Quel avenir pour l'industrie auto ?
Avec des chiffres de vente en forte baisse, l’industrie auto vient de vivre son pire premier trimestre depuis 50 ans. En cause, la crise sanitaire qui a entraîné des pénuries de composants, des difficultés d’approvisionnement et des délais de livraison qui s’allongent. Une situation complexe à laquelle s’ajoute l’instabilité internationale liée au conflit en Ukraine.
La guerre est aux portes de l’Europe. Souvent entendue, la formule n’en reste pas moins une réalité tant ce conflit impacte directement nos vies quotidiennes. Premier producteur de faisceaux électriques, l’Ukraine est aujourd’hui logiquement tournée vers d’autres préoccupations, plongeant l’industrie auto, comme tant d’autres, dans la difficulté.
Si comme le disait élégamment Jacques Chirac : « Les emmerdes ça vole toujours en escadrille », le conflit déclenché par la Russie envers son voisin ukrainien ne fait qu’aggraver une situation déjà tendue pour l’industrie auto, qui peine toujours à se relever de la crise du Covid-19. À cela s’ajoute une nouvelle alerte sanitaire en Chine, faisant de nouveau craindre à une industrie mondialisée mais dépendante de la production asiatique, de sombres jours.
Dans ce mille-feuille de difficultés, la pénurie de semi-conducteurs continue d’impacter la production de l’industrie auto, retardant les livraisons des nouveaux modèles de nombreux constructeurs. Du côté des constructeurs, la réponse est souvent identique, à savoir privilégier les véhicules les plus chers pour augmenter les marges au détriment du volume. Faire plus d’argent en vendant moins, un précepte adopté avec succès par Mercedes, dont le premier trimestre 2022 laisse apparaître un bénéfice en hausse malgré des ventes en baisse de 10 %. Si la stratégie visant à optimiser la rentabilité est payante pour les marques, elle est à tous les coups perdante pour les consommateurs, qui voient le prix des véhicules neufs s’envoler. Une difficulté de plus qui vient s’ajouter à la mise en application progressive des Zones à Faible Émissions (ZFE), d’où sont exclus de plus en plus de véhicules.
Une situation tendue dans le neuf, qui par ricochet pousse certains acheteurs à se tourner vers l’occasion, faisant ainsi également grimper les prix des véhicules sur le marché de la seconde main.
Avec une adversité qui pousse à un pragmatisme froid, l’industrie auto, qui ne compte pas renoncer à ses milliards de profits, continue sa politique de rentabilité au détriment d’automobilistes de plus en plus désemparés par les augmentations constantes des prix des véhicules, comme de celui des carburants.
Une surenchère qui pourrait avoir de graves répercussions sur le modèle économique de l’industrie auto. Jusqu’à l’explosion du système ?
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