en version J.F Copé. Une chose est sûre, cette caste privilégiée doit pouvoir absorber largement les 100 exemplaires qui feront de la Rumen une affaire viable et de Roumen Antonov un bonhomme heureux. Et puis ça nous permettrait peut être de découvrir la version cabriolet qui est déjà sur la planche à dessin du touche à tout à l'accent bulgare.
Je ne sais pas si Roumen Antonov a des enfants. Evidemment, la Rumen ne peut être considérée comme un palliatif mais son géniteur a réellement les yeux d'un père pour elle. Quoiqu'il en soit, Roumen Antonov a fait un rêve et il a tout fait pour que celui-ci devienne réalité. Rien que pour ce tour de force, il mérite que l'aventure ait une destinée viable et enviable. Ne serait ce que pour susciter quelques vocations dans une France automobile morose. Je sais, je suis un sentimental. Roumen Antonov aussi. Ca aussi, c‘est tellement rare...
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