Politique: l'abandon du bridage à cent chevaux met dans l'embarras les professionnels
Bonne nouvelle : à partir du 1er janvier 2016, la France ne pourra plus limiter à 100 ch la puissance maximale des motos. Une mesure simpliste et démagogique nullement justifiée, son impact sur la Sécurité routière se révélant asymptote de zéro. Il faudra donc se conformer en la matière à la réglementation européenne. Mais, mauvaise nouvelle, la transition risque de faire mal aux concessionnaires qui n'auront pas encore, d'ici la fin de l'année, écoulé leur stock conforme à la législation tricolore.
Janvier 2016, c'est très bientôt. Alors pourquoi acheter maintenant une moto castrée à 100 ch alors que si l'on attend encore quelques mois, on aura la même avec toute sa virilité ? Une question anxiogène pour les concessionnaires qui pourraient voir leurs stocks perdre jusqu'à 40% de leur valeur.
Du coup, la branche motocycle, cycle et mini-voiture du CNPA, organisme qui représente les distributeurs, appelle fortement les pouvoirs publics à jouer de la rétroactivité. C'est à dire, pouvoir débrider ce stock pour qu'il ne soit pas, au mieux cédé au rabais, au pire, condamné à l' abandon dans un coin de la concession. Techniquement, cela s'appelle le « retrofit » et la démarche pourrait concerner les machines remontant jusqu'en 1995. Mais les protagonistes accepteraient volontiers une autorisation remontant à simplement dix ans.
Ce serait logique et ça permettrait aux professionnels de ne pas subir un nouveau coup après celui d'une crise économique qui a divisé par deux le marché du deux roues motorisé. Mais nos politiques ont l'oreille dure et l'ego démesuré. Pour eux, une telle autorisation ne serait pas un bon plan de communication à destination d'une Sécurité routière aux fondements répressifs. Ce ne sera pas politiquement correct. Et tant pis si ça rend la vie économiquement difficile aux acteurs de la moto.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération