Reportage Honda Days 2007 : Grandiose !
Comme chaque année, Honda propose à ses clients de venir essayer l'ensemble des modèles de son dernier catalogue, aussi bien sur route ouverte que sur circuit, et ce sur deux week-ends : les Honda Days. Encadrés par des pilotes Honda de renommée internationale comme Sébastien Charpentier ou Jean Michel Bayle, les invités vont pouvoir se faire une idée précise de chacune des motos de la marque. Le blog moto s'est rendu au premier rendez-vous, qui avait lieu au Pôle Mécanique d'Alès, pour vous présenter comment se déroule ce genre d'événement. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Honda sait y faire en matière de gestion des relations clients.
Dimanche 18 mars, réveil matin programmé à 7h00. Outch. Pour un lendemain de pendaison de crémaillère, c'était un peu optimiste. Réveil effectif : 8h30, la tête en croix, les yeux mi-clos, la bouche pâteuse. Ca commence mal. Je résume la situation : mes amis qui devaient passer le week-end à Alès pour cette occasion et que je devais rejoindre sur place ont quitté les lieux hier après-midi, tous les autres potes sans exception sont partis au ski. Mon confrère de Mot'mot' m'a fait un faux plan. Ma chérie dort paisiblement sous la couette... Bref, je dois donc me taper 160 bornes tout seul pour aller à Alès et passer la journée aux Honda Days... Que faire ? Oui... Non... Euh... Allez banco, je décolle, tant pis pour le sommeil en retard. Direction les Cévennes, pour aller voir à quoi correspondent ces journées de découverte des modèles Honda.
2 heures et des brouettes plus tard, j'arrive devant le circuit Pôle Mécanique d'Alès, spécifiquement réservé pour les Honda Days les 17 et 18 mars 2007. J'entre dans l'enceinte du circuit et le premier rendez-vous se trouve à droite, pour les essais sur route. Les machines disponibles sont la Goldwing 2007 Airbag-GPS, la Varadero 1000 ABS, le Hornet 600, la Pan European 1300 ABS, la CB 1300 S ABS, la CBF 1000 ABS, le VFR 800 ABS, la Deauville 700 ABS, le Silver Wing 400 et le Forza 250.
Le concept est simple, une file d'attente permet de s'inscrire, seul le permis de conduire est demandé, et on choisit la moto que l'on veut essayer. Un bracelet nous est confié, rose pour la route, afin d'éviter la vérification du permis systématiquement, ainsi qu'un numéro de moto et de session. Les sessions démarrent toutes les 20 minutes environ. On attend donc gentiment sa session, et quand c'est notre tour, on prend la moto désignée. Encadrés par des personnes de chez Honda, les invités partent au guidon des machines choisies faire une balade d'environ 30 km dans les alentours d'Alès.
Si comme moi, les essais route ne vous tentent qu'à moitié, vous allez continuer votre chemin vers l'enclos du circuit à proprement parlé. Vous verrez d'ailleurs sur votre droite, une partie du circuit aménagée pour l'initiation 125. En effet, pour tous les titulaires du permis B depuis au moins deux ans, Honda vous offre la possibilité de vous initier à la conduite d'une moto 125 avec, au choix, la Varadero, la PS ou la SH. Un petit parcours matérialisé par des plots vous permettra d'apprendre à manipuler une moto en toute quiétude, avec de bons conseils de professionnels et sans risque d'abîmer la moto de votre conjoint.
Sur la gauche en montant vers le circuit se trouve un autre stand : Tests ABS. Vous l'aurez compris, le but est de démontrer concrètement les avantages d'un système d'anti-blocage des roues. Pour la mise en situation, ils ont répandu sur le bitume usé une fine couche de terre poussiéreuse, un peu comme si un poids lourd de chantier avait malencontreusement déversé sur la route un échantillon de sa cargaison quelques minutes avant votre passage. Deux motos vont s'y coller : une CB 500 sans ABS mais équipée de deux poutres latérales avec roulettes pour éviter que la moto ne se couche, et une CBF 600 ABS.
La première s'élance, freine violement de l'avant sur la partie de terre, la roue avant vacille directement et emporte la moto dans un tourbillon, heureusement que les poutres font leur travail sinon le pilote était bon pour le SAMU. La deuxième moto s'aventure sur le même parcours, freine tout aussi violement, mais aucun blocage de roue, la moto reste parfaitement dans l'axe et s'arrête en quelques mètres. Effectivement, difficile de mettre en doute l'efficacité du système. On pourrait penser que la technique de freinage est en question, voilà pourquoi n'importe qui peut jouer les Saint-Thomas et monter sur le CBF pour mettre plein gaz puis planter les freins sur la terre et se convaincre par soi-même que ça marche !
Voilà, il est 11h15, j'arrive enfin devant le stand des inscriptions pour les essais sur circuit. Sur la gauche, les essais de la CBR 1000RR. Sur la droite, les essais pour la CBR 600RR et la nouvelle Hornet 600. A peine arrivé et... ils ferment. Les inscriptions sont bouclées pour la matinée, ça reprend à 13h30. Super... Mais, mais... qui vois-je ? C'est Mister JP, sur sa belle CBR 1000RR rouge et noire. Il est venu de Manosque pour participer à ces Honda Days et vient de subir la même déception, on lui a fermé la grille des inscriptions sous le nez. Une compensation s'impose, direction le stand restauration pour un casse-croûte chippo-mergez, histoire d'être en pleine forme à l'ouverture.
JP, le très gentil motard qui m'avait laissé essayer son CBR 954RR, est venu avec ses acolytes du Team Chomat Moto, car se rendre aux Honda Days est aussi une raison pour faire une jolie balade de groupe jusqu'à Alès. Nous nous installons tranquillement au soleil pour déguster nos victuailles. Une fois rassasiés, nous arpentons à nouveau le chemin vers le circuit et nous commençons l'attente. Des demoiselles viendront tuer le temps en nous faisant remplir des questionnaires, certainement pour alimenter le fichier clientèle de la marque et pouvoir nous faire parvenir à la maison des jolies catalogues de la gamme. C'est de bonne guerre. 13h30 pétante, les grilles s'ouvrent, c'est parti. En l'échange d'un permis de conduire qu'ils photocopient, on nous donne un bracelet bleu et on passe sous le tunnel...
De l'autre côté, c'est les stands de la piste. 90 motos flambant neuves sont alignées. On y retrouve pêle-mêle des Hornet bleus, dorés et rouges, des CBR 600RR rouge et noir ou complètement noir, des 1000RR gris, Repsol Replica ou encore HRC avec ses belles jantes dorées et sa robe aux trois couleurs blanche, rouge et un bleu foncé métallisé. Comme la Repsol, cette série spéciale HRC ne reçoit que des éléments esthétiques et donc aucun accessoire de compétition ne vient figurer sur le kit. Un coloris plus sobre que le Repsol et plus original que les couleurs classiques du modèle 2007, qui raviront certainement celles et ceux qui voulaient un 1000RR original mais pas trop.
Je me suis inscrit dans la file 600RR, pour commencer doucement, et j'ai pioché le numéro 223, ce sera donc avec une rouge et noire que je découvrirais ce circuit. Je m'installe à son guidon, sans trop être surpris puisque je l'avais essayé le week-end précédent. 3 marshals nous encadrent : un s'occupe d'ouvrir la route, un au milieu et un boucle la marche. Il est interdit de les dépasser. On attend quelques minutes avant le coup d'envoi. On s'avance sur la grille. Et top, c'est parti ! Sortie des stands pour rentrer dans le grand droit en montée. La file continue de motards découvre gentiment le parcours sinueux et vallonné du circuit d'Alès. Le caractère joueur de la moto s'exprime encore plus sur piste que sur route ouverte. Son faible poids et sa compacité sont un réel bonheur sur ce type de tracé.
Toutes les motos sont en version 100 cv. On regrettera un manque de couple en sortie de courbe pour le 600RR qu'il faut garder dans les tours, mais c'est bien suffisant pour s'amuser, on n'est pas là pour faire péter un chrono. Ce qui était au départ un atout indéniable a finit par me déranger. Ce côté hyper léger et maniable à souhait faussait les références. Un train avant très léger, une mise sur l'angle presque inquiétante. 5 tours ne sont pas définitivement pas suffisants pour prendre vraiment en main la machine, juste assez pour se donner une idée, et avoir envie d'y goûter encore.
On replace la moto selon les indications des chefs de piste. A peine descendu du bolide, on sort des stands et on se jette dans la file d'attente pour l'essai de la grande sœur, le 1000RR. A peine le temps de déballer nos impressions à chaud que l'on se retrouve déjà aux inscriptions. J'empoche cette fois le numéro 102, hop, direct dans les stands, on attend que notre numéro de session arrive.
Vinc', possesseur d'un 1000RR, est une des flèches du Team Chomat, le genre de motard qui, lorsqu'il a décidé d'en découdre, fera parler la poudre et imposera à ses compagnons de rendre les armes sous peine de grosses sueurs froides. Il avait un avis très intéressant sur ce nouveau 600RR. Il la trouvait tout simplement "trop", trop légère, trop vive, trop sereine. Il en avait perdu ses repères, et ça le dérageait. Il m'explique que sur une grande courbe du circuit, alors qu'il faisait frotter son genou et que celui-ci était quasiment collé au réservoir, position qu'il sentait comme limite sur son ancien 600RR et sur le 1000RR actuel, et bien là, il sentait qu'il y avait encore de la marge. Déroutant. Des limites déjà poussées dans les extrêmes, sont encore repoussées avec ce millésime. Mais cette avancée n'avait pas l'air de le ravir pour autant. Il appréciait le gain de couple très sensible à mi-régime, mais semblait regretter cette maniabilité exacerbée. "Point trop n'en faute", comme dirait l'autre.
JP sera aussi dubitatif à propos de cette nouvelle 600. Il a apprécié le surplus de couple par rapport à ce qu'il a connu, mais cette période est révolue désormais et il en faut plus pour le combler. "Toujours au dessus de 10000 tr/min pour en tirer quelque chose, c'est fatiguant." Il l'a aussi trouvée peut être un peu trop vive, et qui ne convenait pas à son gabarit. Il lui tarde de faire le même parcours, mais sur la 1000 cette fois !
15 minutes plus tard, notre session démarre. Le turn-over est très rapide. On regagne nos motos. La mienne sera superbe, avec sa belle couleur gris métal et ses nuances ton sur ton. Nouveau départ, et c'est parti. Le 1000RR est une toute autre affaire. Plus lourde, plus massive, elle convient bien mieux à un grand gabarit, et puis elle offre un coffre très plaisant pour s'extirper d'un virage et regagner le suivant. La mise sur l'angle est plus physique, mais plus contrôlable. La prise en main se fait tout naturellement. A peine je commence à prendre mes marques que le drapeau se lève déjà, 10 minutes passent à une allure !
On repose la moto, et on repart dans la file d'attente. 600... 1000... définitivement 1000 ! Va pour le numéro 206 cette fois. On retraverse côté stand et on attend notre session. Une petite buvette se tient à notre disposition pour nous désaltérer : eau fraîche, jus d'orange, café, tout y est. Même un modèle de 600RR Supersport trône devant la buvette. Cette fois ci, l'attente sera un peu plus longue mais raisonnable quand même, 25 minutes tout au plus. Le 1000RR qui m'attend est un HRC, au look très réussi. On se remet en route, le premier tour pour se remémorer le circuit, le deuxième tour pour s'envoyer et... oula, un motard est allongé, ventre à terre, en plein milieu de la piste. Les drapeaux s'agitent, les secours arrivent, tout le monde rentre au bercail. On n'aura pas compris ce qu'il s'est passé, une perte d'adhérence sur un mauvais freinage certainement.
Quelques minutes plus tard, nous repartons pour à nouveau 10 minutes. La piste est désormais plus familière, les réactions de la moto aussi, ça commence à devenir très prenant. Le circuit a une configuration vraiment parfaite pour l'occasion, sans grosse partie rapide pour éviter les excès de confiance et les freinages dangereux, de belles courbes, des virages serrés, une jolie épingle. Juste le nécessaire pour se faire plaisir sans risque. Encore quelques accélérations et cette troisième session se termine. C'était excellent !
Pour celles et ceux qui ne participent pas aux sessions sur circuit, il y a un autre moyen de connaître la piste : les baptêmes. 4 pilotes Honda se tiennent à disposition du public, du matin au soir, pour faire couler leur adrénaline l'espace de deux tours de circuit : Yann Sotter, Bertrand Stey, Yoan Tiberio et... Jean Michel Bayle.
