Un joli coupé performant et pas très cher ? Les Peugeot RCZ 156 ch et Volkswagen Scirocco TSI 160 s’affrontent pour vous.
Bas et stylés, les RCZ et Scirocco offrent de bonnes performances avec les moteurs essence intermédiaires, développant respectivement 156 ch et 160 ch. Ils ne sont pas chers, dès 5 000 €, mais il y a une raison : leur achat demande bien des précations.
Les coupés de grande série ont connu leur heure de gloire dans les années 60-70 avant de tomber en désuétude dans les 80s. Etrangement, Peugeot et Volkswagen y sont revenus au mitan des années 2000, avec le RCZ côté français et le Scirocco côté allemand. Les deux habillent d’un style fort des plateformes certes assez banales, celles des 308 et Golf VI, mais recommandables.
En ressortent des modèles atypiques mais au prix de revient kilométrique très raisonnable : à l’époque, sortir du lot ne coûtait pas très cher. Et aujourd'hui, ce type de carrosserie a disparu à ce niveau de gamme, faisant de nos deux compétiteurs de vrais collectors en puissance. A condition de bien les acheter...
Les forces en présence
Peugeot RCZ THP 156 (2009 -2015), coupé 2 portes, 4 places, 1,6 l essence, 156 ch, 1 297 kg, 217 km/h, à partir de 5 500 €.
Volkswagen Scirocco TSI 160 (2008 -2014), coupé 3 portes, 4 places, 1,4 l essence, 160 ch, 1 271 kg, 218 km/h, à partir de 5 000 €.
Présentation : jolies robes, dessous classiques
On l’a oublié, mais la Peugeot 307 a connu un énorme succès. Pour la remplacer, le constructeur se l’est jouée Volkswagen, c’est-à-dire sans prendre de risques : il en a conservé la plateforme et look façon haut-de-forme pour créer la 308. Puis a constaté qu’elle manquait d’impact. Ben tiens ! Pour y remédier, il a décidé de réaliser un concept qui transposerait le museau de la nouvelle compacte sur une carrosserie de coupé, très charismatique, ce qui a donné le coupé 308 RCZ, présenté en 2007, un an avant la compacte.
La ligne, signée Boris Reinmöller, rappelle fortement d’autres prototypes frappés du lion, comme le 908 RC et RC Hybrid. De plus, la 308 RCZ se signale par un pavillon à double bossage, par ailleurs très évocateur des créations de Zagato, d’où, peut-être, le Z de son nom. Que croyez-vous qu’il advînt ? L’accueil du public a été si positif que Peugeot s’est senti de produire le RCZ. Pour ce faire, il s’est adressé au sous-traitant autrichien Magna-Steyr, qui en assurera la fabrication, et le modèle final apparaît fin 2009. Par bonheur, la ligne reste à 99,99 % celle du concept, même si le tableau de bord ressemble furieusement à celui de la 308.
Toutefois, des options intéressantes permettent de le rendre très chic, par exemple en le garnissant de cuir, à l’instar des panneaux de portes : c’est le pack cuir intégral facturé 3 700 €. Sous le capot, la RCZ accueille deux blocs : le 1,6 l THP en 156 ch et 200 ch, ainsi que le 2,0 l HDi 163 ch. En 156 ch, le RCZ affiche déjà de bonnes performances, atteignant 217 km/h pour un 0 à 100 km/h effectué en 8 s, malgré un poids de 1 297 kg. A 27 400 € en 2010 (35 200 € actuels selon l’Insee), le RCZ 156 ch semble un peu cher, malgré un équipement plutôt complet incluant la clim bizone, le Bluetooth, l’aileron arrière rétractile, le radar de recul ou encore les jantes en alliage.
En matière de trains roulants, le RCZ améliore les épures de la 308 : voies élargies, centre de gravité abaissé. Bien accueillie par la presse, le Peugeot l’est aussi par le public et rencontre un joli succès. Fin 2012, il modifie son museau qui ne ressemble désormais plus du tout à celui de la 308. Le cockpit, un peu plus chic, adopte un nouveau système multimédia/GPS à écran agrandi. Le RCZ poursuivra son petit bonhomme de chemin jusqu’en 2015, et tirera a sa révérence après avoir été produit à 68 000 unités. Dommage que Peugeot ne lui ait pas donné de descendance : le coupé E-Legend, pourtant acclamé, aurait risqué de bien se vendre…
On fête les cinquante ans de la Golf mais pas ceux du coupé Scirocco. Et c’est bien injuste car en 1974, il est apparu quelques semaines avant la compacte, dont il a révélé les dessous ainsi que les moteurs ! Ce coupé, renouvelé en 1981, a été remplacé en 1988 par le Corrado, qui a disparu en 1996 sans descendance directe. Et voilà-t-y pas que dix ans plus tard, en 2006, Volkswagen nous balance un joli concept, l’Iroc, tout en expliquant qu’il annonce un modèle de série, ravivant l’appellation Scirocco.
