Pourquoi le Citroën C3 Aircross sera élu voiture de l’année 2018
Comme chaque année, livrons-nous au jeu des pronostics en révélant, avec quatre mois d’avance, le nom de la voiture de l’année. Et en 2018, le vainqueur sera le Citroën C3 Aircross. Pour gagner, il devra éliminer 47 autres engagés. Une lourde tâche que le petit SUV français peut mener à bien.
C’est l’un des classiques de cette rubrique. Un jeu qui consiste, chaque année, à deviner avant tout le monde, et avant même le jury, le nom de celle qui va remporter le très convoité trophée de la voiture de l’année, ce Goncourt de l’auto décerné en ouverture du salon de Genève en mars prochain.
Il y a deux ans, nous avions décrété que le prix reviendrait à l’Opel Astra, ce que le jury confirma. L’an passé nous avions soupçonné que le Peugeot 3008 pouvait l’emporter, même si nos préférences étaient coréennes. Ce qu’il fit. Mais cette année, l’anti-jury, constitué de ma personne et de mon ego, a décidé de corser l’affaire et de ne pas attendre la dernière sélection de 7 voitures, qui ne sera connue que le 27 novembre prochain.
C’est donc parmi les 48 modèles actuellement en lice que le même non-jury est aujourd’hui en mesure d’annoncer que celle qui va remporter la timbale dans quatre mois et trois jours n’est autre que le nouveau SUV Citroën C3 Aircross. La méthodologie qui permet d’arriver à ce constat imparable ? Elle est constituée d’une dose d’élimination des voitures improbables, d’un zeset de pronostics basés sur les statistiques des précédentes lauréates et d’une pincée de jugement au doigt mouillé.
Les luxueuses à la porte
Commençons donc par nous débarrasser des nominées surréalistes. Car l’on retrouve parmi la liste des 48 rien de moins que la Bentley continental GT, la Ferrari 812 Superfast, la Rolls-Royce Phantom, la MacLaren 720S et celui qui n’a pas encore son extrait de naissance : le SUV Lamborghini Urus.
Ferrari 812 Superfast
Donner le trophée à l’un de ces modèle, serait le plus sûr moyen, pour la confrérie des 58 journalistes du Coty (car of the year), de se condamner à un lynchage public au moment même ou surgit en France une taxe sur les voitures de luxe. Même en supposant que les consommateurs européens ne soient que paix et amour pour leurs concitoyens ultra-riches, pas sûr que ces voitures répondent à tous les critères édictés par le comité d’organisation du trophée. Des règles où il est notamment question d'économie à la pompe, de fonctionnalité, de performance environnementale et de rapport qualité/prix. Voilà donc cinq prétendantes éliminées.
Les premiums dehors
Elles sont, comme chaque année, pléthore dans la sélection des voitures de l’année. Car les autos premiums sont renouvelées souvent, les clients de ce type de voitures étant plus technophiles que les autres et particulièrement adeptes du dernier cri. Cette année encore, une tripotée d’entre elles vient donc sonner au portail du comité. Trois modèles de la maison Jaguar-Land Rover (E-Pace, Velar et Discovery), trois Mini-BMW (Mini Countryman, X3 et Série 5), deux Volvo (XC40 et XC60), l’Audi A8, l’Alfa Rome Stelvio, la DS7 Crossback, la nouvelle Porsche Cayenne, la Tesla Model 3, l’Alpine A110 et la Lexus LC500 sont sélectionnées.
Volvo XC40
Outre que leur rapport qualité/prix n’est pas unanimement reconnu, outre aussi qu’elles sont vendues à un tarif moyen plus proche de 60 000 euros que du prix d’un pass Navigo, elles ont également contre elles les statistiques du trophée. Aucune marque premium ne l’a emporté depuis l’Audi 100 en 1983. Et encore, à cette époque-là, la marque aux anneaux entamait à peine sa conquête du portefeuille des cadres supérieurs.
On peut, sans peine, rajouter dans cette liste des premiums la nouvelle Volkswagen Arteon dont le tarif débute à près de 41 000 euros, et même la Kia Stinger qui tente de bousculer BMW du haut de ses 44 000 euros. Voilà donc dix-sept prétendantes en moins pour le titre.
