Les interpellations des cyclistes et des rollers fraudeurs sont loin d'avoir laissé insensibles les passants, témoins de nos coupables agissements. Souvent scandalisés, ils tentaient d'intervenir pour que l'on se montre plus cléments envers nos victimes.
Un sujet de discorde entre trois amis
À la vue de nos uniformes, trois jeunes, un rasta et deux jeunes beurs, tournent autour de nous très intrigués. Tout de suite, ils se demandent si nous sommes des vrais ou des faux policiers :
“Je te dis que ce sont des faux, les écussons sont bidons, dit- l'un. C'est sûrement un truc pour la caméra cachée !”
“Peut-être, mais le radar, c'est un vrai, j'en suis sur !” répond le second.
Pour satisfaire leur curiosité, le rasta finit par s'avancer et par entamer la discussion avec nous : “Vous contrôlez la vitesse des vélos ?” nous demande-t-il. Nous lui répondons : “Oui, mais les rollers et les trottinettes peuvent également être verbalisés.”
À cette annonce, l'homme nous réplique : “Ah, c'est bien, parce que certains roulent vraiment trop vite !” Le rasta se tourne ensuite fièrement vers ses copains et leur lance : “Vous voyez, ce sont des vrais !” Les autres ne semblent pas convaincus…
Un couple déçu
Les témoignages de soutien ne sont d'ailleurs pas rares. En effet, bon nombre de passants nous encouragent à verbaliser les cyclistes, à l'image de ce couple qui reconnaît volontiers que cette mesure est nécessaire. “Il était temps car bon nombre de cyclistes roulent trop vite sur les trottoirs. C'est encore pire avec les rollers et les trottinettes. Ça ne pouvait donc plus durer et vous avez raison de sévir. Néanmoins, il faudrait peut-être que les cyclistes ou les rollers puissent contrôler eux-mêmes leur vitesse. Réprimer, c'est bien, mais il faut également éduquer, car dans ce domaine, il reste encore énormément à faire.”
Devant cette remarque sensée, nous leur dévoilons la vérité ; ils s'avèrent, au final, très déçus.
Un coursier très nerveux
L'uniforme, comme on peut s'en douter, est loin de susciter toujours des réactions positives. Ainsi, nous avons dû également affronter le mécontentement d'un coursier.
La scène se passe rue de Rivoli, l'homme s'arrête et tout de suite s'énerve en voyant que nous contrôlons les rollers : “Franchement, vous devriez avoir honte, il y a des trucs plus graves et importants que de racketter les gens avec un radar !” Devant ses réflexions, nous lui répondons stoïquement : “On applique simplement les ordres, Monsieur !”
L'homme ne décolère pas et nous lance : “Ben, vos chefs sont lourds !”
La situation devenant un peu risquée, nous annonçons le gag par la célèbre phrase : “Souriez, vous êtes filmé, c'est pour la caméra cachée !” Et là, incroyable, le coursier ne nous croit pas. Après lui avoir finalement montré le photographe et le cameraman, l'homme se décide enfin à partir.
Une femme explosive
Poussant le vice jusqu'au bout, nous nous sommes amusés à radariser le chien d'une petite mamy. La dame, surprise, ne pose pas de problème ; en revanche, il n'en est pas de même pour sa voisine, qui crée un véritable petit scandale : “Ce n'est pas possible, c'est une plaisanterie ! Vous importunez des gens sans histoire ; en revanche, les dealers de drogue et les drogués du quartier (NDLR : le Forum des Halles), vous les laissez tranquilles. C'est une honte ! Je vais aller me plaindre à votre commissaire, ça ne peut plus durer !” Devant tant de détermination, nous intervenons et lui révélons notre véritable identité. Étonnée et ravie, elle éclate littéralement de rire, en se jurant de ne plus se faire prendre.
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