Pollution : la maire de Paris veut mesurer les émissions réelles des voitures
En compagnie des maires de Londres et Séoul, Anne Hidalgo a annoncé la création d'un système de notation des véhicules en fonction de leur niveau de pollution, mesuré par un organisme indépendant en conditions réelles d'utilisation.
Initiative inédite. La maire de Paris, très investie dans la lutte contre la pollution automobile, a décidé de mesurer les émissions réelles des voitures vendues ! Elle n'est pas seule dans ce projet, puisqu'elle a présenté celui-ci avec Sadiq Khan et Won-soon Park, les maires de Londres et de Séoul.
L'idée est d'attribuer à chaque véhicule une note en fonction de l'ensemble des polluants qu'il émet en situation réelle, c’est-à-dire lorsqu'il circule. Une précision importante pour souligner la différence avec les mesures officielles, réalisées sur banc d'essai. Le scandale Volkswagen et les enquêtes qui en ont découlé ont montré qu'il y avait parfois un gouffre entre le chiffre donné par la marque et la réalité.
Les notes seront mises en ligne sur des sites internet dédiés. Les premiers résultats, promis fiables et transparents car mesurés par des organismes indépendants, sont annoncés pour la fin de cette année. Anne Hidalgo souhaite ainsi que les consommateurs sachent de manière précise le niveau de pollution du véhicule qu'ils convoitent… et qu'ils l'achètent en connaissance de cause.
Inciter les constructeurs à investir dans les véhicules propres
La maire ne cache pas non plus son envie de faire réagir les marques. Elle a déclaré : "Cela fait trop longtemps que certains constructeurs automobiles profitent d’une réglementation floue et que les consommateurs sont dans l’impossibilité de connaître l’impact sanitaire réel causé par leur véhicule. Cette annonce vise à interpeller les constructeurs automobiles et à leur faire comprendre qu’ils doivent agir maintenant."
Pour l'instant, Anne Hidalgo n'a pas précisé si cette notation sera prise en compte pour la circulation différenciée, en place depuis janvier dans la capitale. Lors des pics de pollution, les véhicules autorisés à circuler ne sont plus choisis en fonction de la plaque d'immatriculation mais à l'aide de la date de première mise en circulation et de leur carburant.
Reste à savoir qui va financer ces mesures, d'autant que celles-ci seront concurrencées par le prochain protocole officiel, avec un test sur banc promis plus réaliste associé à une mesure en conditions réelles.
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