Volkswagen Eos V6 (2006-2010) : un coupé-cabriolet discret, atypique et musical, dès 9 000 €
Ligne très fine, toit escamotable sophistiqué, moteur raffiné, la Volkswagen Eos V6 propose une impressionnante somme technologique pour un prix contenu. À déguster en 3,2 l et même en 3,6 l !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Volkswagen Eos V6 est-elle collectionnable ?
Cette Volkswagen dispose de deux éléments actuellement en voie de disparition : un toit dur rétractable et un gros V6 atmo. Le premier profite d’une conception particulièrement sophistiquée, qui le rend très agréable, et le second d’une rondeur de fonctionnement ainsi que d’une mélodie absolument inimaginable à l’heure actuelle à ce niveau de gamme. Et le tout s’emballe d’une carrosserie finement dessinée.
Sous la présidence de Ferdinand Piëch, Volkswagen a eu droit à un nombre de modèles raffinés assez impressionnant pour un constructeur généraliste. On pense à la Phaeton, au Touraeg mais aussi à la Passat W8 ou encore à la Golf R32. Il en est encore un qu’on a tendance à oublier : l’Eos. Et pourtant ! Pour donner une suite à la Golf IV Cabriolet, en fait une Golf III vaguement actualisée, on aurait pu se contenter de décapsuler une Golf V. Sauf qu’à la fin des années 90, Mercedes et Peugeot ont remis à la mode une invention française des années 30 : le toit rigide escamotable. Celui-ci permet de bénéficier des avantages d’un cabriolet, puis d’un coupé une fois refermé. Fini les courants d’air et les capotes trouées par l’usure… ou les coups de couteau. Nombre de marques ont cédé à ses charmes au début des années 2000 : Renault, Nissan ou encore Opel.
Volkswagen ne pouvait pas rester en retrait, mais offrir un tel système à sa compacte star imposait d’en redessiner complètement la poupe, à l’image de ce qui a été fait avec un succès inégal sur les Peugeot 307 et Renault Mégane CC. Qu’à cela ne tienne, Wolfsburg aura son cabriolet à toit rigide articulé et ce sera un modèle à part entière : l’Eos.
Établie sur plate-forme de la Golf V, l’Eos n’en reprend pourtant aucun embouti de carrosserie. Au contraire, celle-ci, allongée, est spécifique et se signale par son élégance ainsi que sa finesse. Un tour de force à une époque où bien des CC se signalent par une poupe rendue énorme pour accueillir les éléments du toit. Comment a-t-on fait ? Alors que les 307 et Mégane, notamment, se contentent d’un pavillon en deux grandes parties, celui de l’Eos se décompose en trois sections, ce qui a facilité le travail du designer Robert Lešnik, sous la férule de Murat Günak, lequel a déjà œuvré sur les Mercedes SLK et Peugeot 206 CC. En effet, ce système se révèle plus compact, surtout en longueur, que les bipartites. Mais le constructeur allemand ne s’est pas arrêté là. Il a en plus doté le toit escamotable… d’un toit ouvrant ! En clair, en configuration coupé, l’Eos permet à ses passagers de faire coulisser le seul panneau, en verre qui plus est, qui les surplombe. Annoncée par le Concept C en 2004, l’Eos est dévoilée fin 2005, et la rigueur de sa conception met tout le monde d’accord.
Car l’auto accueille dignement quatre passagers ainsi que 380 l de bagages, battant ses rivales par son packaging très intelligent. Trois blocs à essence sont proposés initialement, un 1,6 l de 115 ch, un 2,0 l de 150 ch et un 2,0 l turbo de 200 ch. Un diesel de 140 ch est également proposé, tandis que trois niveaux de finitions sont au programme : normale, Sport et Carat. La première inclut déjà la clim bizone, le régulateur de vitesse, l’ESP, les quatre airbags, les jantes alu, voire le lecteur CD. La Sport ajoute notamment la suspension affermie, le détecteur de pluie, le chargeur CD et le radar de recul. Luxueuse, la Carat complète le tout notamment d’une belle sellerie cuir à réglages électriques. Les prix s’échelonnent de 27 140 € à 36 020 € (de 32 000 € à 42 500 € actuels). Pas donné, mais l’auto profite d’un équipement fourni et d’une conception plus soignée que celle de ses concurrentes. Surtout, fin 2006, l’excellent V6 (ou plutôt VR6) de la Golf R32 s’invite sous le capot de l’Eos : 3,2 l, 250 ch, attelé à la boîte DSG. Le prix n’a rien de délirant, à 36 860 € (43 300 € actuels), car une seule version est proposée : la Carat.
L’Eos profite de petites mises à jour d’équipement dès 2008, et en 2009, le 3,2 l cède la place à un 3,6 l de 260 ch, uniquement disponible en DSG : malgré son blason populaire, l’Eos V6 est presque prestigieuse par ses prestations. Malheureusement, cette version ne durera pas. Fin 2010, le CC de Volkswagen passe par la case restylage et à cette occasion, le V6 passe à la trappe : les normes anti-CO2 commençaient à sévir ! L’Eos 4-cylindres durera jusqu’en 2015 et ne sera pas remplacé, l’engouement pour les cabriolets s’étant tari.