Les exotiques hors concours
Ces modèles ont souvent des qualités, mais sont invisibles en France et sur d’autres marchés européens. En cause : des réseaux de distribution minimalistes ou des mauvaises notes environnementales. C’est le cas du Mitsubishi Eclipse Cross, éclipsé par le malus dont il écope et du Ssangyong Rexton, armé d’un lourd diesel de 2.2l de 181ch.
Mistubishi Eclipse Cross
Quant à l’excellent et fort recommandable Subaru XV, il est tellement confidentiel que les consommateurs ne songent même pas à le glisser dans la liste des SUV qu’ils pourraient éventuellement s’offrir. Pour ce qui est de l’Opel Ampera-E, excellente proposition électrique, elle risque d’être pénalisée, non pas par manque de panneaux Opel à travers le continent, mais par manque de voitures à vendre. C’est simple : le modèle fabriqué dans une seule usine au monde est absolument introuvable chez les concessionnaires pour le moment.
Encore quatre candidats hors course.
S’il ne doit en rester qu’un…
Plus de la moitié des prétendantes sont donc éliminées. Reste à déterminer, parmi les 24 restantes, celles qu’il convient de raccompagner à la porte pour que le Citroën C3 Aircross reparte couronné.
En commençant par les coréennes. Le groupe Hyundai-Kia est très l’offensif cette année et, outre la Kia Stinger déjà citée, il n’aligne pas moins de quatre autres modèles. I30 et Kona chez Hyundai renouvellent brillamment la compacte made in Korea et tentent habilement une première incursion dans le segment des SUV urbains. Même combat chez le cousin Kia avec une I30 compacte et un Stonic haut sur pattes.
SUV toujours, mais avec une taille de plus (voire deux) avec le Mazda CX5, le Jeep Compass et le Skoda Karoq qui ne renversent pas la table de l’innovation ou du design. Le cas d’Opel est particulier cette année puisque l’Allemand, passé sous le giron de PSA propose trois nouveautés. Sa nouvelle berline Insignia, plus qu’honnête, joue malheureusement dans un genre en déconfiture : celui des grandes berlines. Quand à ses Crossland X et Grandland X, ils s’appuient sur des parties mécaniques trop connues, celles du 2008 et 3008, de chez PSA justement.
Reste un bataillon de prétendantes, les citadines de l’année. Ford Fiesta, Volkswagen Polo, Seat Ibiza, Suzuki Swift et Ignis. Si toutes ont évolué en se renouvelant, ce qui n’est après tout que la moindre des choses, aucune ne bouscule ce segment.
…ce sera le Citroën C3 Aircross
Voici donc venue l’heure de la grande finale où seules trois autos peuvent encore prétendre au titre. Et ce sont trois SUV urbains, genre jamais récompensé et tout en haut des ventes. Éliminons d’emblée le Volkswagen T-Roc. Non pas pour de simples raisons esthétiques ou mécaniques. Wolfsburg sait y faire dans ce dernier domaine et s’est carrément lâché dans le premier par rapport à ses productions habituelles. Mais Volkswagen a déjà raflé le trophée à quatre reprises et peut céder sa place à ceux qui ne l’ont jamais décroché. Comme sa filiale Seat qui propose un Arona dont le principal atout est son excellent rapport qualité/prix.
Citroën C3 Aircross
Mais ce ne sera pas suffisant pour voler la victoire au Citroën C3 Aircross, la seule auto à conjuguer cette année tous les critères pour gagner. La marque n’a pas décroché la palme d’or depuis 28 ans, le design de son mini-SUV est réellement innovant et l’espace à bord reprend, en termes de modularité, le meilleur de feu les monospaces tout en conservant un vrai look de baroudeur. Et si autant de qualités ne suffisent pas, rajoutons au panier des trains roulants parfaitement optimisés, peut-être les seuls dans la désormais longue liste de ces engins qui conjuguent le confort et la tenue de route. S'il fallait acheter un SUV, ce serait sans aucun doute celui-là. Alors autant l’orner d’un titre de voiture de l’année.
On peut certes se tromper. Ce pronostic peut ne pas se vérifier en mars prochain. Mais armé d’une mauvaise foi revendiquée, on en accusera les jurés étrangers de privilégier l’Allemagne, l’Espagne ou n’importe quel autre pays. On les accusera aussi de manquer de perspicacité. Mais le pari est lancé et Citroën ne saurait le manquer.
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