Porsche Cayman 987 (2005 – 2012), un équilibre et un son parfaits, dès 20 000 €
Un flat-six, c’est déjà le rêve, mais placé en position centrale, cela confine au nirvana. C’est ce que propose le Porsche Cayman, un délicieux coupé sportif et pourtant abordable en occasion. Mais pour réaliser la bonne affaire, mieux vaut s’armer de précautions…
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi le Porsche Cayman 987 est-il collectionnable ?
Souvent considéré comme une petite 911, le Cayman se révèle pourtant plus équilibré dynamiquement que sa mythique grande soeur grâce à sa mécanique en position centrale arrière. De plus, celle-ci consiste en un fabuleux flat-six atmo, le genre de moteur devenu totalement inabordable à l'heure actuelle, la faute au malus. Relativement léger, performant, musical, efficace et procurant des sensations exceptionnelles, le Cayman appartient à une époque révolue : à préserver pendant qu'il en est encore temps !
Bien plus que le Cayenne, c’est le Boxster 986 qui a évité la faillite à Porsche. En effet, il s’est vendu à plus de 160 000 exemplaires avant d’être remplacé en 2004 par le 987, qui en est une profonde évolution. De ce 2e Boxster, Porschedérive un coupé, lancé en 2005 : le Cayman S. Celui-ci se veut un peu plus sportif que le roadster de Zuffenhausen, avec sa coque deux fois plus rigide en flexion et son bloc à la puissance accrue.
Si le Boxster S se « contente » d’un 3,2 l de 280 ch, son dérivé à toit fixe a carrément droit à un 3,4 l. Doté du Variocam Plus, qui fait varier en continu temps et le degré d’ouverture des soupapes, ainsi que d’une admission dynamique, ce flat-six atteint 295 ch. Allié à une boîte 6 manuelle (ou Tiptronic), il emmène le Cayman S à 275 km/h, les 100 km/h étant franchis en 5,4 s. Le poids limité à 1 340 kg n’est pas non plus étranger à ces performances.Très raffinés, avec des jambes de force avant et un essieu multibras arrière, les trains roulants assurent un comportement sûr et précis, que l’on peut optimiser avec les amortisseurs pilotés PASM en option.
De série, on dispose de la clim auto, de la sellerie mixte cuir/alcantara, de l’ESP, des jantes alliage de 18 et de l’autoradio CD. Pas de trop vu le prix de 61 078 € (76 600 € actuels selon l’Insee). En option, on trouve le régulateur de vitesse, les freins carbone-céramique PCCB, les sièges sport, le GPS… La facture monte vite !
Pour la réduire, il faut attendre la mi-2006 et s’offrir la version d’entrée de gamme 2,7 l. La puissance chute à 245 ch, les jantes se limitent à 17 pouces, la boîte manuelle s’en tient à 5 rapports, la suspension s’assouplit… et le prix descend à 49 900 € (62 600 € actuels). Ces tarifs, nettement plus élevés que ceux du Boxster, limitent la carrière du Cayman, qui n’a heureusement pas coûté cher du tout en développement.
Fin 2008, il subit une refonte importante. Les moteurs, profondément revus, gagnent une injection directe. Le 2,7 l grimpe à 2,9 l (265 ch) et s’allie désormais à une boîte 6 manuelle. Il emmène ainsi la voiture à 263 km/h. Pour sa part, le 3,4 l pointe à 320 ch, suffisant pour que le nouveau
Cayman S pointe à 277 km/h (0 à 100 km/h en 5,1 s). L’autre grande nouveauté est la boîte PDK à double embrayage et 7 rapports. Et en option, on trouve – enfin ! – un autobloquant.
Le look évolue légèrement, tout comme les prix : respectivement 50 923 € et 62 823 € pour les Cayman 2.9 et 3.4 S lors de leur commercialisation début 2009. En 2011, un Cayman R est dévoilé. Allégé (- 55 kg), doté de suspensions affutées et d’un 3,4 l poussé à 330 ch, il ne marche pas tellement plus fort que le S mais se révèle encore plus efficace et prodigue en sensations ! C’est toutefois le chant du cygne du petit coupé Porsche, remplacé en 2012 par une nouvelle génération, le type 981 reposant sur une nouvelle plateforme.
Combien ça coûte ?
C’est là qu’il faut être joueur. Si on accepte un kilométrage dépassant les 200 000 km et une boîte auto, on peut se dégotter un Cayman 2.7 Tiptronic à 20 000 €. Pour un 3.4 S, on ajoutera 2 000 €, et encore 1 000 € si on souhaite une boîte manuelle. Ensuite, les prix progressent à mesure que le kilométrage décroît.
A 25 000 €, on déniche un 3.4 S manuel avoisinant les 150 000 km. Pour rester sous les 100 000 km, on dépensera 28 000 € pour un 2.7 et 30 000 € pour un 3.4 S, et on passera respectivement à 35 000 € et 37 000 € pour ne pas dépasser les 50 000 km.
