Les rappels de véhicules en Chine ont repris avec une certaine ampleur. Volkswagen vient d’y passer avec un rappel de 4,86 millions de ses voitures. Le voilà suivi par le constructeur qui est son dauphin sur ce premier marché mondial. En l’occurrence, la General Motors, qui va faire la moitié du même effort avec la convocation de 2,5 millions de ses modèles. Les deux sont les conséquences collatérales du scandale des airbags Takata qui a déjà contraint plus de 100 millions de véhicules de par le monde à repasser par leurs ateliers.
Elle est la vedette de l’actuel Salon automobile de Francfort, elle est celle qui semble réconcilier l’automobile avec son environnement et avec les politiques et elle semble être celle qui redonnera à l’automobile sa vertu salie par les émanations du diesel. Celle-là est la voiture électrique, silencieuse, vierge en CO2 et qui peut même être ludique si l’on aime les départs arrêtés. La panacée ? Il faut voir plus large et plus loin. Et découvrir l’ensemble des enjeux. Terrifiant.
La Chine a donc pris sa décision. Elle veut interdire à terme la production et la vente de voitures consommant du carburant fossile. Ce qui signifie l’arrêt de mort du moteur thermique. Une idée qui n’est pas nouvelle puisque la France et le Royaume-Uni ont déjà promis d'interdire les ventes de voitures thermiques à horizon 2040. Mais les conséquences de la détermination chinoise sont tout autres. Elles vont impacter fortement un marché mondial de l’automobile qui se voit cette fois bel et bien contraint de s’électrifier. Une aubaine pour l’industrie… Chinoise.
L’idée d’un quota imposé, dès l’an prochain, aux constructeurs automobiles, pour compter dans leur gamme des voitures considérées comme propres, n’était qu’un début. Car la Chine s’est bel et bien lancée dans la longue marche vers le véhicule électrique. Le ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information (MIIT) vient ainsi d’annoncer son intention de travailler à un calendrier "pour une interdiction" de la production et de la vente de voitures à carburants fossiles.
Voilà une intervention du patron qui ne va pas plaire aux places financières. Celles-ci, en effet, se réjouissaient déjà de la perspective d’un achat du groupe Fiat Chrysler Automobile par un puissant groupe automobile chinois. Mais dans l’antre de Monza qui accueille ce dimanche le Grand Prix d’Italie de Formule 1, le boss Sergio Marchionne a mis le holà à ces rumeurs d’acquisition de la part de l’empire du milieu. Le trigramme FCA restera en effet marqué de l’empreinte de la botte italienne. Du moins, tant que le mandat dudit Marchione se poursuivra.
Avec son marché à 27 millions de véhicules, le marché chinois est carrément une question de survie pour des constructeurs automobiles qui n’ont par ailleurs plus les coudées franches pour y vendre ce qu’ils veulent. Il faut construire en Chine et faire attention comment on construit ce que l’on y vend. Ces dernières années, des affaires d’ententes sur les prix aux différents stades de la production automobile ont fait grand bruit et ont coûté cher. À présent, la même Chine s’apprête à bouleverser la donne en imposant des quotas de véhicules électriques et hybrides dans son marché. Des quotas qui seront révélés ces prochains jours. C’est donc le moment de régir et c’est ce qu’a fait le groupe Renault-Nissan.
L’avenir de l’automobile sera électrique ou ne sera pas. C’est du moins ce qui semble de plus en plus se dessiner en Chine. Un marché qu’équipe en batteries et qui a adopté un règlement imposant à tous les constructeurs voulant vendre des voitures chez lui à se mettre au courant sur ce type de véhicule. Il faut donc être branché pour faire son commerce de voitures dans l’empire du milieu. Ce qui nous donne des réalisations intéressantes, à faire pâlir d’envie ce côté-ci de la planète.
L’enfer est pavé de bonnes intentions et l’arpenter avec un modèle de la marque Land Rover ne change rien à l’affaire. Le constructeur aux racines britanniques se réjouissait d’être sorti des sentiers battus en adoptant comme égérie une populaire Victoria Beckham au mari non moins connu répondant au prénom de David. Mais ça, c’était avant une présentation en Chine qui s’est embourbée dans une bataille d’égo entre l’ancienne Spice Girl et le directeur de design de Land Rover.
La Chine est le premier marché mondial pour l’automobile. Mais elle ne veut plus se contenter d’acheter des voitures. Elle veut imposer sa vision de celle-ci et, au vu de ses impératifs, elle a décidé qu’elle serait électrique ou ne serait pas. Une prise de position qui n’a pas fait que des heureux parmi les constructeurs qui élaborent une stratégie pour contrer cette volonté. Enfin, pas tous. Toyota, par exemple, a décidé de relever le gant. Le Japonais promet ainsi de construire bientôt en Chine de voitures électriques.
La Chine a déjà des règles très spéciales en ce qui concerne les quotas automobiles et plus particulièrement ceux qui concernent les électriques et les voitures de marques étrangères. En voilà un de plus : des tests d'émissions sur des voitures ayant au moins 160 000 km. Et cela devrait faire mal aux sportives, au moins pendant un temps.