Le groupe Bolloré a eu le nez creux. Et le voilà fin prêt en arrivant au bon moment avec une proposition de transport fortement demandée. On rappellera en effet que la loi sur la transition énergétique, adoptée en juillet 2015, prévoit que les transporteurs publics doivent avoir, dans leurs flottes, au moins 50 % de bus et de cars à faible émission à compter de 2020, puis en totalité à partir de 2025. Or, actuellement, 90 % du marché est constitué par des véhicules de 12 mètres, dont la très grande majorité fonctionne aujourd’hui au diesel.
Un marché à prendre. Bolloré sait déjà construire des bus de 6 mètres ainsi qu’un tram électrique fonctionnant sans rail ni caténaire. Ce sont à présent des bus de 12 mètres, entièrement électriques, alimentés par huit batteries et pouvant transporter jusqu’à 100 passagers qui sortiront de l’usine d’Ergué-Gaberic, à côté de Quimper. L’usine, d’une surface de 5 000 m2 et représentant un investissement de 40 millions d’euros sur 2015 et 2016, pourra produire 200 Bluebus par an et emploiera à terme 150 salariés en deux équipes. L’autonomie des engins est annonce entre 180 et 250 km et les batteries se rechargeront en 5 heures.
Le premier enjeu de la nouvelle usine est de livrer les 23 bus commandés par la RATP après un appel d’offres européen pour la ligne 341 entre Charles-de-Gaulle-Etoile et porte de Clignancourt, un peu plus de 30 km aller-retour. C’est la première ligne 100 % électrique et une première européenne sur une flotte de cette taille. L’objectif sera ensuite de répondre aux appels d’offres que la RATP va lancer en 2017 pour convertir d’ici 2025 l’ensemble de sa flotte d’Ile-de-France. Un marché de l’ordre de 4 500 véhicules.
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