Combien ça coûte ?
Rare, richement équipée et généreusement motorisée, l’Eos reste pourtant bien moins chère qu’une Golf R32. À 9 000 €, on accède à une 3,2 l de 2007 et 150 000 km environ. Comptez 11 000 € pour un exemplaire de 100 000 km, et 13 000 € pour limiter ce chiffre à 75 000. Bien plus rares, les 3,6 l sont rarement à moins de 15 000 €.
Quelle version choisir ?
Entre 3,2 l et 3,6 l, la différence face au chrono n’est pas déterminante, donc on peut tout à fait se contenter de la première. Ça tombe bien, car la seconde est introuvable.
Les versions collector
Ce sera cette version 3,6 l introuvable, la version collector ! D’autant plus que cette déclinaison est spécifique : bridée à 260 ch (elle atteint 300 ch dans la Passat CC), l’Eos demeure une simple traction.
Que surveiller ?
L’Eos a vu sa commercialisation retardée par la fastidieuse mise au point de son toit très complexe. Celui-ci a été conçu pour durer au moins dix ans sans ennui. Il pose en effet peu de problèmes, mais on surveillera ses joints, la voiture n’étant plus toute jeune. Examinez également les canaux d’évacuation de l’eau, qui ne doivent pas être bouchés. Enfin, des capteurs défaillants gênent parfois son fonctionnement.
Sous le capot, le V6 ne fait pas parler de lui en mal, mais on se méfiera un peu plus de la DSG. Celle-ci doit être vidangée régulièrement (tous les 60 000 km maxi), ce que tout le monde ne fait pas. Si son fonctionnement est brutal, elle sera probablement en fin de vie.
Enfin, à cause de son poids élevé, l’Eos use rapidement ses suspensions. Mais dans l’ensemble, c’est une auto endurante.
Au volant
Je trouvais l’Eos fade à sa sortie, mais actuellement, vu la profusion d’autos au design criard, j’apprécie son élégance discrète. À bord, le tableau rappelle furieusement celui de la Golf V, et la finition n’a rien d’exceptionnel, mais l’habitabilité se révèle appréciable pour un cabriolet, et l’ergonomie bien pensée.
Bien installé, j’actionne le mécanisme du toit, qui se replie en 25 secondes. Je place la commande de boîte sur D, et je profite de l’exquise douceur du V6 3,2 l. Celui-ci bénéficie également d’une bien belle sonorité, mais elle demeure trop étouffée, dommage.
Tout comme ses performances, quelque peu handicapées par le poids élevé. Elles sont bonnes, mais pas exceptionnelles, même si un 0 à 100 km exécuté en 7,3 s n’a rien de déshonorant. Alerte, ce cabriolet se révèle aussi très sûr dynamiquement grâce à un châssis fort homogène, les trains roulants, bien guidés et amortis, conciliant avec bonheur efficacité et confort. Cela dit, l’Eos n’a rien de sportif, et si sa rigidité d’ensemble est fort convenable, elle n’empêche pas des craquements de mobilier et des vibrations de pare-brise. Mais on a vu bien pire !
Avec le saute-vent, on note la quasi-absence de remous d’air, et en actionnant le chauffage des sièges, on obtient un cabriolet bien agréable en hiver. Car oui, par temps frais, ce type d’auto délivre un plaisir étonnant ! Toit remonté, l’Eos se transforme en un douillet coupé, mélodieux et doux à conduire, grâce aussi à l’excellente DSG. Certes, la consommation tombera rarement sous les 11 l/100 km, mais cette voiture discrète et atypique mérite bien ce petit sacrifice.
L’alternative youngtimer
Volkswagen Golf I Cabriolet (1979-1993)
La Golf 1 ne s’est pas contentée de révolutionner la catégorie des compactes sportives. Elle a aussi été la première à se décliner en cabriolet, dès 1979. Fabriquée chez Karmann, elle se signale par un arceau de sécurité, nécessaire pour préserver une certaine rigidité à sa structure monocoque. Elle conserve ainsi une très bonne tenue de route, à tel point que Volkswagen lui offre le moteur 110 ch de la GTI (elle s’appelle alors GLI), en plus du 1,5 l de 70 ch.
La concurrence ne réagissant pas adroitement, la Golf Cabriolet ne voit pas son succès s’émousser au fil des ans, incitant son constructeur à en poursuivre la fabrication après l’apparition de la Golf II, fin 1983. De celle-ci, la Cabriolet adopte tout de même les blocs 1,6 l et 1,8 l, et s’offre en 1987 de gros boucliers qui la modernisent. Elle bénéficie aussi de douceurs interdites à la Golf 1, comme la direction assistée, et ne prend sa retraite qu’en 1993, quand se découvre la Golf III. 388 522 unités ont été fabriquées : beau succès. Dès 3 500 € en bon état.
Volkswagen Eos V6 3,2 l (2007), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en V, 3 189 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux (AR)
- Transmission : boîte 6 à double embrayage, traction
- Puissance : 250 ch à 6 300 tr/mn
- Couple : 320 Nm à 2 500 tr/mn
- Poids : 1 625 kg
- Vitesse maxi : 250 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,3 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Volkswagen Eos, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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