Les équipes de design dirigées par Walter de Silva ont produit une auto aux airs de break de chasse, dont le dessin fluide et délibérément moderne associe sobriété, élégance et impression de solidité. Une réussite ! Techniquement, le Scirocco récupère la plate-forme PQ35 équipant déjà les VW Golf V et Audi A3 Mk II notamment, mais comme son ancêtre de 1974, devance de quelques mois la nouvelle compacte de Wolfsburg, la Golf V. Et en annonce les progrès, notamment côté planche de bord cette fois. Le coupé conserve et affûte les trains roulants de la Golf, jambes McPherson à l’avant et essieu multibras à l’arrière, ainsi que les mécaniques, strictement.
Conséquence, sous le capot, on retrouve le très sophistiqué le 1,4 l TSI Twincharger révélé dans la Golf V GT en 2005, doté d’une injection directe, d’un turbo et d’un compresseur. Revu, il voit sa puissance ramenée à 160 ch (- 10 ch), et s’allie, au choix, à une boîte 6 manuelle ou une DSG7 à 7 rapports. Affichant 1 271 kg sur la balance, il franchit les 100 km/h en 8 s et pointe à 218 km/h : des chronos équivalents à ceux de la Peugeot. Face à celle-ci, la VW profite d’un hayon et d’un coffre plus grand : de 312 l à 1 006 l. Affichée à 24 600 € en 2010, l’allemande est moins chère que la française, mais aussi moins équipée en version de base puisque sa clim n'est que manuelle. Elle dispose tout de même des jantes de 17 en alliage et du régulateur de vitesse.
A 25 990 €, la Sportline ajoute la clim auto bizone, les capteurs de pluie et de luminosité, voire le pédalier alu. Enfin, à 27 790 €, la Carat se veut luxueuse : sellerie mi-cuir, siège conducteur à réglages électriques, autoradio plus raffiné, chargeur CD, toit panoramique, jantes de 18, radar de recul… Le Scirocco effectue un excellent début de carrière, mais devra attendre 2014 pour bénéficier d’une mise à jour. Et à cette occasion, le bloc Twincharger 160 ch est retiré. Le coupé VW tirera sa révérence en 2017.
Fiabilité/entretien : des soucis des deux côtés de la frontière
On l’a souvent dit, le moteur THP de PSA a connu bien des ennuis en début de carrière. Ils sont moins nombreux sur le RCZ, mais pas absents pour autant : le tendeur de chaîne de distribution a fait des siennes (voire parfois la chaîne elle-même), des fuites d’huile se manifestent et la vanne de régulation du turbo est souvent défectueuse.
Bien des avaries ont été prises en garantie, mais assez rarement celle de la pompe à essence haute pression. En revanche, l’habitacle vieillit bien, même si on note des bugs du GPS (en option) dont les cartes ne sont plus mises à jour. Pas de soucis particuliers coté transmission ou suspension.
Pour sa part, le moteur Twincharger de Volkswagen a connu, lui aussi, son lot de problèmes. A commencer par la chaîne de distribution qui se détend parfois. Ça se manifeste d’abord par un claquement et un témoin allumé, puis ça débouche sur des pistons abimés… Les déphaseurs d’arbre à cames sont parfois défectueux (claquement au démarrage), le turbo lâche parfois et on relève quelques cas de surconsommation d’huile. Attention également à la pompe à eau.
La boîte DSG7 de type DQ200 pâtit d’une certaine fragilité, surtout en cas de préparation moteur car elle est n’encaisse pas de couple supérieur à 250 Nm. Elle n’aime pas non plus la conduite sportive (elle a alors tendance à chauffer et à faire n’importe quoi), alors que le boîter de gestion Mechatronic est sensible. Cela dit, il se reprogramme et peut gagner en fiabilité. D’un autre côté, l’habitacle vieillit fort bien (au ciel de toit près), même si le compresseur de clim n’est pas irréprochable.
Avantage : Peugeot. Malgré la mauvaise réputation de son moteur THP, le RCZ prend l’avantage car le TSI de VW pose plus de soucis, à l’image de la boîte DSG, heureusement optionnelle.
Vie à bord : la VW choie davantage ses passagers
A bord de la Peugeot, on retrouve certes la planche de bord de la 308, mais celle-ci s’avère bien fabriquée et joliment présentée. Les passagers avant disposent de bons sièges et de beaucoup d’espace, alors que l’immense lunette arrière rend le cockpit agréablement lumineux. L’équipement est complet et la finition plutôt soignée.
En revanche, les places arrière sont symboliques et utilisables par des adultes sur très court trajet uniquement. Par ailleurs, si la banquette se rabat, il n’y a pas de hayon. Heureusement, le coffre se révèle plutôt spacieux : de 384 l à 760 l.
