Entrons d’emblée dans le détail de l’organisation logistique du groupe Volkswagen en France, avec le responsable transport de Volkswagen Logistics, Benjamin Lehner. « Volkswagen Logistics a en charge la logistique et le transport d’une partie seulement des marques du groupe. Sont concernées : Audi, Skoda, Volkswagen et Volkswagen Utilitaires. Nous disposons de huit parcs répartis dans l’Hexagone. Ils sont situés à Ambazac (87), Corbas (69), Creutzwald (57), Forbach (57), au Mans (72), à Tarnos (40), Villers-Cotterêts (02) et Wavrin (59) », explique-t-il. Volkswagen Logistics travaille actuellement avec quatre transporteurs qui opèrent chacun sur un secteur spécifique : Tramosa (57), filiale des sociétés Horst Mosolf et Tradisa pour l’Est de la France, Walon (60) pour les véhicules en provenance d’Espagne, les Transports Européens Automobiles appartenant au groupe Charles André (69) sur la « zone 3 », et STVA (75) pour le reste de la France. Chez Volvo Trucks, une division du groupe Volvo AB dénommée Volvo Logistics, assure aussi la gestion centrale des questions de transport et logistique. Volvo Trucks France en est le client.


« Le choix des prestataires se fait en accord avec l’importateur », explique Benjamin Lehner. « Les appels d’offre sont lancés de notre siège, à Volksburg (Allemagne). Nos principaux critères de sélection concernent les délais, la qualité et les prix. Les conducteurs doivent impérativement parler la langue française. Quant au matériel utilisé, il est soumis à des normes en vigueur dans notre groupe. » Les contrats sont généralement signés pour trois ans, avec possibilité de prolongation pour une année supplémentaire. Chez Volvo Trucks, c’est aussi Volvo Logitics qui se charge de lancer un appel d’offres. Les critères sont similaires même si une attention particulière est portée au respect des normes environnementales ainsi qu’au suivi des litiges et dégâts, lesquels sont souvent à l’origine des discordes survenant entre chargeur et transporteur, nous explique notre interlocuteur chez Volvo Trucks France, Stève Hédouin, Marketing Communication Manager. Chez Volvo, la priorité reste cependant de trouver l’adéquation idéale entre les besoins d’une filiale nationale et l’offre de transport sur le territoire correspondant. Chez Volvo on travaille avec un seul prestataire en France.


Des audits sur parcs


« Nous procédons à des audits qualité sur l’intégralité de nos parcs tous les quinze jours, tous les mois, trois mois ou neuf mois en fonction des contrôles réalisés. Car nos prestataires effectuent aussi des opérations de maintenance sur parc. Elles concernent la surveillance de la pression des pneumatiques, laquelle doit être surélevée pour préserver la structure du pneu lorsqu’un véhicule est stocké, celle des huiles de frein, afin de prévenir toute corrosion superficielle, le suivi du voltage des batteries et le remplacement des films protecteurs tous les trois mois », révèle Benjamin Lehner.


C’est notamment pour répondre à ses préoccupations environnementales que Volvo Trucks achemine, dans son schéma général, des véhicules de Göteborg (Suède) vers Gand (Belgique), lesquels sont ensuite transportés par camion lorsqu’il s’agit notamment de livrer les pays d’Europe méridionale. Chez Volkswagen aussi on recourt au multimodal mais, les volumes n’étant bien entendu pas les mêmes, on privilégie le transport ferroviaire d’approche pour notamment livrer le parc de Corbas. Le fluvial pourrait également être utilisé sur la région parisienne si la ville de Paris devait limiter la circulation des poids lourds en son enceinte. Pour Volkswagen Logitics cependant, le transport ferroviaire demeure handicapé par les délais d’acheminement et les inévitables ruptures de charge. Ce qui n’empêche pas des transporteurs, comme la CAT, de développer leurs activités multimodales : « la crise nous a notamment incité à accroître nos moyens propres, notamment dans le domaine du maritime ou du fluvial. La route représente aujourd’hui 70% de notre activité et lorsque les volumes sont importants nous utilisons bateaux et trains », explique Antoine Namand, directeur de la division Logistique Véhicules.