Trottinettes électriques : une réglementation s'impose.
Ils font florès sur les trottoirs et d’aucuns les considèrent comme l’une des matérialisations d’une troisième révolution industrielle identifiée comme celle de la convergence du numérique, de la robotique et de l'intelligence artificielle. Une sacrée destinée pour ce qui n’est qu’une simple trottinette. Une patinette certes, mais électrique tout de même. Et c’est là tout le problème. Ainsi équipée, elle développe des performances certaines au milieu de piétons réduits au rang de troupeau hagard, à la sécurité fragilisée.
La trottinette électrique, c’est à la fois une mode et une solution au déplacement urbain. Sa prolifération s’est accélérée avec la multiplication des sociétés dont la vocation est de les proposer en libre-service. Une aubaine pour un engin pas cher et soumis à une réglementation symbolique. Qui est d’ailleurs oubliée.
Ainsi, la législation actuelle autorise les trottinettes à rouler sur les trottoirs à une vitesse maximale de 6 km/h, soit l’équivalent de la vitesse d'un piéton. Sur les pistes cyclables, les usagers sont autorisés à aller jusqu'à 25 km/h. Or, les engins à batterie vus ces derniers temps grimpent allégrement jusqu’à 40 km/h. Sur les trottoirs et au milieu des piétons, c’est un rythme qui n’est pas sans interpeller. Et justement, à Paris, il pose question.
Cette question du partage de la voie publique, notamment avec les piétons, Christophe Najdovski, maire adjoint chargé des transports et de l'espace publique de Paris, se la pose sérieusement : il estime qu''une régulation de ces déplacements et une réglementation nationale pour définir la catégorie des véhicules" sont aujourd'hui nécessaires. Dans un entretien accordé à France Info relayé par l’Express, il se veut même plus clair : "cela nécessite que l'on puisse définir, peut-être, différentes catégories de vitesse et donc différents usages de ces véhicules, de manière que les choses soient bien définies, bien claires. Tout cela pour que l'on n'ait pas "cette sensation, qui est très insécurisante pour les piétons, de voir débouler des véhicules rapides sur les trottoirs".
Une prise de conscience en ce qui concerne l’engin qui débouche aussi sur une réflexion particulière au sujet des entreprises les mettant en libre-service : " nous demandons à l'État qu'il puisse y avoir un permis accordé par les collectivités, une sorte de licence, et nous espérons que, dans le cadre des discussions sur la loi d'orientation sur les mobilités, on aura cette possibilité".
Il termine : "il faut définir les conditions, une sorte de cahier des charges, dans lesquelles les opérateurs pourront déployer leurs services de manière qu'il y ait une bonne intégration de ces nouveaux modes de déplacement". Pour la trottinette électrique, l’heure de la bonne conduite a sonné, qu’elle soit sous forme de charte ou de son usage.
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