Prix des carburants : les Gilets Jaunes de retour, Emmanuel Macron annonce une "action de court terme"
La colère commence à sérieusement monter face à la hausse des prix des carburants. Le gouvernement cherche encore la parade pour éteindre l'incendie.
Vers une fin d'année explosive ? Avec l'envolée des prix à la pompe depuis la rentrée, les esprits s'échauffent. Jamais le gazole et le sans-plomb 95 E10 n'ont été aussi chers en France. Les prix ont ainsi dépassé ceux constatés en octobre 2018, au moment de l'apparition des gilets jaunes. C'est en effet sur le thème des prix des carburants qu'est né le mouvement, alors que les taxes devaient encore augmenter.
Les prix records dans les stations semblent remobiliser les troupes. Ce matin, le hashtag "GiletsJaunesSaison2" est bien placé dans les tendances sur le réseau social Twitter. Des appels à occuper de nouveau les ronds-points à partir du prochain week-end ont été lancés. Difficile de savoir pour l'instant s'ils seront bien suivis, mais des perturbations sont à craindre sur les axes près de chez vous où les gilets jaunes ont été les plus actifs fin 2018 et début 2019. Ils devraient servir de point de ralliement avec d'autres combats, notamment le passe sanitaire.
Le gouvernement peut d'ailleurs craindre une montée de la mobilisation à l'approche de la date anniversaire, celle du 17 novembre. D'autant que d'ici là, les prix dans les stations devraient encore augmenter et battre de nouveaux records, dans le sillage d'une hausse des cours du pétrole, installés depuis plusieurs jours au-dessus de la barre des 80 $.
L'exécutif veille de près le sujet, d'autant qu'il s'ajoute à l'envolée des prix du gaz et de l'électricité. Si le gouvernement a vite agi pour le gaz, dont les prix ont été bloqués pour l'hiver, il joue la montre avec le carburant. À l'Assemblée Nationale, mardi, la ministre de la transition Écologique Barbara Pompili a rappelé que la hausse des prix dans les stations venait de l'envolée des cours du pétrole. C'est donc un levier sur lequel on ne peut agir.
Elle a invité les distributeurs à faire un effort sur leurs marges. Michel-Edouard Leclerc lui a répondu que celles-ci étaient déjà très faibles pour les stations de supermarché, de l'ordre d'un à deux centimes par litre ! Il a invité l'État à faire un geste sur les taxes. De quoi relancer l'éternel débat sur le poids des taxes pour le carburant. Actuellement, elles représentent environ 60 % du litre !
Visiblement, le gouvernement ne compte pas agir sur cette partie ! Baisser la TVA ou la TICPE, c'est se priver de milliards d'euros de recettes. Par exemple, 5 centimes de taxes en moins, c'est 2,5 milliards de recettes en moins… et on sait bien que l'automobiliste s'en rendrait à peine compte. L'idée serait de mettre en place des aides ciblées.
Hier, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, a déclaré : "il y a la question de la baisse des taxes, on n'en est pas là aujourd'hui, il peut y avoir une question d'une aide spécifique. [...] Dès lors que ces hausses se poursuivraient et que les estimations qui sont faites indiqueraient qu'elles devraient se poursuivre dans la durée, évidemment que nous considérerions des mesures de protection". On évoque ainsi la création d'un chèque-carburant, sur le modèle du chèque-énergie, qui permettrait aux plus modestes de payer quelques pleins.
Ce matin, lors d'un déplacement, Emmanuel Macron a évoqué une "action de court terme" : "il y aura une action de court terme, d'accompagnement des ménages. Le gouvernement y travaille et aura dans les prochains jours à compléter sa réponse en fonction de l'évolution pour ne laisser personne dans le désarroi". Il a aussi évoqué "une action diplomatique" pour faire baisser les prix du pétrole.
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