Route de nuit - Ricky Bobby : le meilleur film sur la course automobile de tous les temps ?
Il n'a même pas été jugé digne de sortir en salles lors de sa sortie en 2004. Depuis, Ricky Bobby, le roi des circuits est devenu un film mythique pour les uns (dont quelques pilotes de F1), et nul pour les autres. Nous avons choisi notre camp : celui du culte.
Attention, ceci n'est pas un chef-d’œuvre. Un film de série Z ? Non plus. Car aux manettes de Ricky Bobby roi des circuits, on retrouve Adam Mc Kay, qui a signé ces dernières années quelques très grands films comme The big short et Vice, qui étrillent sérieusement la politique et le business à l'américaine. Mais au début des années 2000, l'homme avait surtout envie de se marrer. Avec son copain Will Ferrell, ils ont longtemps travaillé au Saturday Night Live, le show de la chaîne NBC et souhaitent récidiver au cinéma. Après Les aventures de Ron Burgundy, qui s'attaquait au machisme ambiant de la télé américaine, les deux compères ont récidivé en s'en prenant à un autre monument de l'Amérique : la Nascar.
Le film met en scène un grand pilote de la spécialité : Ricky Bobby qui, s'il est totalement stupide est aussi foncièrement gentil. Il se voit opposer un rookie français tout frais débarqué de la Formule 1 : Jean Girard, incarné par Sacha Baron Cohen qui n'avait pas encore explosé sur la scène internationale grâce à son rôle dans Borat. Girard est gay et, pour se concentrer avant le départ des courses, lit Proust (la recherche du temps perdu, forcément). Les deux hommes vont se livrer un combat sans merci jusqu'à ce qu'un terrible accident cloue Bobby sur un lit d'hôpital.
Un cougar pour apprendre à piloter
Une fois remis de ses blessures, Ricky n'est plus le pilote qu'il a été. Il a une peur bleue des voitures et devient livreur de pizzas. C'est grâce à son père qu'il va reprendre le volant et réapprendre le pilotage. La méthode paternelle infaillible ? Placer un cougar sauvage sur le siège passager du convalescent, qui peu à peu, apprivoise sa peur et la bête féroce, qui répond au doux nom de Sonia. Will Ferrel - Ricky Bobby retourne sur une piste de Nascar, affronte à nouveau Jean Girard et le film s'achève sur une réconciliation générale et un baiser langoureux entre les deux hommes.
Évidemment, tout n'est que caricature outrancière. Les images sont clinquantes à souhait, les personnages sont à peu près tous d'une veulerie sans nom, avec une mention spéciale pour le meilleur ami de Ricky incarné par John C Reilly qui va profiter du coma de son copain pour filer le parfait amour avec Madame Bobby. Ses sponsors en prennent également pour leur grade, ainsi que, en vrac, les journalistes et la politique américaine. "Je sais bien que vous autres Français, venez en Amérique pour la qualité de nos soins médicaux gratuits et notre politique de monuments historiques" explique Ricky Bobby à Jean Girard.
Le film culte des paddocks
Loufoque, outrageusement interprété et délicieusement provoc, Ricky Bobby (Taladega nights de son titre original et du nom du célèbre circuit de Nascar), a eu un certain succès aux États-Unis. Mais il n'est jamais sorti en salle en France. Tant pis, il a continué sa carrière pendant 17 ans avec quelques rares diffusions télé et connaît un regain de notoriété grâce au streaming, puisqu'il est disponible sur la plupart des plateformes. C'est sans doute par ce biais qu'il est devenu culte dans les paddocks de F1. Le pilote Mc Laren Daniele Ricciardo le cite abondamment à chaque interview et ne manque pas de convertir ses confrères qui ne connaîtraient pas le phénomène. Un juste retour des choses pour un film souvent moqué et parfois oublié.
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