Route de nuit - Le Code de la route fête ses 100 ans
Il y a un siècle tout juste, un décret instituait le premier Code de la route français. Très imparfait, ce petit livret d'une dizaine de pages allait très vite être complété par des dizaines d'autres décrets et de règles contraignantes.
C'est une petite brochure d'une dizaine de pages seulement, alors qu'elle en compte 250 aujourd'hui. Mais ce premier Code de la route, apparu le 27 mai 1921, et qui fête ses 100 ans ces jours-ci, est le tout début d'une longue saga qui a conduit à l'examen le plus répandu en France : le permis de conduire, avec son 1,5 million de postulants, très loin devant le bac et ses 800 000 candidats.
53000 autos en 1910, 40 millions aujourd'hui
Pourtant, le fameux "décret concernant la réglementation des voies ouvertes à la circulation publique" de son vrai nom, n'est que la généralisation d'un texte plus ancien, daté de 1901. Cette année-là, le moustachu président de l'Automobile Club des Vosges rédige 10 articles censés réguler la circulation des automobiles. Sauf que, même si son initiative est louable, elle n'est pas nationale et de nombreuses communes prennent des décisions instaurant des règles différentes dans une belle cacophonie. Évidemment, la France de ce début de siècle ne connaît pas encore les bouchons du périf et les files d'attente au péage de Saint Arnoult. Il n'y a que 53 000 autos dans l'hexagone en 1910, mais leur nombre augmente vite. Dix ans plus tard, elles sont 330 000. On est certes loin des quelque 40 millions en circulation aujourd'hui, mais pour éviter la chienlit, il faut légiférer. Le décret de 1921 y mettra bon ordre et le travail du président Perrigot sera précieux pour la rédaction de ce nouveau texte.
Mais ce premier Code de la route reste plutôt évasif sur bien des points. La limitation de vitesse ? Le texte se contente de préciser qu'il faut toujours "rouler à une allure modérée dans la traversée des agglomérations et toutes les fois ou le chemin n'est pas parfaitement libre". Quant à la priorité à droite, elle n'est pas d'actualité. Tout ce que ce premier code recommande, et la seule chose à laquelle il contraint les automobilistes à chaque bifurcation, c'est de céder leur chemin "aux véhicules circulant sur les routes nationales ou chemins qui leur seraient officiellement assimilés". En gros, celui roule sur la plus grande route est prioritaire.
Sauf que chacun étant persuadé que la voie qu'il emprunte est plus importante que celle de l'autre automobiliste, l'affaire créer souvent des froissements de tôles et d'ego. Il en va de même pour la conduite à droite. Il est parfaitement possible en ce début des années vingt de conduire au milieu de la route, sauf si un véhicule arrive en sens inverse, auquel cas il faut tenir sa droite, et toujours dépasser par la gauche. La règle n'est pas très claire ? Elle ne l'était pas plus à l'époque et a donné lieu à quelques mémorables accrochages.
Un nombre d'articles en hausse continuelle
Évidemment, tous ces trous dans la raquette du Code de la route des débuts seront rapidement comblés. Année après année, il sera complété et surtout augmenté. Des limitations de vitesse aux sens interdits en passant par les radars, il est rare qu'une année ne s'écoule, depuis ce jour du 27 mai 1921, sans qu'un article supplémentaire ne vienne compléter l'imposant volume. Une hausse des articles qui ne devrait pas se tarir de sitôt.
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