Pourquoi le nombre d'assistances panne augmente
En cause notamment, le vieillissement du parc automobile et l'augmentation des coûts d'entretien.
Comme chaque année, l’Union des assisteurs, qui représente 96% de la profession, publie son bilan d’activité. Côté automobile, secteur qui concentre 62% des dossiers traités l’an dernier, ce sont 7 842 312 demandes d’intervention qui ont été formulés, chiffre qui traduit une hausse de 4 % par rapport à 2022. « Le vieillissement du parc automobile, accentué par un entretien moins régulier des véhicules, explique en grande partie la volumétrie toujours croissante du nombre de dossiers de ce secteur », commente l’organisme. « D’autres facteurs mécaniques impactent le nombre d’interventions comme l’absence de roue de secours dans les véhicules neufs, ou encore l’électronique embarquée à l’origine de nouvelles pannes. » Il apparaît en parallèle que les services associés à l’assistance automobile, tels que le prêt de véhicule ou le recours à un taxi, sont de plus en plus sollicités.
Le vieillissement du parc automobile est une réalité indéniable (10,8 ans si l’on considère le parc dans son ensemble, 12,5 ans si l’on ne comptabilise que les voitures de plus de 4 ans soumises au contrôle technique), et la tendance devrait s’accentuer dans les années qui viennent en raison de l’envolée des tarifs des voitures neuves (qui touche par ricochet le marché de l’occasion).
Electrification aidant, ceux-ci ont augmenté de 20% entre 2018 et 2022, pour s’établir à 31 300 € en moyenne. Dans le même temps, les voitures coûtent de plus en plus cher à entretenir. Le SRA, émanation des sociétés d’assurance, indique les pièces de rechange ont été valorisées de 7,5% en 2023, la main d’œuvre suivant la même tendance avec +5,9%. La tentation peut donc être grande d’entretenir sa voiture au rabais, surtout dans un contexte d’inflation généralisée (péages, carburants, et tout le reste) ce qui se traduit hélas par le plus grand nombre de pannes immobilisantes évoqué plus haut
De plus, les sociétés d’assistance disent avoir constaté que les voitures restaient plus longtemps bloquées au garage en raison de pénuries de pièces et de composants électroniques, à quoi s’ajoutent des difficultés à trouver des voitures de location.
Cette évolution confirme les propos récemment tenus dans les colonnes du Parisien/Aujourd’hui en France par Jerôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP. « Un système D s’est mis en place, sous les radars. Des mondes parallèles coexistent. D’un côté, Tesla et compagnie ; de l’autre ceux qui doivent continuer à vivre en étant dépendant de leur voiture, avec un budget contraint. Ces automobilistes-là ne sont pas du tout sur le véhicule électrique mais sur le maintien en condition opérationnelle de leur vieille bagnole. » On a donc une confirmation de l’émergence de cette « France automobile à deux vitesses » à travers le nombre de véhicules en panne sur le bas-côté.
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