Sécurité Routière: personne n'est responsable de l'état de nos routes !
A la lecture des derniers indicateurs sur la mortalité routière, il est apparu un élément historique qui dépasse le seul vrai chiffre lui-même exclusif d'un peu plus de 3 000 tués sur nos axes bitumés. Pour la première fois, il y a eu moins de morts sur les routes dans les voitures que pour toutes les autres catégories d'usagers. Soit moins que les piétons, les cyclistes, les poids lourds, mais aussi les deux roues motorisé.
Une statistique qui interpelle. Pour le motard ou le scootériste, on pourra toujours dire qu'il roulait trop vite, puisque ces machines sont avant tout connues dans l'inconscient collectif pour leur vélocité. Mais ce serait faire dramatiquement court. Ce qu'il y a aussi à prendre en compte ce sont les infrastructures routières. Un état qui ne se conjugue pas au seul nombre de radars automatiques ancré sur son accotement. Il y a aussi des routes dangereuses, parce qu'elles sont mal entretenues, mal pensées et surtout jamais élaborées en pensant aux usagers des deux roues motorisé. Pourtant, ce sont bien eux les plus fragiles en cas de coup dur.
Seulement voilà, qui prend en compte ce problème ? Ne cherchez pas. Personne. Voilà un vide étonnant qui ressemble fort à un déni de justice. La route, sachez-le, est le seul facteur de la Sécurité Routière qui n'est pas contrôlé. Votre véhicule passe au contrôle technique, vous-même êtes susceptible d'être contrôlé à chaque instant. Mais les routes jamais. Sauf par ceux qui les font. Or, être juge et parti n'est pas vraiment gage d'objectivité.
Le fait est là. Aucun organisme indépendant n'est missionné pour auditer les infrastructures routières. Un manque qui déroge à toutes les règles appliquées dans les autres domaines. Une lacune que déplore un certain Christian Gérondeau, sorte de mémoire vive de la Sécurité Routière puisqu'il a été le premier délégué interministériel à la Sécurité Routière : « Il n'y a aucune obligation légale à faire vérifier les routes » rappelle-t-il dans un interview au média Argus. « Il n'y a même pas d'entreprises spécialisées en mesure de réaliser un audit. Le premier frein est la crainte de la responsabilité. Autrement dit aujourd'hui, si quelqu'un manque un virage et se tue, on n'incrimine jamais les responsables de la route. Or si dans un rapport, il est précisé que ce virage est dangereux, votre responsabilité est alors totale si vous n'avez rien fait pour le modifier ou le signaler de façon plus importante. » Un sujet qui mériterait d'être creusé en haut lieu.
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