Retour aux 90 km/h : le Gouvernement avertit et menace
Révélée par Le Figaro dans son édition d’hier (mercredi 22/01/2020), la circulaire transmise par le gouvernement aux autorités locales concernant les conditions d’un retour à 90 km/h sur les routes a de quoi en décourager plus d’un.
C’est un nouvel exemple, s’il fallait encore en douter, que notre 1er ministre ne lâchera rien en ce qui concerne le passage généralisé de la vitesse maximale autorisée à 80 km/h. Combat politique hautement prioritaire pour Édouard Philippe, son gouvernement vient de transmettre aux préfets une circulaire de 10 pages listant les conditions draconiennes à suivre pour que les routes puissent repasser à 90 km/h.
Si la loi d’orientation des mobilités avait ouvert légalement la porte à un retour des 90 km/h, il était écrit que le gouvernement ferait bien tout pour l’empêcher. Concrètement, cette circulaire est même désignée comme un « guide conçu pour empêcher les élus de revenir sur les 80 km/h » par un député. Elle reprend les préconisations des experts du Conseil national de sécurité routière, et incite fortement les préfets à en tenir compte avec la plus grande rigueur (sous peine d’être tenu responsable en cas d’accident sur les tronçons à 90 km/h). Des préconisations qui font que « dans les faits, il sera presque impossible de trouver des tronçons de routes départementales qui répondront strictement aux critères définis. »
Ne seraient ainsi concernées que les portions de plus de 10 km dotées de séparations physiques, d’alertes sonores sur les côtés et bien sûr sans tourne-à-gauche, de croisements, ou arrêt pour transports en commun ou encore non utilisées par des engins agricoles. Un dernier point complètement irréaliste pour de nombreux élus locaux, qui symbolise parfaitement la méconnaissance profonde des zones rurales de la part de ceux qui prennent les décisions. Il faudra en outre apposer des bandes blanches afin d’y interdire les dépassements.
Par cette circulaire, « le gouvernement met clairement la pression sur les exécutifs départementaux » selon François Sauvadet, président du conseil départemental de Côte-d’Or. Une façon de rejeter toute la responsabilité du retour à 90 km/h sur les élus qui prendraient cette décision, et de décourager les indécis.
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