Salon de Shanghai 2017 - Vidéo Audi E-Tron Sportback Concept : le futur électrique d'Audi sera lumineux
Audi présente au salon de Shanghai un nouveau concept qui préfigure de façon assez précise ce que sera son futur grand véhicule électrique. Mi-SUV, mi-coupé, il viendra faire concurrence à la Tesla Model X en 2019. Ses caractéristiques sont impressionnantes, et le travail sur la lumière, bluffant.
La mode est à l'électrique ? Pas de souci... Elle est au SUV ? Fort bien... Audi s'en accommode parfaitement, et présente au salon de Shangai son concept E-Tron Sportback. Un savant mélange de SUV, de coupé, et mû par l'énergie électrique, cela s'entend. Nous avons eu la possibilité de le découvrir en avant-première, dans les locaux très privés de la marque, à Ingolstadt, avant qu'il ne parte pour un long voyage vers le stand Audi du salon asiatique.
Et il a fallu montrer patte blanche. Appareil photo interdit (seuls les photographes officiels de la marque avaient l'autorisation de prendre des clichés et de nous les fournir), pas de cadreur à nous pour la vidéo (nous avons encore une fois travaillé avec l'équipe allemande...), et nos téléphones portables se sont vus coller des pastilles sur toutes les optiques, afin d'éviter les hasards de capture intempestive d'image. Et vous l'aurez compris, impossible de vous dévoiler ce concept avant aujourd'hui 14 h 30, heure à laquelle il est dévoilé officiellement au salon.
Quels étaient donc les secrets à ne pas dévoiler ? Nous en avons appris pas mal pendant les 3 heures que nous avons pu passer autour de ce beau bébé. Un concept certes, mais qui avec quelques aménagements, se révèle finalement assez proche de ce que pourrait être le véhicule de série, prévu pour dans un peu plus de 2 ans.
L'Audi E-Tron Sportback Concept est un véritable mélange de genres. Électrique, c'est un fait, SUV assurément avec une garde au sol surélevée, et coupé avec une ligne de toit fuyante que ne renierait pas l'A5 ou l'A7 Sportback...
Esthétiquement, il fait dans le renouvellement. Cela ne l'empêche pas d'être immédiatement identifiable à la marque, grâce à une calandre octogonale typique. Mais cette dernière est comme inversée, car pleine et peinte dans la couleur de la carrosserie tandis que son entourage est plus sombre. Évidemment, une originalité rendue possible par l'absence de nécessité de refroidir un moteur thermique.
Le capot est lui très plongeant (là encore puisqu'il n'y a pas de moteur en dessous) et rejoint la calandre, qui se retrouve surplombée par une arche, reliant les deux blocs optiques. Elle a une fonction aérodynamique, autant en profiter.
Pour le reste, il est à noter que les lignes tendues habituelles des Audi actuelles sont plus discrètes, tandis que des courbes plus sensuelles apparaissent. Les lignes droites sont moins présentes, les galbes font discrètement leur entrée. À l'arrière, les hanches sont larges, très larges. Vu de dos, la découpe générale ferait presque penser à une Porsche 911 qui serait montée sur la grande échelle. Il faut dire, au passage, que l'E-Tron Sportback est posé sur des immenses jantes de 23 pouces de diamètre.
De fait, ce concept se distingue de la gamme actuelle par une nouvelle personnalité, et nul doute que le modèle définitif se sera aussi émancipé. Il est en effet important de distinguer à l'avenir la gamme électrique de la gamme thermique, comme BMW l'a fait avec ses modèles i3 et i8...
Les proportions restent néanmoins assez costaudes. Si la première impression, à la découverte de l'engin dans le studio a pu laisser penser qu'il était compact, il n'en est rien. La longueur de 4,90 m, la largeur de 1,98 m et la hauteur de 1,53 m l'inscrivent dans une surface équivalente à celle de l'A7 Sportback dont il s'inspire pour le profil. Le volume de coffre est de 550 litres banquette en place et on annonce 1 450 litres banquette rabattue. Étonnant vu qu'on ne peut pas réaliser cette opération dans le concept mais certainement une indication des futures contenances du véhicule de série. Ils sont accessibles via un pratique hayon.
Enfin, pour terminer avec l'extérieur, on remarquera évidemment le travail poussé au niveau des signatures lumineuses, sur lesquelles nous reviendrons.
Un habitacle technologique et lumineux, bardé d'écrans.
Dans l'habitacle, la part belle revient aux écrans et aux nouvelles technologies. Le dessin de la planche de bord est évidemment encore à quelques encablures de ce qu'il pourrait être en série mais il s'en rapproche. Rien de véritablement extravagant en réalité. On retrouve bien entendu le "virtual cockpit" 100 % numérique déjà disponible aujourd'hui sur quasiment tous les nouveaux modèles sortis. Cette instrumentation configurable est accompagnée, sur la console centrale, par deux grands écrans tactiles, de type black panel (finition en verre noir). Celui du haut gère l'affichage multimédia et du GPS, tandis que celui du bas est une sorte de MMI amélioré. À savoir un système de gestion des fonctions à bord tactile, sur lequel on peut rédiger par exemple des messages ou entrer sa destination dans le GPS. Mais maintenant, il reconnaît l'écriture manuscrite, sans devoir lever le doigt et détacher les lettres. Chaque écran possède aussi un retour tactile qui simule un "clic" de souris lorsque l'on appuie.
Le levier de commande de la marche avant et de la marche arrière est flottant, dans le prolongement de l'écran du bas. Il est baptisé "E-Tron shifter" et on agit sur lui comme sur un joystick d'ordinateur, avec confirmation de la commande par, là encore, un clic.
