Volkswagen Golf GTI : philosophie préservée
Elle est désirée à chaque génération de Volkswagen Golf. La GTI, c'est comme le bon vin dont on attend le nouveau millésime. Et il faut dire que ce nouvel opus a de quoi faire saliver. Brève rencontre avec celle qui a ouvert la voie à une certaine forme de sportivité, il y a 45 ans.
EN BREF
Version GTI de la Golf 8
Prix : à partir de 42 000 €
Nous réorganiserons une rencontre. Lors de ce premier « date », la huitième génération de la Volkswagen Golf GTI s’est montrée peu bavarde en informations. De plus, notre lieu de rendez-vous (la campagne allemande entre Hanovre et Wolfsburg) n’était pas le terrain de jeu idéal pour apprivoiser le caractère – tout en retenue – de cette sportive emblématique. Ce que l’on a tout de suite décelé en revanche, c’est l’évolution en douceur qu’elle opère vis-à-vis de sa devancière.
Reposant sur la même plateforme MQB, réutilisant des trains roulants modernisés (allégés grâce à l’aluminium à l’avant, amortissement raffermi) et optant pour la dernière évolution du 2.0 turbo (EA888) qui officiait déjà sur la Golf 7 GTI Performance (245 ch, 370 Nm), cette nouvelle génération avance en terrain connu. Elle reprend à son compte, et de série cette fois, le différentiel à glissement limité déjà exploité sur l’ancienne GTI TCR. En revanche, les ingénieurs maison en ont profité pour retravailler certains réglages tout en y incorporant une technologie finement calibrée. C’est le cas du nouvel amortissement piloté (en option) et d’une nouvelle unité centrale, capable d’analyser tout l’environnement mécanique afin d’en adapter le comportement.
L'électronique au service du dynamisme
Ce système, c’est le Driving Dynamics Manager, un calculateur ultra rapide agissant sur l’amortissement piloté, l’ESP et le différentiel. En utilisant des données de base comme la vitesse, l’angle de braquage ou l’accélération, l’ordinateur agit électroniquement sur la mécanique avec un objectif précis : réduire le sous-virage, améliorer la motricité tout en assurant un maintien de caisse autoritaire. Exemple : en prenant à vive allure un virage sur la gauche, ce système (qui réajuste 200 fois par seconde le réglage de l’amortissement piloté), raffermit l’amortisseur arrière droit, freine la roue avant gauche, et conditionne le différentiel pour une reprise des gaz anticipée. Voilà pour la théorie, appuyée par un chrono amélioré de quatre secondes sur le circuit Volkswagen de Ehra-Lessien (par rapport à l'ancienne GTI).
En pratique, nos premières impressions révèlent une réactivité améliorée, à défaut d’une efficacité radicalement accrue. Sur notre parcours, relativement rectiligne, ponctué de quelques courbes et de traversées de village, la nouvelle Golf GTI s’est montrée facile, et très vive dans ses changements de cap. Grâce à une direction (progressive) encore plus directe que par le passé et commandant un train avant ultra-obéissant, l’allemande affiche une précision de conduite réjouissante. Reste que nous n’avons pas pu réellement tester la motricité (visiblement très bonne), le ressenti de la direction et le grip de sa monte Bridgestone Potenza (235/35 R 19 en option).
L'esprit GTI conservé
Particulièrement homogène, bien aidée par une technologie pertinente qui ne dénature par les sensations au volant, la nouvelle GTI annonce la couleur : la même, en mieux. Une maturité que l’on retrouve également dans le calibrage de sa suspension, remarquablement confortable et qui ne tombe jamais dans la caricature, même une fois le mode Sport enclenché. Pour les adeptes de conduite sportive, l’ESP peut être muselé (ESC Sport), ou même complètement déconnecté (ESC Off, n’intervenant qu’à l’approche trop rapide d’un obstacle…).
Sous le capot, le bien 2.0 turbo de 245 ch reste une référence en la matière (0 à 100 km/h en 6,3 secondes). Préférant la linéarité aux brusques arrivées de couple, il est obligatoirement associé à une transmission automatique DSG7. Une boîte rapide et douce dans les changements de rapports, mais pas hyper réactive en reprises notamment. Mais le plus dommageable, c’est l’existence d’une transmission manuelle en Europe… mais pas pour nous.
Plus d'infos à venir
Évoluant en douceur, capitalisant sur ses points forts tout en améliorant ses qualités dynamiques, la nouvelle Golf GTI montre une maturité de bon goût. Une certaine idée de la sportivité discrète que l’on retrouve dans sa ligne dynamisée par un large bouclier alvéolé, des liserés rouges ici et là, et une double sortie d’échappement.
À bord, les sièges plus enveloppants aux motifs tartan sont évidemment de la partie, tout comme le fameux pommeau de levier de vitesse façon balle de golf (pour les chanceux de la transmission manuelle…). Côté équipement, notre GTI devrait jouer la générosité, même s’il faudra attendre l’ouverture des commandes pour en être sûr. Un prix de départ estimé aux alentours des 42 000 €, auxquels il faudra probablement rajouter environ 750 € de malus. Une belle performance.
Photos (28)
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération