Valeo ne croit ni à l'hydrogène ni aux carburants synthétiques
Electrification, aides à la conduite et logiciels embarqués: à l'occasion de la présentation des résultats annuels de Valeo, son DG a esquissé l'évolution du paysage automobile dans les années à venir.
Si elle n’est pas l’entreprise du secteur automobile la plus connue du grand public, Valeo n’en est pas moins une actrice majeure des bouleversements en cours dans la mobilité. Elle travaille en effet avec la quasi-totalité des constructeurs automobiles sur tous les continents, et dispose à ce titre d’une vision à la fois très large et extrêmement précise de ce qui nous attend dans les dix années à venir à bord de nos voitures.
A l’occasion de la présentation de ses résultats 2023 à la presse, dont on retiendra le caractère positif avec 34,9 milliards d’euros de prises de commandes, un chiffre d’affaires de 22 milliards d’euros et une marge opérationnelle de 3,8% (ce qui n’est certes pas énorme, et explique aussi une sous-capitalisation boursière endémique), Caradisiac et d’autres médias ont eu l’occasion d’échanger avec Christophe Périllat, Directeur général de l’entreprise, au sujet des transformations en cours dans le secteur.
Si le patron de Valeo s’attend à un marché auto global « atone » en 2024-2025, il n’en espère pas moins un chiffre d’affaires en hausse de 3 milliards sur la période, ceci grâce aux efforts engagés sur l’électrification, les aides à la conduite et le véhicule défini par le logiciel : « 40% des ingénieurs de l’entreprise travaillent maintenant sur le software. »
Et Christophe Périllat de marteler que « le véhicule de demain n’aura rien à voir avec celui d’aujourd’hui », en raison d’une mutation technologique qui est une véritable révolution. Pour autant, la voiture entièrement autonome restera du domaine du rêve pour des années encore : «Aujourd’hui, la croissance concerne les niveaux 2 et 2+. Le niveau 3, avec une voiture qui peut conduire seule sur autoroute, suppose l’installation d’un contenu non excessif en valeur. Toutes les voitures de niveau 3 disposent d’ailleurs du Lidar Valeo. Mais à l’horizon 2030, seules 3% des voitures atteindront ce niveau d’autonomie. » De fait, les niveaux 4 et 5, avec des voitures qui roulent seules, nécessitent un nombre de capteurs qui les rendront inaccessibles aux automobilistes pour de très nombreuses années encore.
L’électrification, dans laquelle est totalement engagée l’entreprise, est pour Christophe Périllat « la seule manière de décarboner la mobilité terrestre. Cela ne se fera ni avec l’hydrogène ni avec les carburants synthétiques. Sans électrification, pas de décarbonation. On sait que le chemin ne sera pas linéaire, mais nous sommes prêts à cela. On sait que la voiture deviendra électrique, que ce soit dès 2035 ou un peu plus tard. »
Enfin, interrogé sur l’augmentation généralisée des tarifs dans l’automobile, le DG de Valeo préfère ne pas commenter une stratégie qui appartient surtout aux constructeurs. Il constate toutefois une appétit pour les systèmes d’aide à la conduite et l’électrification, qui ne peut que concourir aux hausses de prix. Mais en parallèle, il précise que tout le monde n’a pas besoin de voitures disposant de 500 km d’autonomie : « demain, il y aura différentes mobilités. Cela peut être une voiture avec une plus petite batterie, un quadricycle urbain électrique, un deux-roues… Il y aura demain une grande diversité de la mobilité. » Et une diversité dans laquelle Valeo espère bien occuper une place centrale.
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