La Volkswagen impressionne par sa finition réellement excellente : les plastiques sont beaux et l’assemblage se révèle irréprochable. Ambiance premium ! Les sièges procurent un très bon confort, et à partir de la finition Sportline, l’équipement apparaît réellement riche. Si la banquette arrière n’accueille que deux passagers, au moins est-ce dans de bonnes conditions, la place étant beaucoup plus importante que dans le RCZ.
Reste que l’ambiance à bord est sombre, en raison de la faiblesse des surfaces vitrées : toit panoramique conseillé ! Accessible via un hayon, le coffre est plus pratique que celui de la française mais moins spacieux banquette en place : de 312 l à 1 006 l.
Avantage : Volkswagen. Mieux fini que le RCZ et surtout beaucoup plus spacieux à l’arrière, le Scirocco prend l’avantage malgré son ambiance sombre.
Sur la route : sensations françaises
On est bien installé dans le coupé Peugeot, où l’on apprécie l’abondance de lumière. Le moteur THP, quoi qu’on en pense, se révèle souple, punchy et très agréable à l’usage. Il sonne plaisamment et ne rechigne jamais à la tâche même s’il est évidemment moins à l’aise à haut régime que version 200 ch. Plutôt maniable, la boîte pâtit tout de même d’un étagement exagérément long qui nuit aux reprises.
Consolation, le châssis s’avère fort réussi. Le RCZ jouit d’une immense adhérence et paraît rivé au sol, insensible au sous-virage comme au survirage. Impressionnant ! Surtout que très précise, la direction présente une bonne consistance, même si on l’aimerait plus informative. Le tout se complète d’une suspension confortable et très bien amortie, qui l’auto, au demeurant bien insonorisée, fort adaptée aux longs trajets.
Curieusement, l’obtention d’une bonne position de conduite n’est pas si aisée dans le Sirocco, dont les épais montants de pare-brise gênent vraiment la visibilité en ville. A l’usage, le moteur, certes d’une très belle souplesse, n’a plus l’allant de sa variante 170 ch montée dans la Golf GT. Pire, il manque de réactivité. En réalité, il a été retravaillé pour économiser du CO2 et s’attèle à boîte désespérément longue, plus encore que celle du RCZ. Pour avancer, il faut donc jouer du levier, pas forcément agréable à manier : dommage.
Pourtant, les chronos sont au moins aussi bons que ceux de la Peugeot. Comme quoi, les impressions… Le châssis en tout cas est irréprochable par sa sécurité et son équilibre : le Scirocco tient remarquablement bien la route, mais voilà, il filtre trop les remontées et on ne se sent pas connecté à la route comme dans le RCZ. La direction ne renvoie rien ! Cela dit, le confort de suspension est remarquable, tout comme l’insonorisation, faisant du Scirocco un grand voyageur reposant.
Avantage : Peugeot. Plus apte à distraire son pilote tout en restant confortable, le RCZ surpasse ici un Scirocco trop aseptisé, au point de paraître moins rapide alors qu’il l’est tout autant.
Budget : stylés et abordables
Aux alentours de 200 000 km, le RCZ 156 ch se déniche dès 5 500 € en bon état Comptez 6 500 € à moins de 150 000 km et déjà 7 200 € à 100 000 km. On peut même trouver des très beaux exemplaires totalisant moins de 50 000 km pour 10 000 € environ. Côté consommation, tablez sur 7,4 l/100 km en moyenne.
Le Scirocco débute un poil moins cher que le RCZ. Ainsi, aux environs de 200 000 km, on tablera sur 4 800 €. Aux alentours de 150 000 km, on dépense 6 500 €, comme le RCZ, mais le VW devient plus cher à moins de 50 000 km : 12 000 €. La consommation ? Environ 7,6 l/100 km en moyenne.
Avantage : Egalité. Le Scirocco se déniche moins cher que le RCZ à gros kilométrage, mais lui repasse devant à moins de 100 000 km. L’écart de consommation est insignifiant.
Verdict : un charme français plus raisonnable
Malgré son allure plus frivole, le coupé français surpasse au final son très sérieux concurrent allemand. Globalement moins peu fiable, il procure des sensations plus en phase avec ce que l’on attend d’un coupé sur route, donc se révèle plus sympa à conduire, sans rien perdre en confort grâce à un excellent amortissement. Le tout pour un budget sensiblement équivalent. Le Scirocco a pour lui une bien meilleure habitabilité (si vous avez besoin de places arrière, c’est lui qu’il faut choisir) et coffre plus pratique ainsi qu’une finition plus léchée. Quant au look, affaire de préférence personnelle !
Thème | Avantage |
Fiabilité/entretien | Peugeot |
Vie à bord | Volkswagen |
Sur la route | Peugeot |
Budget | Egalité |
Verdict | Peugeot |
Pour trouver des annonces, rendez-vous sur le site de La Centrale : Peugeot RCZ 156 et Volkswagen Scirocco TSI 160.
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