Climatisation, source de pollution

L'automobile est au cœur d'une autre polémique : la climatisation pollue. D'après une étude approfondie de l'AREHN (Agence régionale de l'environnement de Haute-Normandie), la climatisation contient des fluides frigorigènes. L' évaporation de ces fluides engendre des fuites de gaz dans l'atmosphère. Les causes : une mauvaise étanchéité des circuits qui s'aggrave à mesure que le matériel vieillit ou une mauvaise installation et maintenance des appareils, n'étant pas effectuées par des professionnels.

En France, il n'existe aucun système de recyclage : les appareils sont retrouvés la plupart du temps à la décharge. Par contre, d'autres pays comme les Pays-Bas ont une filière de récupération des fluides frigorigènes en fin de vie.

3 véhicules neufs sur 4 sont aujourd'hui pourvus de la clim' (contre 15 % en 1995). « Pour 1 € de plus, vous avez la climatisation ! » sur les automobiles équipées en série. Vous l'avez aussi en option à un prix peu élevé. Dans les années 1990, les conducteurs aisés étaient les seuls à pouvoir disposer d'une voiture équipée de l'air conditionné.

Accroissement de l'effet de serre

Dès le XIXe siècle, les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont occasionnées par les activités humaines (comme le CO2 (gaz carbonique), les perfluorocarbures (PFC), les hexafluorures de soufre (SF6) et les hydrofluorocarbures (HFC)). Ces polluants sont présents dans les fluides frigorigènes utilisés pour la climatisation. Ces gaz ont un pouvoir de réchauffement très important vu leur composition moléculaire et leur durée de vie dans l'atmosphère. Ainsi, on parle de réchauffement de la Terre et de la perturbation du climat.

Surconsommation

Toujours selon l'étude de l'AREHN, la clim' entraîne une surconsommation de carburant : 3 litres au 100 kilomètres en ville et 10 % sur route. Soit une émission supplémentaire de 5 % de CO2 annuelle et de 50 % pour les oxydes d'azote. Les constructeurs automobiles font des efforts pour lutter contre la pollution mais la climatisation gâche ces efforts. D'ici 2008, l'objectif est de réduire les rejets de CO2 à 140 grammes par km sur les véhicules neufs contre 155 g/km en 2002 : cela ne pourra peut-être pas aboutir à cause de l'utilisation de la climatisation. Un véhicule moyen climatisé émettrait 30 grammes de CO2 de plus par kilomètre soit 206 g/km au lieu de 176 g/km pour un véhicule non équipé.

Les ancêtres de la clim'

En 1884, un Anglais pose une caisse contenant de la glace sur son attelage, entre ses deux chevaux. Il oriente l'air froid vers la diligence grâce à un ventilateur qui fonctionne avec les roues. Les prémices de la clim' ! C'est en 1939 que le premier système de climatisation voit le jour mais il est peu pratique. L'évaporateur occupe tout le siège arrière et la courroie doit être retirée afin de stopper la clim'. En 1953, la clim' se modernise en fonctionnant avec un compresseur frigorifique entraîné par le moteur. L'évaporateur est un analogue des réfrigérateurs domestiques. Il est placé à l'arrière du véhicule entre le siège et le coffre à bagages. Il faut attendre 1957 pour qu'un constructeur automobile élabore un système d'aération et de ventilation à l'abri des courants d'air. Il est breveté la même année.

Le dilemme pour l'automobiliste et ses passagers : le confort de la clim' ou le respect de l'environnement ?