UGAP : la centrale d’achats publics joue la carte verte
Des citadines, mais aussi des compactes, des SUV et des berlines. 10 nouvelles voitures à faibles émissions ont rejoint récemment le catalogue de l’Union des Groupements d’Achats Publics (UGAP). Une accélération du verdissement qui se veut en phase avec les obligations réglementaires mais aussi avec les innovations des constructeurs.
Face aux obligations de verdissement fixées notamment par la Loi d’orientation des Mobilités (LOM) de décembre 2019, mais aussi sous la pression du Premier ministre Jean Castex qui, en novembre dernier, avait rappelé aux personnels de l’administration leur devoir d’exemplarité en matière de transition écologique, et notamment en matière d’acquisition de véhicules propres, le verdissement des flottes de l’État et plus généralement des flottes publiques est tenu de s’accélérer comme jamais.
Illustration du phénomène à travers le rôle d’intermédiaire confié à l’UGAP. L’Union des Groupements d’Achats Publics est un établissement industriel et commercial fondé en 1968. Placée sous la double tutelle du Ministère chargé de l’Action et des Comptes Publics et du Ministère de l’Éducation Nationale, elle compte plus de 20 000 clients, dont les services centraux et déconcentrés de l’État, les établissements publics, les organismes sociaux, les groupements hospitaliers et les collectivités locales.
Sur la question de la mobilité, l’UGAP se trouve en première ligne pour soutenir la démarche gouvernementale. Sa mission est d’accompagner ses clients dans la mise en œuvre des politiques publiques en matière de transition énergétique.
La performance environnementale, un critère de sélection majeur pour l’UGAP
En 2020, les commandes de véhicules ont représenté 1,2 milliard d’euros, soit 26 % du total des volumes enregistrés par l’UGAP (qui commercialise par ailleurs du mobilier, du matériel médical, entre autres). Au sein de ce département véhicules, qui pèse donc pour un quart du chiffre d’affaires de la centrale, près de 30 % des modèles vendus sont des voitures particulières et des utilitaires légers
Le prix d’achat, la qualité de service rendue et la performance environnementale sont les principaux critères de sélection retenus par l’UGAP pour choisir tel ou tel véhicule. La performance énergétique s’avère précisément être de plus en plus déterminante. À tel point que, parallèlement aux appels d’offres spécifiques aux variantes thermiques, l’UGAP passe également des appels d’offres dédiés aux véhicules à faibles émissions. Objectif ? : "s’assurer de disposer d’un nombre important de modèles au catalogue et de répondre aux obligations réglementaires de nos clients", précise Olivier Rougetet.
Le Chef du Département Marketing Véhicules de l’UGAP ajoute d’ailleurs que "ce sont aujourd’hui principalement les politiques publiques liées à l’environnement (loi de transition énergétique de 2015, loi LOM de 2019 puis loi Climat actuellement) qui orientent nos clients dans leurs choix de véhicules".
10 nouvelles voitures à faibles émissions ont rejoint les rangs
C’est à la suite de l’une de ces procédures d’appel d’offres que depuis février, l’UGAP a étendu assez largement sa gamme de voitures électrifiées. 10 modèles ont fait leur apparition au catalogue. Parmi eux, plusieurs citadines, la Peugeot e-208 et l’Opel Corsa-e notamment. Ces deux produits badgés du groupe Stellantis y tutoient entre autres la Renault Zoé, modèle qui a longtemps incarné l’une des seules urbaines zéro émission aptes à se glisser dans la peau d’une voiture de service ou de fonction.
Deux autres citadines 100 % électriques ont fait leurs débuts au cours des dernières semaines. Il s’agit de la mini-citadine Seat Mii Electric et de la Renault Twingo ZE. Quant à la Spring, tout juste révélée par Dacia, elle devrait être proposée aux flottes publiques dès la fin de l’été.
Ce verdissement, qui n’est certes pas inédit pour l’UGAP mais qui s’accélère à l’évidence depuis le début de l’année, cible parallèlement les segments automobiles supérieurs. La centrale d’achat vient ainsi d’agrandir son présentoir dans plusieurs autres catégories de voitures.
Elle a ajouté à son panel les plus récentes variantes 100 % électriques et hybrides rechargeables imaginées par les constructeurs, de sorte à répondre à des usages routiers diversifiés, explique-t-elle. Concrètement, on note par exemple l’entrée en lice des compactes Citroën ë-C4 et Renault Mégane Estate E-tech Plug-In. On note aussi l’intégration du SUV Peugeot e-2008 ou encore de la berline Volkswagen Passat GTE.
Les modèles électrifiés, futurs chefs de file du catalogue UGAP ?
Si certes la part des voitures et utilitaires légers à motorisations essence et diesel reste ultra-majoritaire dans l’offre proposée par l’UGAP, cette dernière peut désormais revendiquer une gamme de véhicules à faibles émissions (VFE) bien plus dense que par le passé.
Les ventes s’en ressentent. La centrale avait en effet enregistré 4 000 commandes de VFE en 2020, soit 20 % du volume total. Et depuis le début 2021 et l’arrivée des nouvelles recrues, la part des modèles 100 % électriques, hybrides et hybrides rechargeables grappille encore du terrain, concentrant 25 % des commandes de véhicules légers, selon Olivier Rougetet, qui précise en outre surveiller de près toutes les avancées qui concernent la voiture à hydrogène.
La diffusion des énergies vertes au sein des parcs du secteur public semble dès lors opérer pied au plancher. Elle prendra probablement le pas sur les motorisations thermiques d’ici cinq à dix ans, d’une part sous l’effet des orientations liées aux politiques publiques, d’autre part sous l’effet des plans d’électrification massive amorcés par la plupart des constructeurs.
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