Côté passager, un autre écran horizontal, très fin, affiche des informations comme l'heure, la musique jouée par le multimédia, ou encore la météo qu'il fait à destination.
La rétrovision, qui est assurée par deux caméras, s'affiche dans deux écrans situés dans les contre-portes. Originalité, ces fenêtres sur l'extérieur sont répétées aux places arrière, ce qui permet aux passagers, au moment de descendre, de vérifier qu'aucun véhicule n'arrive. Un petit plus sécuritaire bienvenu.
Les 4 passagers sont installés dans des fauteuils individuels, au design très lisse, et réalisés en microfibre aspect suédine ou bambou aspect tissu. Le tout revendiqué comme écologique par les concepteurs, puisque la microfibre est faite en bouteilles plastiques recyclées.
Enfin, la luminosité douce de cet intérieur provient de zones électroluminescentes bleutées réparties un peu partout. C'est particulièrement zen et reposant à l'œil, tout en donnant une certaine personnalité à l'ensemble, qui sans cela serait tout de même très "blanc-gris-noir"...
Les jeux de lumière
Les signatures lumineuses sont un trait de caractère d'Audi depuis longtemps. Souvenez-vous, la généralisation des LED, c'était eux, les premiers bandeaux LED aussi, les feux Matrix LED, les phares laser, toujours eux. Mais ici, avec ce concept, on passe encore dans une autre dimension. En effet, un énorme travail a été réalisé sur les fonctions d'éclairages. À la fois pour l'identification de la voiture, mais aussi pour la sécurité. Et cela nous donne un aperçu de ce que pourrait être le futur de l'éclairage automobile.
Pour commencer, les anneaux de la marque sont illuminés. Ce sera à n'en pas douter la caractéristique de la gamme électrique chez Audi.
À l'avant, de chaque côté de la calandre, on trouve des blocs optiques extrêmement évolués. De véritables œuvres d'art, relégant tout autre éclairage automobile à l'ère de la préhistoire (si si, on vous jure). Ici, la source de lumière n’est plus directe, mais projetée sur des lames blanches, et les allumages sont évidemment animés. Les clignotants sont à défilement tandis qu’un bloc de LED, qui semble vivant, se charge de communiquer avec le propriétaire. Il lui souhaite la bienvenue à l'ouverture de la voiture ou peut lui indiquer que la voiture est en charge.
Sous ce bloc de LED, les projecteurs de route sont des unités laser haute définition, à 1,3 million de pixels. Ils peuvent éclairer à des kilomètres, et adopter toutes les configurations de faisceau lumineux possible. Ils peuvent aussi par exemple projeter devant la voiture son propre gabarit en largeur, afin de renseigner le conducteur , dans les zones étroites, sur le fait que ça passe... ou pas.
Mais une autre innovation majeure réside dans la possibilité de projeter par faisceau laser sur la route des informations, comme un changement de direction, un nouveau bonus sécuritaire non négligeable, surtout pour les autres usagers. Les 4 coins du véhicule sont équipés.
À l’arrière, même tendance. On retrouve les animations et défilements que l’on retrouvera sans aucun doute sur les modèles de série. Avec en forme de clin d’œil sympathique les anneaux lumineux qui virent au rouge au freinage. Vous avez devant vous le troisième feu stop du futur.
Un groupe motopropulseur à même de concurrencer Tesla
Venons-en enfin à la partie technique. Ce concept électrique est doté de 3 moteurs. Un sur l'essieu avant et 2 sur l'essieu arrière, un pour chaque roue. La puissance totale développée est de 320 kW, et même 370 kW avec une fonction boost. Cela équivaut à un peu plus de 500 ch avec le boost (503 exactement). Le couple est de 800 Nm, quasiment dès le premier tour minute...
A basse vitesse, seul le moteur avant officie, mais avec la vitesse les moteurs arrière viennent épauler, jusqu'à atteindre les 210 km/h (électroniquement bridé) en vitesse maxi. Le 0 à 100 km/h est atteint en 4,5 s.
Sans surprise, le concept est doté d'un système de gestion du couple (torque vectoring), qui permet de le répartir de 0 à 100 % sur chaque roue, en fonction de l'adhérence.
Le pack de batterie, logé sous le plancher pour abaisser le centre de gravité, possède une capacité de 95 kWh, soit la plus grosse capacité actuelle, exception faite de la Tesla Model S P100D. Il lui autorise une autonomie théorique de 500 km, mais les ingénieurs nous ont affirmé que les 400 km sont plus crédibles en réalité. Un mode de charge rapide nouvelle génération (150 kW) permet de récupérer 80 % de la charge en 30 minutes. Mais il reste pour le moment non disponible sur nos routes... L'E-Tron Sportback pourra aussi à terme être rechargé par induction, c’est-à-dire sans contact, grâce à des bornes situées dans la chaussée.
Ces performances, cette autonomie revendiquée, permettent à Audi de concurrencer les Tesla. Pas les plus performantes, mais les offres de moyenne gamme.
Au terme de cette première découverte, ce concept nous semble intéressant à plus d'un titre. Esthétiquement d'abord, avec un renouveau bienvenu de la part du constructeur aux anneaux (ici lumineux), mais également techniquement et au niveau de l'équipement et de la vie à bord. Dernier point, une sécurité travaillée avec l'apport de l'éclairage.
Il nous tarde donc de découvrir ce que peut devenir un tel concept sur la route, en version de série. Nous serons évidemment au rendez-vous.
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