Présentation vidéo - Seres 5 : le premium chinois électrique débarque
Le titre est un brin provocateur, mais c'est pourtant ainsi que Seres positionne son modèle "5". Il s'agit d'un SUV familial, électrique (et hybride rechargeable), et dont l'ambition est de venir chatouiller les Audi Q4 e-tron, BMW iX3 ou Mercedes EQC. Rien moins que ça... Nous avons pu le découvrir en chair et en tôle aujourd'hui. Et vous invitons pour un tour du propriétaire.
En bref
Deuxième modèle de Seres, marque chinoise
SUV familial électrique et hybride rechargeable
4,70 m de long
347 ch, 0 à 100 km/h en 3,5 s.
Batterie de 88kWh pour 312 km d'autonomie
Hasard ou pas, c'est dans le 13e arrondissement de Paris, non loin du quartier chinois, que Seres, la jeune marque chinoise fondée en 2016 par l'ancien PDG de Tesla, Martin Eberhard, et devenue récemment filiale de Dongfeng, le géant asiatique, nous a conviés pour découvrir, en première française, sa nouveauté de fin d'année.
En effet, l'offensive de la marque, commencée avec le Seres 3, que nous avons essayé il y a peu, continue avec un second modèle, plus gros, plus puissant, et positionné bien plus haut de gamme, le Seres "5". Positionné tellement haut de gamme que le mot premium est celui utilisé par les représentants de Seres pour le définir.
Sérieusement ? Débarquer sur un marché européen mature, avec une marque nouvelle, sans aucune image, et prétendre batailler avec Audi, BMW et Mercedes sur le créneau du SUV électrique ? Oui oui ! C'est ambitieux, mais réaliste ?
Un style premium ?
Observons donc le nouveau venu. Ses proportions sont à peu de chose près celles d'un BMW iX3. Il mesure 4,70 m de long, 1,93 m de large et 1,63 m de hauteur. Son profil plongeant vers l'arrière lui donne plutôt un air de SUV coupé, comme l'Audi Q4 e-tron Sportback, ou du côté des SUV thermiques, le Porsche Macan. D'ailleurs sous certains angles, la partie arrière, dont les épaulements sont bien marqués, en semble fortement inspirée.
À l'avant, on note au contraire une personnalité bien à lui, avec feux à LED et calandre fermée mais à fausses petites ouvertures stylisées. Exception : la signature lumineuse des feux de jour. Pour Seres, elle adopte la forme de la lettre grecque Sigma, pour nous, c'est du DS dans le texte... Les flancs arborent des poignées affleurantes (tiens, comme chez DS aussi), et des jantes de 20 pouces en série.
À l'arrière, les feux sont reliés par un bandeau très à la mode, et le nom de la marque s'illumine en bleu à la mise de contact, avant de s'éteindre. Un détail définitivement premium.
L'ensemble est sincèrement cohérent, pas trop bling-bling, et il se dégage une impression de dynamisme et de sportivité bien en rapport avec les caractéristiques techniques de l'engin, nous le verrons. Fun fact : si l'on regarde verticalement le logo Seres, on croirait voir celui de Citroën avant qu'il ne s'arrondisse... Si si, regardez bien.
Un habitacle premium ?
Si à l'extérieur, les influences sont diverses, dans l'habitacle, l'inspiration vient assez clairement du côté de Tesla. Une remarque découlant essentiellement de l'immense tablette tactile de 17 pouces de diagonale, positionnée verticalement, qui rappelle celle de la Model S avant restylage. Elle est cependant un peu moins bien intégrée, mais regroupe toutes les fonctions essentielles de la voiture. Plus aucun bouton n'est présent, sauf sur le volant. Son graphisme est de bonne qualité, mais elle fonctionne avec des temps de latence sensibles.
Par ailleurs, nous avons été positivement surpris par le niveau de qualité de l'ensemble. Certes, l'ambiance est un peu sombre, mais les matériaux employés, ou plutôt, les plastiques employés (les premiums historiques gardent encore l'apanage de matières plus nobles), sont de grande qualité. Et moussés du sol au plafond, même au niveau des contreportes arrière, ou des bacs de portières !
La sellerie est en cuir, les sièges sont électriques et massants, chauffants, et le conducteur fait face à un deuxième écran numérique de 12 pouces pour les informations de conduite.
Grâce à un empattement généreux de 2,88 m, les passagers arrière sont bien installés, avec un espace aux jambes convenable, et une bonne largeur. Le passager du milieu sera heureux de constater que le tunnel de servitude est très bas, et ne gênera pas ses pieds.
Par contre, le volume de coffre, rapporté à la taille de la voiture, est ridiculement faible. C'est 367 litres, pas un de plus. Pas de bac sous le plancher pour améliorer le score. Cela dit, visuellement, il fait plus grand, peut-être parce que Seres ne triche pas sur le vrai volume ? Un Q4 e-tron cube 535 litres, un iX3 520 litres.
