Virées Caradisiac - Ford Ranger Raptor : on a testé le jump !
Passer partout, très vite. C'est ainsi que Ford Performance a conçu le Ranger Raptor. Nous sommes allés le vérifier au Maroc. Au programme : traversées de dunes, runs sur la plage et en bouquet final, un saut spectaculaire !
Chez nous, un pick-up, c’est avant tout un utilitaire. Outre Atlantique, c’est une institution. A tel point que nos amis américains en font des voitures de sport et les engagent dans toutes les compétitions et les plus grands rallye raid de la planète.
La Baja 1000 n’est pas la plus médiatique mais c’est assurément la course la plus exigeante et parmi l’une des longues du monde. 1 700 km de pistes cabossées et d’étendues désertiques qui relient Ensenada à La Paz au Mexique, le long de l’océan Pacifique. Dans cette course de l’extrême tout ce qui est motorisé est autorisé à participer. L’objectif ? Avaler d’une seule traite et le plus vite possible les 1 000 miles (1 700 km), d’où le nom. Les meilleurs le font en un peu plus de 10 heures.
C’est ici qu’est né le Raptor. En 2010, Ford veut renouer avec les pickups haute performance et engage son F150, le pick-up le plus populaire aux Etats-unis, dans la Baja 1000. Les ingénieurs gonflent le V8 à plus de 450 ch (Aujourd’hui, le F150 Raptor abrite un V6 suralimenté), renforcent le châssis, la transmission et surtout y intègrent des suspensions capables d’encaisser des chocs d’une extrême intensité.
Chez nous le F150 n’est malheureusement pas distribué. Par contre, son petit frère, le Ranger, est une star dans ce marché de niche. Ford Performance, la division sport de Ford qui chapeaute le développement de la Focus RS, de la GT ou encore de la Mustang, a décidé de faire profiter le Ranger d’une version Raptor avec le même cahier des charges que pour le F150 : autrement dit passer vite et partout.
Certes, il n’a pas de V6 mais un quatre cylindres, il n’est pas essence mais en diesel et il ne fait pas 450 ch mais 213 ch. Mais pour tout le reste, c’est le même. Un châssis renforcé, un look agressif avec une calandre noire ou sont frappées les lettres de la marque, des élargisseurs, des pneumatiques tout terrain BF Goodrich, et des suspensions à forts débattements.
Direction, Essaouira donc, la cité du vent. Gros choc thermique à la descente de l’avion. On passe de 10°C à plus de 37°C. Heureusement nous avons été prévoyants. Lunettes de soleil, crème solaire et c’est parti pour un premier contact avec le Raptor à travers les pistes rocailleuses qui longent la cote. Avec mon copilote, nous sommes chahutés de droite à gauche comme des pruniers. Un pick-up avec une benne à vide ça ne pardonne pas surtout dans les ornières. Nous suivons attentivement les indications d’un instructeur écossais au talkie-walkie. C’est un peu comme le haut-parleur du mac drive, hein, on dit oui, mais on n’a pas tout compris. Nous arrivons facilement à joindre la deuxième section du parcours grâce aux différents modes de la transmission (sable, roche, neige, etc.) qui gère la répartition du couple.
L’heure d’un bref rappel technique est opinée. Sous le capot de ce Ranger Raptor, nous avons un 4 cylindres diesel Ecoboost associé à une transmission enclenchable. En temps normal, autrement dit pas dans ce contexte, c’est une propulsion. Si les conditions se dégradent on peut passer en 4 roues motrices et si c’est encore plus « touchy », une boîte courte est disponible et même un blocage de différentiel arrière !
Nous voici maintenant dans le sable pur et dur, on enclenche le mode sable à l’ordinateur de bord qui s’occupe de tout. Les roues moulinent comme dans la semoule, mais il faut reconnaître que ça passe. C’est aussi là qu’on apprécie d’avoir un diesel car le couple bien musclé (510 Nm) est précieux pour alimenter les deux trains, bien gérés par la transmission.
Après une petit pause thé à la menthe, on s’attaque au cœur de notre sujet. C’est précisément pour ça qu’on a fait le déplacement, afin de réaliser un Jump. En bon français, un saut.
Quand Ford parle de pick-up sportif. Ce n’est pas de vitesse dont il est question mais de performances pures. C’est-à-dire passer partout, fort, vite et sans crainte de ce qui arrive après l’obstacle. En plus d’un châssis renforcé et d’une garde au sol XXL, ce Raptor à une botte secrète. Des amortisseurs Fox à grands débattements. Ces derniers fonctionnent un peu sur le même principe que pour les Monster trucks. A la compression c’est-à-dire à l’impact, une valve adapte la pression des gaz dans les tubes en fonction de l’intensité. Ils sont censés encaisser des chocs ultra violents et absorber le maximum d’énergie en détente pour être au final quasi imperceptible pour les passagers.
Epaulé par notre instructeur Carlos, nous prenons de l’élan pour attaquer la bosse qui nous servira de tremplin à 55 km/h. Le Raptor encaisse le premier choc, celui de la bosse, sans broncher avant de décoller d’un bon 80 cm du sol. Les suspensions se détendent au fur et à mesure que ma gorge se resserre. Vient le moment de l’impact. L’absorbation est incroyable. Indolore et inodore pour le conducteur et ses passagers.
Après avoir tutoyer les étoiles et vécu le quotidien d’un pilote de rallye raidnous voici repartis en direction de la Medina. Et avec le Raptor pas besoin de se poser 10 000 questions, c’est tout droit. Peu importe l’obstacle.
Le Raptor est chaussé de pneumatiques spécifiques à la pratique du tout-terrain BF Goodrich.
Des dunes dessinées par le vent se dressent face à notre convoi façon salaire de la peur. J’enclenche le mode sable alors que l’instructeur écossais vocifère des consignes dans le talkie. Il dit : « doucement et constant sur les gaz ». Je comprends : « à fond sur les gaz ». Naturellement je pose, pas peu fier de moi, le Raptor sur la dune avec du sable jusqu’au moyeu. On appelle ça dans le jargon : un Tankage en règle.
Carlos vient à ma rescousse afin que je sorte moi-même le Raptor de ce bourbier. La botte secrète, c’est le blocage de différentiel arrière qui répartie de façon unilatérale le couple sur les deux roues arrière. Ça additionné à un rapport court en marche arrière tout en tournant le volant comme un diable et je parviens à me sortir du sable. Gracias Carlos !
La calandre est ici solidaire du châssis pour offrir davantage de rigidité et de résistance.
Rassurés et désormais aguerris à la pratique du rallye raid nous achevons cette journée démente par un run sur la plage et des donuts. Bref, une chouette expérience cette journée au volant d’une voiture totalement déconnectée de la réalité mais terriblement généreuse en sensations.
En petit bonus, un vrai "jump" réalisé par des cascadeurs au volant du nouveau Ranger Raptor.
Virées Caradisiac - Ford Ranger Raptor : on a testé le jump !
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