Sécurité routière : il y a 72 radars pièges en France
C'est le constat édifiant de l'association l'association 40 millions d'automobilistes. 72, c'est le nombre de radar qui seraient installés pour piéger les usagers de la route. Sur 2 172 boites installées sur le territoire, ce n'est pas beaucoup me direz-vous. Mais c'est toujours 72 de trop. C'est dans le cadre d'un audit remis au ministre de l'intérieur ce matin que l'association a effectué cette enquête.
De son côté, le magazine Auto plus avait révélé plus de 100 radars qui sont destinés être extrêmement rentables. Toujours est-il qu'ils ne devraient pas exister pour ne pas laisser perdurer ce sentiment d'arnaque présent chez bien des gens. Cela ne représente que 3,3% du parc des radars automatique. Chiffres qui devraient encore descendre avec les 4250 radars qui seront présents sur le territoire d'ici fin 2013.
Pour effectuer cette étude, l'association s'est basée sur le témoignage de 67 000 usagers de la route depuis le 30 octobre dernier. Les radars sont passés au crible : dans une descente, un radar caché ou encore juste après une baisse de vitesse momentanée et bien d'autres encore. C'est donc un échantillon de personnes de tous bords qui ont fait partie de l'enquête et pas uniquement les réfractaires au système.
C'est ce matin que le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a pris réception de cet audit participatif. Il met en avant 10 situations dites piégeuses pour l'automobiliste et un ensemble de 7 mesures pour y remédier et pour faire « accepter le système ». 40 millions d'automobilistes avance l'argument : « Pour qu'une vitesse soit respectée, elle doit être respectable ». Par exemple, le radar entre Tours et le Mans qui flashe au-dessus de 70 km/h sur une voie alors que l'autre sens de circulation est à 90 km/h. Le radar le plus rentable de France aussi est épinglé. Il se situe à Saint-Julien-en-Genevois en Haute-Savoie sur l'autoroute A 41 qui est très fréquentée par les frontaliers se rendant au travail en Suisse. Il flashe tous ceux qui sur une fin d'autoroute dépassent les 50 km/h. Il se situe à 200 m du poste de douane. A Saint-Avertin en Indre-et-Loire, le radar sur l'A 10 flashs à 90 km/h alors que la route est limitée à 110 km/h. Sur Versailles, une 4 voies séparées par un terre-plein et limitée à 50 km/h. « C'est autant d'incohérences que les gens ne comprennent pas, explique Pierre Chasseray. Or, pour qu'une règle soit acceptée, il faut qu'elle soit comprise ». L'association voulait donc « comprendre pour quelles raisons les automobilistes ressentent une telle aversion pour les radars alors qu'ils étaient majoritairement favorables à leur implantation ».
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a répondu sur RTL ce matin : « il y a 66% de morts en moins à proximité des radars, donc je ne faiblirai pas, je ne baisserai pas la garde. On peut s'adresser à la commission nationale de sécurité routière si on estime qu'il y a un abus. Je regarderai avec intérêt les propositions qui aujourd'hui sont faites, mais nous ne pouvons pas baisser la garde. Les radars sauvent des vies. S'il y a ici ou là un radar qui serait inutile, pourquoi pas, mais attention à ce débat. Je me suis fixé pour les années qui viennent de passer de 4.000 à 2.000 morts d'ici à 2020, grâce notamment à la limitation de la vitesse ».
La mise en place des radars en 2003 a toujours été très litigieuse. Le conflit entre un moyen efficace de faire prendre conscience aux usagers la dangerosité d'une vitesse excessive et de l'autre ce côté « pompe à fric ». Ce dernier argument ne peut être écarté puisque l'année dernière les 21 millions de flashs ont rapporté plus de 730 millions d'euros à l'état. A contrario, l'évaluation sur le terrain des forces de l'ordre ramène à 26% les accidents mortels dus à une vitesse excessive. Pour la prévention routière, le respect des limitations aurait sauvé entre 577 et 1281 vies en 2011.
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