Navré de devoir jouer les nostalgique mais je me dois de dire quelques mots à ce sujet. Jean Michel Bayle n'est pas n'importe qui à mes yeux. C'est tout simplement celui qui m'a fait découvrir et aimer la moto. J'avais à peine 8 ans quand ce manosquin est devenu champion du monde de Motocross 125, puis 250. Le papier peint des murs de ma chambre avait quasiment disparu, sous l'amas de posters plus grands les uns que les autres à l'effigie de la star nationale de la moto. Mon sentiment patriotique s'était exacerbé quand JMB alla tenter l'aventure sur les terres de l'Oncle Sam, pour défier les plus grands de la discipline sur leur propre terrain. Il venu, il vu, et il vaincu. Champion US de Supercross et de Motocross 250 puis 500. Il raflait tout. Il était tout simplement innarrêtable.
Je ne manquais aucune des retransmissions du Supercross de Bercy, pour le voir imposer sa suprématie sur les plus grands pilotes mondiaux. Jeff Stanton, Damon Bradshaw, Jeremy McGrath, Jeff Ward... tous ne pouvaient que se soumettre à l'évidence. Ils roulaient, JMB volait. J'étais allé le voir au Motocross de Monaco, qu'il avait bien évidemment gagné. J'avais attendu sous la pluie devant son autocar, avec quelques autres fans, qu'il vienne nous gratifier d'un autographe. Certaines adolescentes adulaient Patrick Bruel, moi je veinerais le Dieu du Motocross français. J'avais même un poster dans ma chambre qui affirmait "Dieu existe, il a créé JMB", c'est pour vous dire le degré quasiment ecclésiastique de mon admiration. Une fois que JMB a tout gagné en motocross, il est passé à la vitesse. Il n'égalera jamais ses records en Moto GP mais obtiendra des résultats toutefois honorables. Il gagnera aussi le Guidon d'Or, épreuve de supermotard, en 2002 devant les frères Chambon, et la même année, le Bol d'Or. Autant dire que le monsieur a de certaines facilités en matière de deux roues.
Bref, après quelques minutes de patience, me voilà devant ma star. L'unique personnage qui a su m'inspirer une réelle admiration durant ma période d'adolescent en quête de repères. Il est juste devant moi, sur sa 1000RR HRC qui est quasiment de série, si ce n'est cette jolie ligne d'échappement qui lui donne une sonorité GP. Cela fait deux jours qu'il fait faire des baptêmes de piste aux spectateurs des Honda Days. Comme les 3 autres pilotes, il prend un passager, fonce pendant deux tours, dépose le passager qui vacille sur quelques mètres, la tête dans les nuages, reprend un nouveau passager, et ainsi de suite. Je suis le dernier du week-end. Il ne prête même pas attention à mon gabarit, alors, je m'installe sur la selle passager. Les consignes sont simples : mettre ses mains sur le réservoir et ne pas trop serrer les jambes pour ne pas l'empêcher de déhancher. Gloups. La gorge est déjà sèche, allez, deux tours, c'est vite passé.
On sort des stands, jusqu'ici, tout va bien. Première courbe où il donne l'impression de sortir de son garage et pourtant, il roule déjà plus vite que moi dans lors de la session précédente. Passage de l'angle droit à gauche, accélération en sortie de virage. Le fait d'avoir une enclume d'un quintal sur la selle arrière a un effet immédiat : wheeling. Gloups. On plonge dans le virage droit suivant, inutile de freiner, la moto se couche, on passe sur la corde, et il ouvre encore puis replonge à gauche. Ligne droite plein gaz : 180 km/h. Un freinage de trappeur qui me fait décoller les fesses de la selle. Faites travailler votre imagination, ce n'est pas bien compliqué. Seules mes mains touchent tant bien que mal le réservoir, mon postérieur est en l'air, je suis quasiment au dessus de JMB, subissant malgré moi la force d'inertie et ne pouvant strictement rien y faire. C'est là qu'il décide de coucher la moto pour attaquer la corde, donc forcément, je ne suis plus dans l'axe mais bien sur le côté gauche, ma main droite à lâché prise, je ne sais même pas comment je tiens, il redresse enfin et mes fesses se reposent sur la selle. Gloups.
Nouvelle accélération, il déhanche et ne freine toujours pas. Puis rentre comme un malade dans le virage, et plante les freins. Ca dépasse l'entendement. Comment se fait-il que ce bloc de presque 400 kg, composé de la moto et de ses deux passagers, puisse tenir à cette vitesse et avec autant d'angle ? Une seule phrase se répète en boucle dans mon esprit pétrifié : "on va se bourrer, on va se bourrer, on va se bourrer". Il ressort comme une balle, envoie la moto de l'autre côté, et moi qui suit les mouvements en essayant autant que possible de rester sur la selle. Il soude à nouveau la poignée, je sens que ça va faire mal. Gloups. Plein angle avant la ligne droite des stands. Ca y est, il est bien chaud, c'est son dernier tour, il a décidé de se marrer un peu. De môn côté, ça risque d'être le tour le plus long de ma vie. Gloups.