Des équipements premium ?
Réponse de normand : oui et non. En effet, si l'on ne peut pas dire qu'il est complètement premium en la matière, avec par exemple des lacunes en matière d'automatisme (parking automatique par exemple), de services connectés (pas d'Android Auto ni d'Apple Car play) ou de personnalisation de l'intérieur ou de l'extérieur, il fait quand même assez fort.
Nous l'avons vu, les équipements de conforts sont bien présents, sur le haut de gamme en particulier (il y aura deux finitions, mais la gamme n'est pas encore complètement définie). Ainsi, on pourra trouver dans ce "5" les sièges électriques, chauffants et avec fonction massage, le toit ouvrant panoramique, le hayon électrique, les poignées de porte à déploiement automatique, les feux full LED, la caméra 360 degrés, la recharge de téléphone par induction, l'instrumentation numérique 12 pouces, la tablette tactile 17 pouces, etc.
Du côté des aides à la conduite, les alertes de véhicule dans l'angle mort, le freinage autonome, l'alerte de circulation en marche arrière, le maintien dans la ligne, le régulateur de vitesse adaptatif sont de la partie, et même la conduite autonome de niveau de niveau 2.
Une mécanique premium ?
Le Seres 5 sera disponible en version hybride rechargeable et en version 100 % électrique. Si le modèle présenté était un hybride rechargeable, c'est en réalité le modèle 100 % électrique qui sera commercialisé en premier lieu, et dont nous connaissons les caractéristiques.
Ainsi, cette proposition chinoise arrive avec un moteur électrique de 255 kW ! Oui, c'est puissant, l'équivalent de 347 de nos bons vieux équidés. Là où un BMW iX3 annonce 286 ch, un Q4 e-tron entre 170 et 299 ch, il oppose mieux. Il n'y a que l'EQC, avec ses 408 ch, à faire plus costaud.
Les performances annoncées sont par ailleurs incroyables, mais demanderont à être vérifiées. Car avec un poids minimum de 2 240 kg, le 0 à 100 km/h abattu en 3,5 secondes semble optimiste. À noter que c'est peut-être la valeur de la version dual motor, de même puissance mais disposant du coup de 4 roues motrices, qui sera également disponible, en sus de la version traction.
Ce moteur est alimenté par une batterie de 88 kWh. Une capacité très confortable dans l'absolue, mais qui ne conduit qu'à une autonomie officielle de 312 km ! Un chiffre particulièrement mauvais, quand on sait qu'avec une batterie de 82 kWh, un Q4 e-tron de 299 ch peut parcourir 488 km sur le papier, ou un iX3 480 km avec 80 kWh...
C'est donc d'ores et déjà officiel, le Seres 5 consommera de l'électron façon ampoule à incandescence, pas à LED. Et ça, même si la puissance et les performances sont dans le haut du panier, ça n'est pas très premium. Cela demandera en tout cas à être vérifié lors d'un prochain essai. Mais la piètre performance du petit frère Seres 3 à ce niveau n'est pas encourageante.
Côté recharge, le chargeur intégré permet de remplir la batterie sur une wallbox jusqu'à 11 kW. Et la charge rapide est acceptée via une prise combo CCS, jusqu'à 90 kW. C'est peu aujourd'hui, quand certains modèles premium acceptent 150 kW. Mais on passe de 0 à 80 % en 45 minutes sur le papier.
Le prix est-il premium ?
Enfin abordons le chapitre financier. Autant le Seres 3 se positionnait correctement dans le marché généraliste, avec un prix de base de 32 000 €, pas inintéressant en soi, autant les futurs tarifs du grand frère s'annoncent comme bien plus élevés et ambitieux.
Positionné comme premium donc, avec un prix qui l'est aussi. Pas encore définitivement fixé, on nous a cependant murmuré qu'il tournerait autour de 65 000 € en prix d'attaque. Pas rien ! Surtout quand on est une marque qui sort de nulle part, sans aucune image.
Cela dit, intrinsèquement, pour le prix, on n'est pas volé en matière de présentation, de qualité de finition, d'équipement, de puissance et de performance. Mais on l'est en matière d'autonomie annoncée.
Pour mémoire, un iX3 moins puissant et en entrée de gamme à l'équipement pas forcément meilleur s'affiche 70 000 €, un Mercedes EQC est à 82 000 € (mais plus technologique). Seul l'Audi Q4 e-tron se trouve à 65 700 € en version 299 ch 82 kWh. Mais c'est déjà une bonne raison pour trouver les 65 000 € promis bien chers. Il faudrait se positionner bien en dessous pour espérer percer sur ce marché déjà bien occupé du SUV familial électrique premium.
À savoir, les précommandes pour ce Seres 5 sont déjà ouvertes, pour une commercialisation à partir de janvier ou février 2022.
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