Sécurité routière : en deux ans moins d’accidents mais plus de morts
La Sécurité routière a présenté un bilan lissé sur deux ans de drames routiers pour livrer un résultat mis en exergue : 3 461 personnes sont mortes sur les routes françaises l'année dernière. Soit une hausse de 2,3% par rapport à 2014. C'est la 2e année suite que le nombre de morts augmente. Tout va mal ? Sans doute, mais tout de même, il y a moins d'accidents.
Et si c'était ça l'essentiel ? La répression, les sensibilisations font leur effet puisque les accidents de la route corporels ont baissé en France en 2015 par rapport à 2014 (56 603 contre 58 191). Le plus grand nombre d'entre nous ne se comporte donc pas si mal et souffre de plus en plus des exceptions qui servent d'alibi pour resserrer encore l'étau répressif.
Car le nombre de morts sera toujours une donnée aléatoire. Un seul accident peut flouter toute la physionomie d'un bilan : l'exemple type est celui du bus seul en cause qui fait de ses dizaines de passagers des victimes. Dramatique, mais pour autant, ce type de fait est-il vraiment révélateur de la sécurité routière ? Il y a eu 3 461 morts en 2015 contre 3 384 en 2014, ce qui fait une inflation de 77 personnes une hausse de 2,3%.
A méditer. Ceci dit, il y a des comportements à risques qui sont têtus et qui font dangereusement florès. Certes, les radars peuvent influer sur la hausse de la vitesse moyenne depuis 2012 sur les autoroutes (+4 km/h) et sur les voies rapides limitées à 110 km/h (+2 km/h). Mais ils ne pourront rien sur la hausse de l'alcoolémie positive dans les causes d'accidents mortels qui est de 30,5% contre 28,3% ou la présence de stupéfiants chez un conducteur au moins concerné par un accident mortel (22,8%).
Par ailleurs, on regrette une hausse de 23% de la mortalité sur les autoroutes, censées être les routes les plus sûres. La somnolence est meurtrière. On regrette la hausse du nombre de morts chez les jeunes (+37 chez les 18-24 ans) et les seniors (+60 chez les plus de 65 ans) de même que le port de la ceinture est en baisse de manière générale.
Il y a donc un gros travail de fond sur l'appréhension des données et la prévention tout comme une étude à faire sur les infrastructures. Mais c'est plus simple de mettre des radars. Et surtout plus rentable. A qui profite le crime ?
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