Extrait de son discours du 30 avril dernier :

« Cette recherche d’effets d’échelle a également prévalu dans notre accord avec Daimler, le groupe propriétaire des marques Mercedes et Smart.Comment s’est passé ce rapprochement ? Il y a un peu plus d’un an, les équipes de Daimler nous ont approchés. Ils cherchaient à renouveler leur Smart, mais les volumes prévisionnels n’étaient pas suffisants pour rentabiliser le projet. Ils se sont naturellement tournés vers nous, du fait de notre expertise sur les petites voitures et des excellentes prestations de Twingo.

Pour tout vous dire, cela n’était pas suffisant pour nous.


Nous avons donc discuté avec eux – pour leur faire valoir les opportunités à pousser plus loin les synergies. Avec Dieter Zetsche, Président de Daimler, nous nous connaissons depuis plus de 25 ans. Nous sommes rapidement tombés d’accord pour élargir notre coopération, en commençant par trois domaines stratégiques.


1) Le premier, c’est donc le renouvellement de Twingo et de Smart. Leur commercialisation est prévue à partir de 2013. Ces voitures seront en grande partie développées par Renault au Technocentre. Smart produira ses versions 4 places dans notre site slovène de Novo-Mesto, ce qui assurera une forte utilisation des capacités de l’usine. Quant aux versions 2 places, elles seront produites en France, dans l’usine Smart de Hambach.

Une version électrique sera également développée pour ces modèles.


2) Renault et Mercedes vont également collaborer dans le domaine des véhicules utilitaires. A compter de 2012, Mercedes-Benz Vans va élargir sa gamme de fourgonnettes avec l’introduction d’un nouveau modèle basé sur le Kangoo. La technologie de cet utilitaire proviendra de Renault. Il sera fabriqué dans l'usine Renault de Maubeuge, en France. Nous fournirons également des pièces mécaniques pour le Vito – le fourgon de Mercedes. Ces composants seront fabriqués dans notre usine de Cléon, en France également.


3) Troisième domaine de coopération, les moteurs.

L’objectif est de tirer parti de nos savoir-faire respectifs et d’investir ensemble sur le renouvellement de nos moteurs thermiques peu émetteur de CO2. L’Alliance Renault-Nissan fournira à Daimler des petits moteurs essence et diesel. Ces moteurs seront produits en France, à Cléon, et en Espagne, à Valladolid.

Daimler fournira à Infiniti des plus gros moteurs diesel et essence, issus de sa gamme actuelle.

Daimler, Renault et Nissan coopéreront également sur les boîtes de vitesse. Au-delà de ces projets, d’autres opportunités existent, comme sur les véhicules zéro émission, la standardisation de pièces sur d’autres plateformes, y compris sur le haut de gamme.


Ces domaines, pour lesquels nous avons d’ores et déjà identifié des projets précis, devraient permettre à l’Alliance Renault-Nissan de dégager 2 milliards d’euros de synergies additionnelles d’ici 2015.



Cet accord stratégique a besoin de s’inscrire dans la durée. C’est une évidence, si l’on veut que nos ingénieurs travaillent en confiance et en transparence, il est indispensable de construire une relation qui va au-delà de la coopération ponctuelle.

C’est pour cela que nous avons réalisé un échange de participation qui souligne notre engagement à travailler ensemble sur le long-terme. L’Alliance Renault-Nissan devient ainsi le premier actionnaire industriel de Daimler. Cet accord s’est fait sur des bases pragmatiques, sur des projets concrets et des opportunités chiffrées. C’est ce pragmatisme qui prévaudra dans notre relation.

Nos 11 ans d’expérience avec Nissan nous ont appris à collaborer avec des entités dont la culture et l’image de marque sont très différents. Nous appliquerons avec Daimler ces mêmes principes de respect, de transparence et de confiance.

L’Alliance Renault-Nissan avait déjà une taille critique suffisante, au dessus de 6 millions d’unités. Avec Daimler, nous rentrons dans le club restreint des groupes produisant plus de 7 millions de voitures par an. L’objectif de cet accord est de tirer parti de cet avantage compétitif en respectant la culture de chaque entreprise et l’identité de chaque marque. »