En phase 2, on ajoutera 4 000 € pour un 2.9, sans différence entre manuelle et PDK, les deux étant également appréciées. Quant au 3.4 S, comme il s’est nettement moins bien vendu, il est plus rare et donc cher : ajoutez 9 000 € sur le prix d’un phase 1 !
Enfin, le R se trouve difficilement sous les 70 000 €. D'une manière générale, privilégiez les Cayman au suivi complet, et attendez-vous à voir les tarifs nettement varier en fonction de l'historique et des options.
Quelle version choisir ?
Le meilleur rapport performance/prix revient au 3.4 S phase 1. Un exemplaire bien suivi et parfaitement fonctionnel de 150 000 km (voire plus) représente une affaire très intéressante.
Les versions collector
Le Cayman étant assez abondant, visez la rareté pour obtenir un exemplaire collectionnable. Parfait état d’origine, nombreuses options, couleurs originales… Evidemment, le R est le Cayman collector par excellence.
Que surveiller ?
Malheureusement, le Cayman 987 phase 1 pâtit des problèmes de cylindres rayés affectant les Porsche 996/997, certes dans une bien moindre mesure. Cela dit, même si cela ne concerne qu’une petite minorité des voitures produites, il faut se montrer vigilant car les frais de remise en état est sont très élevés : 10 000 € au bas mot.
Cette avarie apparaît généralement avant 100 000 km (mais rarement après 150 000 km), et signale par des échappements noircis, des fumées bleues, voire des cliquètements si le véhicule a roulé avec un niveau d’huile trop bas. Le roulement IMS connaît toujours des défaillances, aussi est-il conseillé de le changer en même temps que l’embrayage. Comme il contrôle la distribution, s’il rompt, les dégâts seront importants !
Pour le reste, à condition d’avoir été bien entretenus, les Cayman phase 1 sont très endurants, certains passant sans ennuis majeurs les 200 000 km quelle que soit la version, alors que la finition vieillit fort bien. Évidemment, les phases 2 garantissent un usage plus serein, étant exempts des avaries de chemisage et d’IMS.
On traquera tout de même les traces de sortie de route, vu l’usage qui est fait de ces autos. Enfin, on peut aussi demander au vendeur un test Piwi, qui indique la durée et la vitesse moyenne d’utilisation de la voiture, ce qui permet de vérifier le kilométrage. Le Piwi enregistre aussi les surrégimes : si l’auto a trop souvent dépassé les 8 000 tr/min (uniquement en boîte manuelle),
gare !
Sur la route
Même s’il semble presque simple, le cockpit du Cayman 3.4 S phase 1 se révèle impeccablement fini. La position de conduite est parfaite, l’ergonomie claire… On démarre. D’emblée, le flat-six semble très sonore, mais vu sa musique, on ne s’en plaindra pas. Ultra-souple et doux, il administre vite une forte poussée, linéaire et non explosive, qui ne se tarit qu’au rupteur, à 7 000 tr/min. Le bloc chante alors comme jamais, procurant un plaisir auditif fascinant ! Juste parfaite dans son maniement comme son étagement, la boîte manuelle le seconde idéalement, pour un agrément mécanique maximal.
Le châssis est à l’aune de cette mécanique d’exception. Volant précis et judicieusement informatif, peu de roulis, équilibre total, grip important : on se prend vite à attaquer fort sur circuit. Le Cayman révèle une superbe efficacité et prodigue de sacrées sensations dynamiques, tant on fait corps avec lui. Mais arrivé à ses limites, il faut disposer de vraies compétences de pilotage tant il devient délicat quand on a débranché (partiellement) l’ESP. Le tête-à-queue peut arriver très vite ! On se rassurera avec les freins remarquables, à tous points de vue.
Sur route, ces limites ne sont presque jamais atteintes, de sorte qu’on peut pleinement profiter de son Cayman, dispensant un confort étonnant et consommant peu : on peut s’en tenir à 9 l/100 km en roulant tranquillement.
L’alternative youngtimer
Porsche 944 Turbo (1985 – 1991)
Dérivant de la 924, la 944 installe comme elle le moteur à l’avant et la boîte à l’arrière pour un équilibre des masses optimal. Sauf que son 4-cylindres 2,5 l est en fait un demi-V8 de Porsche
928 ! Agrémenté d’un turbo en 1985, il développe alors 220 ch, procurant à la 944 suralimentée des performances de 911 3.2 ou presque. Elle frôle, effet, les 250 km/h. Le tout, avec un comportement routier infiniment plus facile. En 1990, la 944 Turbo porte sa puissance à 250 ch, et la vitesse maxi à 260 km/h. Une sacrée sportive, disponible dès 16 000 €.
Porsche Cayman S 3,4 l (2006), la fiche technique
- Moteur : flat-six, 3 436 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : triangles, jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou Tiptronic, propulsion
- Puissance : 295 ch à 6 200 tr/min
- Couple : 340 Nm à 4 400 tr/min
- Poids : 1 350 kg
- Vitesse maxi : 275 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 5,4 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Porsche Cayman 987, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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