En Europe, le marché de la familiale premium est trusté depuis plus de 30 ans par le trio allemand Audi A4, BMW Serie 3 et Mercedes Classe C. A l’image d’Alfa Romeo ou de Volvo, plusieurs constructeurs ont essayé de bouter les Allemands hors du Vieux Continent, pourtant aucun n’y est jamais parvenu. La marque britannique Jaguar a mis tous les moyens en œuvre (près de 3 milliards d’euros d’investissement) pour revenir sur ce marché lucratif, 15 ans après la tiède expérience X-Type. De là est née la XE, une berline élégante évoluant sur une plateforme modulaire et composée à 75% d’aluminium. La britannique s’est inspirée des références et notamment de la Mercedes Classe C, brillamment renouvelée l’an dernier.
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A ce propos, il faut saluer la firme à l’étoile et ses jeunes designers qui sont parvenus à dépoussiérer l’image vieillotte de la berline. Le coup de crayon est séduisant, élégant et s’adresse aux jeunes sans déplaire aux moins jeunes, qui restent la principale cible. Chez Jaguar, on a compris que l’âge moyen des acheteurs se situait aux alentours de 50 ans et c’est la raison pour laquelle la firme de Coventry est restée très classique en matière de style. Zéro prise de risque donc pour la XE qui reprend les codes stylistiques de la XF, sa grande sœur. Le résultat fonctionne, l’anglaise est aussi aguicheuse qu’une Kate Moss dans ses plus belles heures, l’arrière-train plus massif.
Les deux concurrentes inaugurent chacune une nouvelle plateforme modulaire, légère et censée être plus accueillante. À ce petit jeu, celle qui s’en sort le mieux est sans conteste la Classe C. Elle offre un meilleur espace aux genoux et à la tête que la XE, ainsi qu’un volume de coffre supérieur (480 litres contre 455 litres) et plus facile à occuper.
La Jaguar XE ne prolonge pas cette bonne première impression dans l’habitacle. Le dessin du cockpit est quelconque, la qualité des plastiques tout juste correcte et le système multimédia est aussi rapide à utiliser qu’un modem 56k. La Classe C séduit surtout par son intérieur moderne et bien fini. Le client perçoit davantage où sont passés ses 50 000 €. On peste en revanche contre le système multimédia épouvantable à utiliser. Contre toute logique, l’écran de 8,4’’ n’est pas tactile et il faudra impérativement passer par le pavé tactile mis au point il y a deux décennies. Entrer une simple adresse dans la navigation peut prendre 5 bonnes minutes.
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