Peugeot, Renault, Lamborghini, Skoda... : quand les constructeurs automobiles font des vélos
Réconcilier cyclistes et automobilistes est une chose difficile mais pas impossible. L’univers du vélo n’est pas inconnu des constructeurs automobiles qui ont, pour beaucoup, littéralement mis la tête dans le guidon…
Aston Martin, Lamborghini, Audi, Skoda, Renault, Peugeot, AMG, BMW, Honda, Mercedes, Porsche ou encore Volvo sont des constructeurs automobiles qui ont un point commun : ils ont déjà réalisé une incursion dans l’univers du vélo. Que ce soit comme fabricant direct ou en partenariat avec des grandes marques du cyclisme. Pour certains, le vélo a même été à l’origine de leur existence. Nous vous présentons ceux dont l’aventure est ou a été remarquable, du constructeur qui a connu le plus grand succès jusqu’à la marque qui a subi le pire revers.
Peugeot : une marque pionnière dans l’histoire du vélo
Peugeot a fait des vélos avant de faire des voitures. L’aventure commença en 1882 et le succès s’avéra immédiat.
Si les deux guerres mondiales ont calmé l’engouement pour le vélo, les trente glorieuses le remirent à la mode. Les ventes des vélos Peugeot explosèrent même outre-Atlantique : 150 000 unités furent produites en 1971, 430 000 en 1974 et jusqu’à 850 000 en 1980. Des dates qui coïncident avec la crise pétrolière. Logique, le vélo permettait de se déplacer sans carburant fossile devenu coûteux. Une démarche à volonté économique et non écologique.
Mais en 1980 les choses changèrent, la folie se volatilisa et les ventes chutèrent. Il fallut attendre les années 2010 pour voir un retour de la marque sur le marché, grâce à cette crise de nostalgie propre à notre époque.
Aujourd’hui, les vélos Peugeot sont toujours en vente mais sont désormais produits par Cycleurope, un prestataire qui conçoit également les vélos de marques comme Gitane et Bianchi. En revanche, la marque sochalienne s’occupe toujours de la distribution.
BMW : une marque toujours présente et intéressante
BMW est l’un des rares constructeurs automobiles qui conçoit aussi ses vélos et qui en propose toujours à son catalogue. Les prix de ses modèles sont alignés sur ceux des autres constructeurs de l’univers de bicyclette avec des pièces de mêmes gammes. Il n’y a pas ce surcoût habituel des marques automobiles premium envers leurs vélos.
Bien qu’ayant sa propre gamme, la marque BMW s’est également associée à Specialized, un grand fabricant de vélos, pour ce modèle : un BMW Turbo Levo FSR 6Fattie, à l’occasion de la présentation du X3.
Si le modèle était en vente à environ 6 000 € (il n’est plus produit), l’objectif principal de sa création était la communication autour du SUV.
Skoda : le vélo dans le sang
Peugeot n’est pas la seule entreprise qui débuta par la fabrication de vélos. En 1895, un libraire et un serrurier s’associèrent pour concevoir des bicyclettes. La marque s’appelait Slavia et l’entreprise Laurin & Klement, des noms de ses créateurs. Par la suite, ils fabriquèrent des motos puis des voitures. Laurin & Klement devint Skoda.
Si les vélos Skoda ne sont désormais plus vendus (vous pouvez télécharger le PDF de la gamme 2017 en anglais ici), la marque tchèque porte toujours le vélo dans son cœur. Il existe plusieurs équipes de cyclisme Skoda et même des clubs.
Si les vélos Skoda ne sont désormais plus vendus, la marque tchèque porte toujours le vélo dans son cœur. Il existe plusieurs équipes de cyclisme Skoda et même des clubs. Les vélos Skoda ne sont plus commercialisés pour le moment, mais compte tenu de la conjoncture actuelle, il n’est pas impossible de voir la marque s’y remettre dans un futur proche.
