Peugeot, la même année que Renault, renouvelle sa citadine polyvalente. C’est donc en septembre 1998 que débarque celle qui aura la lourde tâche de faire aussi bien que la 205, le sacré numéro qui a sauvé la marque. La 206, c’est elle, ne se contentera au final pas de faire aussi bien. Elle fera même mieux, et est à ce jour la Peugeot la plus vendue de l’Histoire, avec environ 8,4 millions d’exemplaires sortis des chaînes (en comptant la 206+). En occasion, c’est un modèle extrêmement important, puisqu’il représente ni plus ni moins que le modèle Peugeot le plus échangé en seconde main, en 4e place au général, derrière la Clio (qui cumule, elle, 4 générations), le Scénic et la Mégane.
Au cours de sa carrière, la 206 va subir quelques transformations. Parfois mineures, parfois majeures, nous allons le voir. Pour son premier restylage, il faudra en tout cas sortir la loupe pour apercevoir les changements. Le mieux est encore d’illustrer tout cela, avec cet article essentiellement visuel, agrémenté de quelques données techniques.
La Peugeot 206 avant/après
C’est donc en septembre 1998 que fait son apparition la 206. Son style plus audacieux que celui de la Clio fait tout de suite parler. On le trouve à l’époque presque trop torturé, alors qu’on le qualifierait de sage aujourd’hui… Feux en amandes, capot plongeant, découpe de hayon audacieuse, on la trouve dynamique et elle trouvera très rapidement son public. À l’intérieur, c’est assez classique, et un tout petit peu mieux fini que la première version de Clio 2. En octobre 2000, c’est l’avènement du CC pour "Coupé Cabriolet", qui connaîtra un succès fulgurant. En juin 2002, le break SW entre en scène.
Au premier restylage, qui a eu lieu en mars 2003, Peugeot décide de ne pas changer fondamentalement une équipe qui gagne et les évolutions sont presque imperceptibles. Les optiques striées deviennent translucides et se dotent du double cuvelage (déjà de série auparavant sur S16 et XS). La grille de calandre adopte une structure en nid d’abeille en lieu et place des lamelles. Et les pare-chocs peints avaient déjà été généralisés. À l’arrière, les feux adoptent un nouveau dessin interne (sauf sur le SW), et le bouclier "sport" est lui aussi généralisé. La baguette au-dessus de la plaque d’immatriculation devient lisse et le lion auparavant intégré à celle-ci est désormais collé au dessus. Les répétiteurs de clignotant translucides au lieu d’orange avaient déjà pris place en juillet 1999.
Le CC et le SW bénéficient des mêmes évolutions
Dans l’habitacle, les évolutions sont également mineures. Le combiné d’instrumentation évolue dans le détail (cerclage chromé des compteurs), le volant aussi et quelques nouvelles ambiances sont proposés.
Mécaniquement, la 206 est proposée à son lancement avec un 1.1 de 60 ch, un 1.4 de 75 ch, un 1.6 de 90 ch en essence et un 1.9 D de 70 ch en diesel. En mars 1999, le 2.0 138 ch essence apparaît sur la S16 et le 2.0 HDI de 90 ch en diesel se pointe en octobre 1999. En septembre 2000 le 1.6 16v de 110 remplace le 1.6 de 90 ch. En mars 2003, avec le restylage, apparaît un 2.0 essence de 180, réservé à la finition sportive ultime, la RC, puis en octobre 2001 le 1.4 HDI 68 ch et en octobre 2003 un nouveau 1.4 16v de 90 ch.
En avril 2004, c’est un 1.6 HDI 110 qui fait son apparition dans la gamme avec une série limitée Sport, il sera intégré à la gamme en juin 2004. Les moteurs 1.1 60 ch et HDI 90 disparaissent en octobre 2005. C’est le début du déclin de la 206.
Car en mars 2006, c’est la 207 qui débute sa carrière. Cependant elle n’enterre pas la 206 qui continue d’être vendue. Mais avec une gamme qui va réduire petit à petit. En mai 2006, abandon du 1.4 16v, en décembre 2006, arrêt du SW, en janvier 2007 arrêt de la RC et du 1.6 HDI 110 FAP, en février de la même année, le CC tire sa révérence. En mars 2007, fin des 1.6 16v 110 ch, 2.0 16v 137 et 1.6 HDI sans FAP. Il ne reste que le 1.4 75 ch et le 1.4 HDI 70. Et la 206 va vivre ainsi jusqu’en février 2009 ! Une longévité déjà incroyable…
La 206 est morte, vive la 206+ !
Mais n’allez pas croire que l’histoire se termine là. En effet, afin de faire comme Renault avec ses Clio Campus, Peugeot décide de prolonger le sort de la 206, en lui offrant un second souffle, une nouvelle vie. C’est alors que le plus gros restylage de sa carrière a lieu, tandis qu’elle adopte le patronyme de "206+".
Le but du jeu des modifications esthétiques ? La faire ressembler, le plus possible, à la 207 qui l’a remplacée. Cependant ce n’est que de la cosmétique, car tous les dessous (caisse, châssis, trains roulants, moteurs) sont ceux de la 206, sans modification.
C’est ainsi que la 206+ reprend une face avant qui ressemble comme 2 gouttes d’eau à celle de la 207. Optiques étirées, gros lion enchâssé dans le bouclier, calandre à lamelles chromées. À l’arrière le bouclier singe celui de la 207 également mais les feux restent ceux de la 206, juste redessinés à l’intérieur. L’ensemble est modernisé certes, mais les mensurations conservées et la coque identique font que cette 206+ semble quelque peu disproportionnée, comme si elle avait avalé une 207 sans l’avoir bien digérée…
Dans l’habitacle, le dessin reprend lui aussi celui de celle qui a succédé, mais les proportions sont moins homogènes, et la qualité des matériaux est inférieure. En photo cela donne :
Pour mémoire, voici une 207…
Nous passerons très vite sur les versions RC et GT. La RC, la plus puissante de la gamme, commercialisée de 2003 à 2006, n’a subi aucune modification en cours de carrière. La GT, commercialisée en 1999 uniquement, et à 4 000 exemplaires, n’était là que pour permettre d’homologuer la 206 WRC de championnat du monde. Ses boucliers proéminents lui permettaient en effet d’atteindre les 4 m de long, le minimum légal pour permettre l’homologation de la version course (qui doit dériver d’un modèle de série produit à 4 000 exemplaires minimum)…
La véritable fin de carrière de la 206 a lieu en décembre 2012 avec l’arrêt de la 206 +, remplacée par la 207+. Elle aura donc duré plus de 14 ans. Un beau score pour une citadine, qui a connu le succès jusqu’au bout.
Laquelle choisir ?
Faisons-nous le plaisir, puisque nous sommes dans un sujet occasion, de faire un peu de consumérisme, et de vous conseiller les meilleures versions.
Les budgets sont aujourd’hui dans tous les cas abordables. En diesel, les versions 2.0 HDI 90 ont fait preuve d’une fiabilité très correcte comparée à d’autres modèles équipés du même bloc. Attention toutefois à la qualité du carburant. Il est sobre et suffisamment performant pour emmener la 206. Un modèle restylé, de 2004 ou 2005 par exemple, sera un bon compagnon, en finition haute XS Premium ou par la suite Quicksilver.
En essence, les 1.4 16v et 1.6 16v sont fréquentables. Attention aux bobines et surveillez les traces au niveau du joint de culasse.
Les 1.1 essence et 1.9 D sont à éviter. Leur agrément est très limité, mais le 1.9 D est increvable et sobre.
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