
Les nouveaux services connectés, comme les applications de covoiturage ou les VTC réservés depuis le smartphone, modifient le rapport à l'automobile dans les zones urbaines.
Les nouveaux services connectés, comme les applications de covoiturage ou les VTC réservés depuis le smartphone, modifient le rapport à l'automobile dans les zones urbaines.
C’est une nouvelle étonnante mais pleine de pragmatisme qui nous vient de l’icône automobile Porsche. Un nom qui a une réputation, une renommée qui va lui permettre de traverser les âges, à condition de prévenir plutôt que de guérir. Mais de quel mal ? Celui d’un monde qui change de valeurs et de paramètres. Porsche le dit ouvertement : il faut anticiper la baisse des ventes de voitures au cours des années à venir.
L’ère de la nouvelle automobile autonome et électrique se précise de plus en plus dans un environnement industriel qui se compose en vue d’assumer cette nouvelle époque. Il n’y a pas si longtemps, constructeurs automobiles et experts en logiciels se regardaient en chiens de faïence, les derniers chroniquant même la fin des premiers sous leurs coups de boutoir. Mais on a depuis changé de portage. Les deux se retrouvent autour de projets communs. Les marques historiques investissent à grands frais dans les nouveaux venus. Dernier en date, Ford, qui a débloqué un milliard de dollars pour une start-up.
Les nouveaux modes de transport à la personne relèvent à la fois de la révolution culturelle et de la survie économique des acteurs. On parle beaucoup de l’Américain Uber qui a pris le créneau du véhicule de transport à la personne pour exister tout en alimentant la chronique judiciaire. Mais l’économie collaborative fait aussi débat et occupe les prétoires. Ainsi en Espagne où le Français BlaBlaCar doit se défendre.
Renault prend le même chemin que Volkswagen. Non, cette fois, il n’y a aucune allusion perfide à un « dieselgate » qui enfume de plus en plus les constructeurs automobiles. Fiat Chrysler y compris. Il s’agit ici plutôt d’un chemin pris selon un mode dit du « ride sharing ». Un terme générique rassemblant ces nouvelles technologies de transport mises à jour par des startups actuellement rachetées à tour de bras par des constructeurs automobiles bousculés dans leur cœur de métier. Ainsi, Volkswagen a déjà le géant du taxi Gett dans sa nébuleuse. Renault aura Karhoo.
Selon une étude, la libéralisation du secteur a permis à de nombreux Français de voyager alors qu'ils ne l'auraient pas fait si ce type de transport n'existait pas. 24 % des utilisateurs se sont détournés du TGV.
C'est la question qui se pose aujourd'hui après que deux utilisateurs espagnols de ce réseau de covoiturage ont fait l'objet d'une procédure administrative. Ils risquent chacun 4 001 € d'amende. Et BlaBlaCar est également visée.
Avec 11 millions de trajets répertoriés l’an dernier en France, le covoiturage, dont le principal acteur est la société française BlaBlaCar, peut être considéré comme un véritable phénomène de société. Au-delà, faut-il y voir les prémisses d’un bouleversement durable des modes de transport ?
L’usage fait de la voiture change. Autrefois conquête mécanique d’une liberté individuelle conjuguée avec l’affirmation d’un statut social, l’automobile glisse doucement mais sûrement vers un objet de consommation lambda à utilité de déplacement circonscrite. Une philosophie matérialisée par le phénomène du covoiturage. Mais ce n’est pas qu’une mode. Sa généralisation annoncée pourrait même faire mal à toute l’industrie automobile.
Une grève des transports n'est jamais une bonne nouvelle. Sauf pour les acteurs des nouvelles formes de mobilité, et notamment les sites de covoiturage.
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