Lamborghini : la perfection à l’italienne
Lamborghini ne fabrique pas directement des vélos, mais s’associe à des entreprises qui en font, et pas n’importe lesquelles. Cela fut le cas avec BMC en 2012, un partenariat renouvelé l’année d’après.
Cinq ans plus tard, Lamborghini dévoila le fruit d’un nouveau partenariat. Présenté en même temps que le SUV Urus, le P5X a été un peu plus qu’un simple nom ajouté sur le cadre, puisque les deux marques ont travaillé ensemble en soufflerie pour élaborer le design.
Renault : une incursion qui aurait pu être promue à un bel avenir
La « cyclo-aventure » de Renault est nettement moins riche. Le constructeur au losange tenta une incursion via sa branche Renault Sport au début des années 2000 en collaboration avec Giant (une grande marque de vélo). Pourtant, après avoir révolutionné la suspension avec le système NRS (photo ci-dessous) la marque prit une autre direction.
Terminés les VTT performants, dès 2004 c’est Cycleurope qui prit le relais avec des modèles quelconques jusqu’en 2008, année à laquelle Renault arrêta le vélo. On trouve encore quelques modèles en vente à l’étranger.
Audi : le très mauvais timing
Il y a presque 8 ans désormais, Audi donna rendez-vous aux journalistes dans la ville autrichienne de Wörthersee pour présenter son e-bike éponyme censé révolutionner l’univers du vélo électrique.
Très avant-gardiste, cet Audi e-bike Wörthersee proposait un moteur électrique de 2 300 W alimenté par une batterie offrant 70 km d’autonomie. Une puissance équivalente à presque 10 fois celle des vélos électriques actuels.
À cette puissance s’ajoutaient 5 modes de conduite dont un mode figure permettant de faire une roue arrière (ou un stoppy) sans risque de tomber grâce à un gyroscope intégré.
Côté sécurité, le vélo pouvait être verrouillé via le smartphone ou directement en touchant l’écran sur le cadre en carbone.
Le vélo avait donc tout pour plaire si ce n’était deux problèmes et non des moindres. D’abord, le vélo offrait une assistance variable de 0 à 100 % ce qui en faisait un scooter selon la loi. Puis la vitesse de 80 km/h qu’il pouvait atteindre le sortait totalement de la catégorie vélo. Le Wörthersee ne fut donc qu’un concept excitant (et un joli coup de pub) jamais commercialisé dont la présentation précéda de quelques mois la présence des e-Tron du constructeur d’Ingolstadt aux 24 heures du Mans.
Honda : l’échec le plus cher de l’histoire du cyclisme
Sous son look de moto, le Honda RN01 cachait une machine spécialement conçue pour la descente de montagne et uniquement pour l’équipe officielle de la marque. Sa particularité résidait dans sa boîte de vitesses de type CVT, une technologie à variateur connue dans les univers auto et moto. Or, qui dit variateur dit une infinité de rapports, ce qui posa un problème en championnat.
L’UCI (Union Cycliste Internationale) modifia le règlement et limita le nombre de vitesses, forçant Honda à abandonner sa « gearbox ». Malgré tous ses efforts et d’excellents VTTIstes au guidon de sa machine, Honda ne parvint pas à remporter le titre et abandonna la compétition en 2007, laissant derrière elles tous ses investissements et l’un des vélos les plus extraordinaire de l’histoire.
Il est curieux de voir que depuis leurs inventions, le vélo et la voiture ont été liés. En réalité, ils ne s’opposent pas mais se complètent et ça, les constructeurs l’ont bien compris. Accompagner la présentation de son SUV d’un VTT n’est pas anodin. Le vélo est ancré dans l’esprit collectif et il est pour beaucoup le premier véhicule de transport.
Compte tenu de l’évolution actuelle de notre société, de l’accroissement de la population, de la concentration des villes et de l’évolution fulgurante des technologies électriques, il n’est pas impossible de voir ces grands noms de la voiture se tourner de nouveau vers le cyclotourisme.
Quelques autres modèles issus du monde automobile…
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