Que pensez-vous du prix de la petite BYD Dolphin Surf ?
L’INFO DU JOUR – C’est sans doute le modèle électrique le plus compétitif de BYD sur le marché automobile européen, même s’il ne descend finalement pas plus bas que les autres citadines sur le plan tarifaire. La Dolphin Surf pourra-t-elle faire la différence grâce à son équipement de série meilleur et son design relativement osé ?

Byd met depuis des années de gros moyens pour se développer sur le marché automobile européen et rattraper son rival MG. Même si sa croissance n’a pas été aussi rapide qu’espéré (le géant chinois a dû récemment revoir sa stratégie sur le Vieux continent et misera davantage que prévu sur ses modèles hybrides à l’avenir), BYD atteint désormais des volumes de vente significatifs chez nous et d’après les analystes de JATO, le constructeur aurait même vendu plus de voitures électriques que Tesla en Europe au mois d’avril 2025 (profitant de la baisse de régime du Model Y en attendant les livraisons de ses variantes les plus attendues).
Si BYD capitalise plutôt en ce moment sur son seul modèle hybride rechargeable (le Seal U DM-i) vendu chez nous que ses modèles électriques, la marque a aussi de l’espoir pour son nouveau modèle d’entrée de gamme. Positionnée sur le segment des micro-citadines et citadines électriques, la Dolphin Surf (appelée Seagull en Chine) vient de dévoiler ses tarifs français et sera bientôt à l’essai sur Caradisiac grâce à l’expertise de notre envoyé spécial Stéphane Schlesinger.
Un prix de Dacia Spring et beaucoup plus d’équipement
19 990€, voilà donc ce que coûtera la Dolphin Surf en France dans sa version de base équipée de batteries de 30 kWh (autonomie maximale WLTP de 220 km). Ajoutez à cela une remise de 1 000€ au lancement commercial de la voiture et vous obtenez une Dolphin Surf « de base » proposée au prix d’une Dacia Spring Expression 65 chevaux coeur de gamme (18 900€). Sachant que cette voiture un peu plus logeable (3,99 mètres de long) dispose à ce prix d’un bien meilleur niveau d’équipement de série (grosse tablette tactile centrale, caméra de recul, régulateur de vitesse adaptatif avec fonction de maintien dans la voie, climatisation automatique…) et de prestations dynamiques supérieures, elle surclasse nettement la Roumaine fabriquée en Chine à l’autonomie similaire.
En attendant notre essai complet, voilà d’ailleurs ce que pense Stéphane Schlesinger de la Dolphin Surf qu’il conduit en ce moment même : « C’est marrant de donner à une citadine un avant inspiré de celui de la Lotus Eletre… En tout cas, du point de vue du design, la Byd Dolphin Surf fait comme presque toutes les autres : elle compile des kilos de gimmicks sans aucune forme d’inspiration. Son look a donc été largement dicté par le marketing. De plus, quand on dit citadine, c’est une vue de l’esprit, car même si Byd présente la Surf comme une auto du segment A, elle mesure tout de même presque 4 m de long. En tout cas, à bord, il y a beaucoup d’espace, y compris à l’arrière. Mieux, l’équipement semble pléthorique (GPS, sièges électriques chauffants) même si je n’ai pas trouvé le mode automatique de la clim. Mais y en a-t-il seulement un ? Sur les quelques kilomètres urbains que j’ai effectués à son volant, voici mes premières impressions : position de conduite étonnamment haute où l’on se trouve assis très verticalement (ça dégage de l’espace aux jambes des passagers arrière), confort de suspension acceptable, grand silence de fonctionnement. Toutefois, des défauts se manifestent vite : la pédale de frein est d’une mollesse désuète et, plus grave, la visibilité ¾ arrière s’avère nullissime. Embêtant pour une citadine, même dotée d’une caméra de recul… Dernier point : la consommation urbaine avoisine pour l’instant les 15 kWh/100, ce qui est un peu élevé ».
Plus chère que les citadines électriques de Stellantis !
Quand on compare cette nouvelle Dolphin Surf aux citadines électriques du marché, ses tarifs n’impressionnent pas particulièrement même si elle conserve systématiquement l’avantage en matière d’équipement de série. Sa version à « grosses » batteries de 43,2 kWh (autonomie WLTP de 322 km) démarre à 23 990€ en finition Boost, à comparer aux 23 300€ avant bonus de la Citroën ë-C3 ou aux 24 900€ de sa cousine la Fiat Grande Panda. Sachant que l’Italienne abaisse même son prix de base à 18 900€ (après déduction du bonus écologique français) grâce à une généreuse remise en ce moment, les autos du groupe Stellantis restent sensiblement moins chères à taille de batteries similaires ! Le petit Hyundai Inster (23 000€ après bonus) se défend bien lui aussi et l’imminente Renault 5 d’entrée de gamme s’alignera aussi sur ce niveau de prix. Rappelons que chez Citroën, la ë-C3 doit elle aussi s’équiper de batteries de 30 kWh dans une nouvelle version de base, dont le prix passera sous les 20 000€ avant bonus. Côté capacité de charge, notons aussi qu’elle ne fait pas mieux que les citadines de chez Renault et Stellantis avec seulement 65 kW en pointe en courant continu dans sa version à petites batteries ou 85 kW dans sa variante à gros accumulateurs. BYD annonce 30 minutes pour repasser de 10 à 80% de charge sur borne en courant continu.
Certes, cette Dolphin Surf pourrait aussi convaincre grâce à son design assez fort en plus de cet équipement de série à la pointe de sa catégorie en plus de sa finition intérieure léchée. Mais comme dans les autres segments (celui de la compacte Dolphin, celui de la berline familiale Seal, celui du SUV familial Seal U ou celui du SUV compact Atto3), BYD préfère miser sur le rapport prix-équipement plutôt que sur le tarif le plus bas possible (même si la marque a tout de même fortement remisé la Dophin et l’Atto3 par périodes). En cela, sa stratégie diffère toujours de celle de MG dont les modèles cassent davantage les prix. En Chine, évidemment, la situation est différente puisque la Dolphin Surf (alias Seagull) s’y vend à moins de 10 000€ dans sa version de base. Aux prix extraordinairement bas qu’il est possible d’atteindre là-bas grâce au très haut niveau de subventions publiques réservées aux voitures électriques locales s’ajoute le surcoût lié à l’adaptation du véhicule aux normes européennes et aux goûts différents de la clientèle. En Europe, cette Dolphin Surf se vendra-t-elle mieux que la Leapmotor T03 distribuée par Stellantis à partir de 17 900€ (après remise) ? En attendant de le savoir, rendez-vous dans quelques heures pour notre essai complet.
Il y a quelques jours, Alan Froli est d'ailleurs parti explorer cet univers étonnant de BYD sur ses terres.
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