Route de nuit - Le prénom
Quand vous saurez l’origine de l’appellation Mercedes-Benz, vous ne pourrez plus regarder sans sourire ironiquement un certain dictateur…
La place des femmes est fondamentale dans l’histoire de Mercedes-Benz. Cela commence par l’épouse de Carl Benz. Celui-ci a conçu un tricycle mû par un moteur deux-temps à combustion interne. En gros, c’est l’ancêtre de l’automobile, rien que ça ! Seulement, l’Allemand, s’il est un génial inventeur, a aussi une légère tendance à la mélancolie.
Horripilée par son défaitisme, sa femme Bertha ose ce à quoi il se refuse : elle teste, sans lui dire, son tricycle en 1888, parcourant près de 100 km à son bord, accompagné de leurs deux fils. Elle lui offre ainsi une publicité considérable ! Sans elle, Benz n’aurait peut-être pas eu l’énergie de développer son invention puis de la commercialiser en créant sa propre marque.
Une dizaine d’années plus tard, Emil Jellinek, un riche homme d’affaire épris de course automobile, s’illustre aux commandes d’autres voitures allemandes, des Daimler. Celui-ci les commercialise également, avec un certain succès grâce aux victoires qu’il remporte.
Ce riche Austro-Hongrois, par ailleurs diplomate, est fils de rabbin : il est donc juif. Il a une fille, juive elle aussi, qu’il adore, prénommée Mercédès. A tel point qu’il se fait appeler M. Mercédès sur la Côte d’Azur, quand il s’engage dans des compétitions routières. Il fait même apposer le prénom de sa fille sur la calandre des Daimler qu’il pilote, puis en 1900, c’est carrément une voiture simplement dénommée Mercedes 35 HP qui s’aligne au départ d’une course : une nouvelle marque est née ! Elle sera déposée en 1902.
En 1926, Mercedes et Benz fusionnent, créant une nouvelle entité : Mercedes-Benz. On peut ainsi affirmer que sans deux femmes, Bertha Benz et Mercédès Jellinek, elle n’aurait jamais existé ! Elle produit des autos de très haute qualité et à la technicité impressionnante, qui séduisent les grands de ce monde.
Evidemment, Adolf Hitler ne manquera pas de s’en procurer, et de parader à leur bord, l’œil haineux et bouche éructant des horreurs antisémites, avant de commettre le crime des crimes : la destruction industrielle de gens, Juifs dans leur écrasante majorité.
Cet épouvantable dégénéré savait-il seulement que, ironie incroyable de l’histoire, les voitures à bord desquelles il se pavanait devant des foules fanatisées arboraient le prénom d’une Juive ? En tout cas, les enfants de Mercédès Jellinek, décédée en 1929 d’un cancer des os, seront persécutés par les nazis…
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