Ligne droite plein gaz. Les spectateurs regardent passer ce pilote avec un sac de sable, que dis-je, un silos de sable derrière lui, telle une flèche légèrement obèse et pourtant en pleine vitesse qui traverserait leur champs de vision. Une décélération suffit pour engager le virage à droite, là où je n'aurais pas protesté pour un bon coup de frein histoire de redescendre à une vitesse raisonnable. La moto se couche sur le grand droit, et frotte, frotte, frotte... Crrrrrrrrrrrrrrr... Je suis à quelques centimètres à peinte du bitume et du vibreur. Gloups.
Je n'arrive pas à croire ce que ces pneus sont capables d'endurer. On repart à gauche, et encore un wheeling. Et on replonge à droite. Me voilà de nouveau le postérieur en l'air, toujours aussi impuissant face aux forces auxquelles je suis soumis. Lui est toujours très serein, imperturbable. Il pilote son CBR comme s'il allait aux champignons, sans se rendre bien compte de la panique dans laquelle je suis. Mon objectif, c'est de garder les pieds sur les cale-pieds, le reste, c'est du bonus. Et pour cause, sur le prochain freinage, mes mains quitteront le réservoir vu qu'il aura une fois de plus freiné la cadence alors qu'on est plein angle. Et il ressort plein gaz pour me renvoyer au bout de ma selle. Je rattrape le réservoir, frêle esquif sur lequel mes mains cherchent pathétiquement de quoi inspirer un peu de confiance. On replonge à droite, puis à gauche. Et là, comme un chat voit une pelote de laine, JMB a vu devant lui son pote Yann Sotter. La chasse était ouverte, le couteau entre les dents, l'objectif de JMB est de passer devant, peu importe les passagers. Plein gaz pour rester dans sa roue. Mais elle est où cette foutue sortie des stands ? Ah l'aideeeeeeeee, c'est un malade !!!
Il reste bien derrière lui mais personne n'est dupe, surtout pas moi, l'atmosphère d'arsouille est palpable. C'est encore mieux qu'un mélange de Space Moutain et de caméra embarquée Moto GP. Il tente l'intérieur sur le prochain droit, mais ça ne passe pas. Il se replace derrière, déjà agacé d'une place de second qui n'a que trop durée. On est à moins d'un mètre, JMB le suis sur le virage à gauche, il freine, pique à la corde et met plein gaz. Voilà qu'on leur fait l'intérieur en beauté. Ils ont du nous voir les doubler, avec à l'arrière un géant incapable de garder son cul sur la selle. Ils ont certainement cru que je me foutais de leur gueule parce qu'on leur avait fait l'intérieur, mais il n'en est rien, j'étais en vrac total ! Encore un virage à droite tout couché et enfin, on sort vers les stands.
Je descends de la moto avec l'impression d'avoir passé trois minutes dans une centrifugeuse. Et en apnée ! Je déplie mes jambes tremblantes et je remercie le pilote, qui ne peut s'empêcher de se marrer en voyant ma tête. C'était tout simplement hallucinant. J'avais comme tout le monde une idée de ce qu'étaient les limites d'adhérence et de vitesse d'une moto sur circuit. JMB les a explosées. Il les a détruites, ravagées, anéanties. Il les a repoussées tellement loin que je vois la moto de piste d'un tout autre point de vue désormais. Et je suis donc reparti tout paisiblement de ce circuit d'Alès, le sourire d'une oreille à l'autre, des images plein la tête. Je ne suis pas prêt d'oublier ce dimanche 18 mars 2007. Oh non, ça c'est certain !
Merci à Olivier et à sa charmante compagne pour avoir immortalisé ma montée derrière JMB. Encore désolé de ne pas vous avoir laissé ma place derrière lui mais je pense que désormais, vous comprenez mieux pourquoi.
Merci une nouvelle fois à Olivier pour nous avoir envoyé ses vidéos prises sur place. La première concernant son baptême (visible ici) :
Une vue d'ensemble d'une session d'essai sur le circuit (visible ici) :
Et une dernière vidéo avec un petit wheeling pour finir en beauté (visible ici) :
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