Pourquoi les demandes de dépannages et d’assistances explosent ?
Augmentation du nombre de dépannages remorquages, accroissement des dossiers d’assistance, en 2023 le nombre d’interventions sur nos véhicules a littéralement explosé.
Selon le dernier Autofocus de l’Observatoire des métiers des services de l’automobile de l’Anfa (Association Nationale pour la Formation Automobile) et l’Union des Assisteurs, les dossiers d’assistance automobile connaissent une forte progression. En 2023, 7,8 millions de dossiers ont été traités. Un chiffre en constante augmentation (+ 20 %) au cours de la décennie (6,5 millions de dossiers en 2017) hors période COVID. Rien que sur les autoroutes, le nombre d’intervention (425 759) a augmenté de 11 % par rapport à 2022.
D’après l’observatoire, l’explication tiendrait dans l’augmentation du parc national. « Plus le nombre de véhicules en circulation est important, plus, mécaniquement, la probabilité de recours au dépannage-remorquage augmente. » Élémentaire. Mais pour une meilleure compréhension, la corrélation mérite des précisions.
La fiabilité des véhicules
Les entreprises d’assistance notent une augmentation du nombre d’interventions liées au système AdBlue des véhicules diesel, méconnu par les conducteurs. Le nombre de dossiers crevaison augmente également car les véhicules sont de moins en moins équipés de roue de secours.
Par ailleurs, les dépanneurs sont partagés sur la fiabilité des véhicules récents, notamment électriques. Une partie d’entre eux « estime qu’ils sont plus fiables ». À l’inverse, d’autres pensent que « les véhicules électriques produits à date ne sont pas encore aboutis et sont moins fiables que les véhicules thermiques ».
Globalement, « la fiabilité des véhicules a augmenté ces dernières décennies mais lorsqu’un véhicule récent tombe en panne, il est plus fréquent de devoir le remorquer jusqu’à un atelier pour pouvoir diagnostiquer et résoudre le problème ».
L’électrification en question
L’électrification impact directement le métier de dépanneur-remorqueur. Plus de la moitié des professionnels interrogés (59 %) pense que l’électrification est un des principaux facteurs de changement de l’activité. S’ils se disent « correctement formés et équipés pour intervenir sur ce type de véhicules, 1 dépanneur sur 5 appréhende les interventions sur des véhicules électriques.
Par ailleurs, les véhicules électriques, généralement plus lourds que les véhicules thermiques, et le bloc batterie des véhicules peut influer sur la position du centre de gravité du véhicule. Le tractage d’un véhicule électrique peut ainsi l’endommager et le recours à un camion plateau (plus contraignant, car il faut y hisser le véhicule) est de fait, plus fréquent pour ce type de véhicules.
Enfin, le transport et le stockage des véhicules électriques (notamment accidentés) doivent faire l’objet de précautions particulières du fait du risque d’incendie. Il est nécessaire d’avoir des espaces de protection. Selon le scénario de prospective de l’Observatoire des métiers des services de l’automobile de l’Anfa « 45 % du parc pourrait être électrifié en 2036 ». Un enjeu majeur pour les dépanneurs-remorqueurs qui vont devoir investir dans des équipements spécifiques mais également suivre des cycles de formation et de certification. Autant d’éléments qui finiront inévitablement par se répercuter sur le prix des interventions.
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