Présentation vidéo - Volkswagen ID.7 (2023) : la Passat électrique
Voilà donc la toute première berline électrique de Volkswagen. Plus proche d’une Tesla Model S que d’une Model 3 en taille, l’ID.7 coûtera plus de 50 000€ en prix de base avec une autonomie maximale de 700 kilomètres.
La berline Volkswagen Passat se prépare à disparaître définitivement du catalogue. Lancée pour la première fois en 1973 et déclinée depuis en huit générations de modèle, cette véritable institution du marché automobile n’existera bientôt plus qu’en break dans son ultime mouture, dotée d’un moteur thermique avant son extinction totale. Mais Volkswagen n’abandonne pas pour autant la catégorie des berlines : en nette perte de vitesse depuis le début du siècle, ce segment revient dans la lumière grâce à l’émergence des voitures électriques.
Fortes de leur aérodynamisme bien plus favorable aux économies d’énergies (et donc à la préservation de l’autonomie maximale), ces autos profilées se multiplient à nouveau au sein des gammes des marques généralistes. Avec ses 4,96 mètres de long, la Volkswagen ID.7 se rapproche davantage de la Tesla Model S (5,02 mètres) que de la Model 3 (4,69 mètres) ou de la Hyundai Ioniq 6 (4,85 mètres). Difficile, d’ailleurs, de lui trouver une ressemblance avec un autre modèle tant son allure déroute. Loin des proportions d’une Passat, cette grande auto au design un peu frileux surprend par des volumes inhabituels avec son capot très court et plongeant, sa cellule étendue au maximum et sa poupe droite et haute. Vue du trois quarts arrière, on la prendrait presque pour un crossover. La lourdeur de cette poupe rappelle d’une certaine façon l’époque des Passat B3/B4 et l’ID.7 ne fera sans doute pas l’unanimité sur son design. Peut-être qu’elle plaira à ceux qui trouvent la Hyundai Ioniq 6 trop fantaisiste ?
L’intérieur surprend beaucoup moins avec une planche de bord à l’architecture similaire à celle des ID.3, ID.4 et autres ID.5. Par rapport à ces derniers, l’ergonomie évolue avec un écran tactile central plus gros que jamais (15 pouces), désormais proche en taille de ceux de chez Tesla. Volkswagen revendique ouvertement une qualité « premium » dans cette berline qui formera le haut de gamme électrique de la marque au-dessus de ses compactes et SUV. L’ID.7 embarque par ailleurs une interface numérique plus performante que celle des précédents modèles, comme nous avons pu l’expérimenter lors de nos rapides explorations du système, ce qui constitue une bonne nouvelle compte tenu des problèmes rencontrés à ce niveau depuis l’arrivée de la première ID.3. Mais l’ambiance un peu terne et la présence de plastiques durs sur les parties inférieures de la planche de bord ne nous paraissent pas au niveau des familiales de chez Audi, BMW ou Mercedes, même si la qualité d’assemblage semble irréprochable.
Notons quelques nouveautés intéressantes au niveau de l’équipement : outre la présence en série d’un affichage tête haute en plus du petit écran derrière le volant, l’ID.7 inaugure une climatisation aux buses pilotées électriquement, à la façon de celles d’une Porsche Taycan. Volkswagen se targue ainsi d’une gestion optimisée au maximum de la régulation de la température, le système détectant notamment la présence du soleil sur la planche de bord pour adapter les flux d’air en conséquence. Si la voiture n’autorise pas la conduite autonomie de niveau 3 contrairement à certains modèles Mercedes, elle embarque des systèmes de guidage semi-automatiques plus perfectionnés que jamais. Elle pourrait désormais se maintenir dans la voie même sans marquage au sol, à condition que la route soit référencée dans la base de données de l’ordinateur de bord. L’ID.7 propose aussi des sièges massants au niveau du dossier mais aussi de l’assise, un assistant vocal ou en option un système sonore Harma Kardon de 700 Watts à 14 haut-parleurs.
Grâce à sa grande taille, l’Allemande joue sans problème les limousines aux places arrière. Impériale au niveau de la garde au toit comme de l’espace aux jambes, elle souffre juste du syndrome « plancher haut » comme la plupart des voitures électriques du marché. Avec ses 532 litres, le coffre à hayon permettra de partir dans de grands voyages et fait quasiment aussi bien que celui du SUV ID.4 (543 litres). Sur ce plan, la Passat thermique fait quand même mieux avec ses 586 litres.
Un moteur, deux tailles de batteries
Reprenant la plateforme MEB (VW ID.3, ID.4, ID.5, ID.Buzz, Skoda Enyaq, Audi Q4 e-tron, Cupra Born...) mais inaugurant un tout nouveau moteur électrique conçu en interne et installé sur le train arrière, l’ID.7 est une propulsion développant 286 chevaux et 550 Nm de couple. Volkswagen ne communique pas encore ses chiffres d’accélérations mais comme nous avons pu le constater en essayant un prototype camouflé de la bête, elle offre des performances au niveau d’une Tesla Model 3 de base (tout en prifitant d'un comportement dynamique plutôt tourné vers le confort). Ce moteur se connecte sur l’ID.7 Pro à des batteries d’une capacité de 77 kWh (les mêmes que sur les autres modèles électriques compacts et familiaux du groupe Volkswagen), avec une autonomie annoncée de 615 km. La petite centaine de kilomètres en plus par rapport à un ID.4 aux batteries identiques s’explique, d’après Volkswagen, par l’aérodynamisme bien plus favorable et l’efficience supérieure de sa mécanique.
L’ID.7 Pro S, elle, dispose de batteries d’une capacité nette de 86 kWh permettant d’augmenter l’autonomie maximale à 700 km. Assez remarquable quand on sait qu’une Mercedes EQS dotée de batteries bien plus grosses (107,8 kWh) et au meilleur Cx (0,20 contre 0,23) ne parcourt officiellement que 80 kilomètres de plus. Il faudra bien évidemment vérifier comment ces chiffres annoncés se convertissent dans la vraie vie, sachant que la consommation affichée au tableau de bord lors de notre courte prise en main du prototype n'avait rien de sensationnel. Côté charge rapide, l’ID.7 Pro S pourra monter jusqu’à 200 kW de puissance en courant continu (contre 170 kW pour l’ID.7 Pro).
Au-dessus des 50 000€ (et bientôt une version break)
Et le prix ? Il se situera autour des 58 000€ en Allemagne pour la Pro à batteries de 77 kWh avec un haut niveau d’équipement, ce qui signifie que l’addition pourrait dépasser les 60 000€ pour la version Pro S aux grosses batteries de 86 kWh. Une version moins équipée de l’ID.7 Pro, lancée ultérieurement, s’approchera davantage des 50 000€. La berline électrique de Volkswagen coûtera donc plus cher que la Tesla Model 3 désormais affichée à partir de 41 990€, mais bataillera sans doute avec la Hyundai Ioniq 6 proposée entre 52 400 et 63 390€ selon la version. Rendez-vous cet été pour notre essai de la version définitive de l’ID.7, et d’ici l’année prochaine pour découvrir sa variante break. Plutôt conçue pour la Chine et les Etats-Unis, cette grande berline électrique au style étrange convaincra-t-elle les clients européens ?
Photos (9)
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération