Seat León V6 (2000-2004) : une rare sportive au moteur noble, dès 5 000 €
Nantie du fabuleux VR6 de 204 ch et d’une transmission intégrale, cette León recèle sous sa carrosserie plutôt discrète une mécanique raffinée et garante de belles performances. À saisir avant qu’il ne soit trop tard !
On le sait peu, mais pour créer Seat, le gouvernement de Franco avait hésité entre Fiat et VW, avant de choisir le premier en 1950. Trente ans plus tard, rien ne va plus avec le constructeur italien, et en 1986, l’allemand finit par prendre le contrôle de Seat. Il n’aura de cesse ensuite de faire monter en gamme la marque espagnole, en ne lui refusant rien des avancées techniques de ses propres modèles. Ainsi, en 1999, apparaît la compacte León, dérivant étroitement de la Golf IV.
Comme celle-ci, l’ibère bénéficie de mécaniques puissantes, notamment, dès la fin 2000, le remarquable bloc VR6 2,8 l, développant 204 ch. Il s’installe dans la version sportive Cupra 4 qui devient la Seat de série la plus puissante jamais produite. Accouplé à une boîte manuelle à 6 rapports, ce moteur permet à la León Cupra 4 de pointer à 235 km/h, et d’accrocher les 100 km/h en 7,3 s. Pour une efficacité et une facilité de conduite optimales, l’espagnole musclée se dote d’une transmission intégrale de type Haldex, qui n’enclenche différentiel arrière qu’en cas de patinage des roues avant et le découple en décélération.
Voilà une belle montée en gamme, surtout que l’équipement se révèle riche : sièges Recaro en cuir, clim auto, ESP, 4 airbags… Par ailleurs, les jantes passent à 17 pouces alors que la carrosserie arbore un kit suggestif mais pas criard. Tout ceci se traduit par un prix élevé pour une Seat : 181 900 F, soit 37 000 € actuels selon l’Insee. Elle s’installe dans la gamme au-dessus de la 1,8 l T de 180 ch, mais dès 2002, le V6 n’est plus compatible avec la finition Cupra.
En effet, celle-ci devient Cupra R et ne s’associe qu’avec le 1,8 l T poussé à 210 ch. Pour s’offrir la noblesse du 6-cylindres, il faut désormais se contenter de la déclinaison Top Sport, à l’équipement réduit (clim manuelle, sièges en tissu) mais moins chère. Le V6 disparaît de la marque espagnole en 2005 quand la León de 2e génération est présentée.
Combien ça coûte ?
Très rare en France qui à l’époque s’obsédait pour le diesel (il y avait même une Cupra TDI !), la León V6 se déniche dès 5 000 €, avec plus de 200 000 km au compteur. Pas un souci si l’entretien a été suivi. À 6 000 €, on accède à une auto de moins de 180 000 km, celles, très rares s’en tenant à moins de 100 000 km pouvant flirter avec les 10 000 €. La Cupra pourra réclamer 500 € de plus que la Top Sport.
Quelle version choisir ?
Plutôt la Cupra, en raison de son équipement supérieur et de sa présentation plus typée, pour un prix à peine plus élevé.
Les versions collector
Là encore, ce sera de préférence la Cupra, toujours pour sa dotation et son look sportif, mais ce qui comptera avant tout, ce sera l’état, parfait et conforme à l’origine, ainsi que le kilométrage, qui devra rester sous les 100 000 km.
Que surveiller ?
En lui-même, le VR6 est un bloc extrêmement solide ! Bien entretenu, il enchaîne sans panne majeure les centaines de milliers de kilomètres, sa première faiblesse provenant des bobines, aisées à remplacer. On surveillera aussi la chaîne de distribution devenant bruyante mais ne cassant pas. Mieux vaudra tout de même la changer si elle fait du bruit, et là, problème : elle se situe entre la boîte (elle aussi très fiable) et le moteur, qu’il faudra donc sortir… Vidangé régulièrement, le système Haldex ne pose pas non plus de soucis.
La Seat pâtit, comme la Golf IV, de soucis périphériques : vitres électriques défectueuses, compresseur de clim en panne, roulements de roue peu endurants… Rien de très grave, mais résoudre tout ceci demandera tout de même quelques billets. En somme, une León V6 soignée dure très longtemps. Seulement, elle est souvent tombée entre des mains peu délicates…
Au volant
À bord de cette León, on découvre une planche de bord rappelant celle de la première Audi A3. D’un dessin plaisant, elle se compose de plastiques de bonne qualité, mais on sera plus impressionné par les excellents sièges semi-cuir. Maintenant très bien le corps, ils s’allient au volant réglable dans les deux plans pour procurer une excellente position de conduite. Surprise, la banquette arrière se donne des airs sportifs avec ses places latérales aux épais renforts.
L’enchantement a lieu à la mise en route : ce diable de VR6 sonne délicieusement bien. Ensuite, il se révèle d’une onctuosité d’autant plus délectable qu’aucun 4-cylindres, surtout actuel, ne saurait reproduire. En clair, même en roulant pépère, on prend bien du plaisir ! Et pourtant, ce moteur autorise de bien belles performances.
Montant très allègrement en régime tout en produisant une mélodie exceptionnelle, et secondé par une boîte agréable (mais pas très rapide), il emmène plus que dignement la Seat, même si les chronos n’impressionnent plus. Ce qui n’a rien d’un défaut vu la profusion de radars.
Le châssis, plus fermement amorti que celui de la Golf IV V6, confère à la Seat un comportement routier un peu plus précis et rigoureux, plus alerte aussi, même si là n’est pas sa qualité principale. La León est d’abord une auto extrêmement sûre, tentant de préserver son confort. Elle n’est donc pas vraiment sportive (son amortissement manque encore de rigueur) et son poids est sensible. Cela n’enlève rien à son agrément de conduite quand on roule raisonnablement, attitude qui pourra aider la consommation à se cantonner à 11 l/100 km.
L’alternative youngtimer
Seat Ronda Crono 2000 (1984)
Il n’y en a jamais eu en France, mais je ne résiste pas à l’envie de vous parler de cette Ronda Crono 2000. Dérivant de la Fiat Ritmo, elle pourrait passer pour une Abarth espagnole, il n’en est rien. Si son 2,0 l carbu est très proche de celui de l’italienne (125 ch ou 130 ch), il s’en tient à 118 ch (même si son alimentation a été revue par Porsche), donc ne peut offrir les mêmes performances.
Par ailleurs, la Ronda ne bénéficie pas d’une suspension affûtée comme celle de sa cousine frappée du scorpion. De plus, il s’agit d’une 5-portes, carrosserie interdite aux Ritmo Abarth. L’espagnole se pose donc en petite GT rapide (plus de 190 km/h) et pratique, pas efficace du tout en conduite sportive mais très sûre. Produite à 500 unités, elle est très difficile à trouver. À partir de 10 000 €.
Seat León Cupra 4 V6 (2001), la fiche technique
- Moteur : 6 cylindres en V, 2 792 cm3
- Alimentation : injection
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; bras longitudinaux et transversaux, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle, 4 roues motrices
- Puissance : 204 ch à 6 200 tr/min
- Couple : 270 Nm à 3 200 tr/min
- Poids : 1 485 kg
- Vitesse maxi : 235 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 7,3 secondes (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de la première Seat Leon, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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