Photo : Touring Club de Suisse
1. Réglementation : comment attacher ses enfants
La Sécurité routière rappelle que la violence de l’impact d’une collision à 50 km/h équivaut à une chute du 3e étage d’un immeuble. Et ajoute qu’en cas de projection contre une partie rigide de l’habitacle (montants de portes, sièges, pare-brise), les conséquences mortelles peuvent survenir chez l’enfant dès 20 km/h ! Dès lors, on comprend mieux l’intérêt de se doter d’un système de retenue adapté.
Les différents dispositifs
Depuis le 1er janvier 1992, il est obligatoire d'utiliser des systèmes homologués pour faire voyager les enfants de moins de dix ans, et ce quel que soit le véhicule.
Petite fille (à gauche) : les rehausseurs sont obligatoires de 3 à 10 ans. La sangle diagonale doit être passée sous l'accoudoir proche du point de fixation de la ceinture et ne surtout pas être passée dans le dos !
Bébé (au centre) : les places munies d'une ceinture à deux points (sangle sous-abdominale seulement) ne peuvent accueillir que les sièges à réceptacle et bouclier (sièges bébé), s'ils ont l'homologation correspondante (à vérifier au moment de l'achat du siège).
Garçon (à droite) : la ceinture adulte ne correspond pas à la physionomie de l'enfant : elle risque de le blesser à l'abdomen et au cou. C'est pourquoi il faut un rehausseur qui surélève l'enfant.
Dès la sortie de maternité, il est nécessaire de transporter votre enfant dans un dispositif adapté, et ce lors de tout trajet en voiture, si court soit-il. Deux accidents sur trois se produisent à moins de 15 kilomètres du domicile, et un accident mortel sur trois a lieu en ville.
Source : Insee
Pour les bébés
Pour les nourrissons (de moins de 9 kg) le choix des dispositifs se présente entre le lit-auto (jusqu'à six mois) ou, nettement mieux, le siège dos à la route (dès 3 mois).
Pour les enfants de neuf mois à 4 ans (de 9 à 15 kg)
Pour cette tranche d’âge, deux types de dispositifs existent : les sièges baquets à harnais, et les sièges baquets à réceptacle. Ces sièges sont fixés à la banquette arrière en trois ou cinq points.
Au-delà de quatre ans
Pour les enfants de plus de quatre ans (ou de plus de quinze kilos), on peut utiliser un siège à réceptacle ou table-bouclier, ou bien en fonction de la taille de l'enfant un rehausseur en complément de la ceinture de sécurité et ce jusqu'à 10 ans. Après 10 ans, les enfants peuvent utiliser les ceintures de sécurité adultes. Attention ! Utilisez préférentiellement des nacelles de sécurité ou des sièges-auto homologués aux normes en vigueur ("5 points" qui maintiennent l'enfant aux épaules, aux hanches et dans l'entrejambe). A l'arrière comme à l'avant, le siège auto est le seul dispositif qui permet que la colonne vertébrale de l'enfant soit toujours bien maintenue en cas de choc et d’empêcher que l’enfant ne se transforme en projectile lors de tout choc même à faible allure. Si tout le monde portait sa ceinture ou bénéficiait d’un dispositif de sécurité ad hoc, des centaines de vies seraient sauvées chaque année ! Rappelons au passage que le non-respect de cette règle de sécurité élémentaire qu’est le port de la ceinture peut-être sanctionné par une amende de 4e classe (135 €).
2. Le point sur le matériel existant
En matière de sécurité, tous les sièges auto pour enfants ne se valent pas. Telles sont les conclusions des tests menés chaque année depuis 2006 par le très sérieux Touring Club de Suisse (TCS) qui, associé à son homologue allemand, le puissant Adac, soumet ces essentiels accessoires une véritable torture (résultats complets à télécharger ici). Crash-test frontal a 64 km/h, crash-test latéral, traque des erreurs possibles au montage, évaluation de la facilité d’usage ou, critère nouveau, teneur des tissus en substances nocives : la moindre faiblesse est notée, ce qui donne un palmarès parfois surprenant, avec notamment des modèles de fabricants réputés qui finissent en fond de grille : « de grandes différences existent en terme de qualité, même au sein d’une marque. Ces différences ont la plupart du temps soit une origine de conception – question de maîtrise de la technologie -, soit une origine économique – question de choix de matériaux. Il est aussi intéressant de constater que le prix n’est pas un facteur de qualité », précise ainsi un porte-parole du TCS.
Sachant qu’un choc à 30 km/h peut avoir des conséquences mortelles pour un enfant, mieux vaut prendre son temps pour choisir. Evitez ainsi l’achat en supermarché, où l’on trouve trop de produits, certes à prix raisonnable, mais d’origine incertaine. La norme européenne ECE 44.03 ou 44.04, à laquelle ils sont tenus de répondre, raisonne a minima alors que de vrais spécialistes vont au-delà (et le font payer, certes). Mieux vaut se tourner vers les magasins de puériculture, ces derniers disposant du choix le plus large. Les sites Internet spécialisés présentent aussi un intérêt certain, notamment parce qu’ils pratiquent des prix parfois nettement inférieurs.
Si votre voiture le permet, optez pour un siège doté du système standardisé Isofix, qui équipe les modèles neuf depuis 2006, de loin le meilleur en termes d’aspect pratique et de protection. Gardez enfin à l’esprit que la sécurité des enfants dépend avant tout de la façon dont vous les attacherez. Sangles vrillées ou placées trop bas sur l’épaule ? Embase mal assurée ? Attention danger, et ce pour deux enfants sur trois, à en croire les résultats d’une enquête menée conjointement par la Prévention Routière et le fabricant Bébé Confort. Et, contre une installation laissant à désirer, ayez bien à l’esprit que le meilleur des sièges ne pourra malheureusement rien.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération