Pénurie de carburant : les dernières infos en direct
Cédric Pinatel, Michel Holtz, Olivier Cottrel , mis à jour
Entre les stations à cours d'essence de plus en plus nombreuses et les réactions politiques et syndicales de plus en plus virulentes, la crise de la distribution de l'essence s'est envenimée au cours du week-end. Mais l'horizon va peut-être se déboucher dans les jours qui viennent puisque TotalEnergies a accepté de revenir à la table des négociations avec la CGT. Pendant ce temps-là, et en attendant un accord, la galère continue. Caradisiac suit la situation en direct.
Mise à jour du 21 octobre 9h25. Pour Elisabeth Borne, première ministre : " les Français peuvent partir confiants " en vacances. Avec la reprise de l'activité dans la plupart des sites jusqu'ici en grève, la perspective d'un retour à la normale dans les prochains jours est maintenant plus que probable selon l'Exécutif.
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Mise à jour du jeudi 20 octobre 18h15 Selon le syndicat professionnel Mobilians, une dynamique d'amélioration se fait sentir à la veille des vacances de la Toussaint. « Nous sentons un relâchement de la pression dans les stations-service représentées par Mobilians. Après trois semaines de tension, nous sommes impatients de retrouver le calme propice aux départs en vacances et d’assurer la continuité de l’aide à la pompe de 30 centimes d’euros lancée par le gouvernement en septembre et reconduite pour 15 jours supplémentaires, comme nous l’avions suggéré, jusqu’au 15 novembre » commente Francis Pousse, président du métier distribution de carburants et nouvelles énergies de Mobilians.
Mise à jour du 20 octobre 14h30. Les choses s'améliorent également dans les stations du réseau autoroutier Vinci, avec 97 % des 181 stations qui assurent le ravitaillement en essence, et 94 % en gazole.
Sur le plan social, la grève vient d'être reconduite jusqu'au 27 octobre à la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime). La lutte pour une hausse des salaires continue également au dépôt de Feyzin, dans le Rhône, alors que la grève a été suspendue sur tous les autres sites de TotalEnergies.
Mise à jour du 20 octobre 8h45. Le mouvement de grève semble prendre progressivement fin dans les raffineries et dépôts de carburant. Hier (mercredi), après la reprise des activités de la raffinerie de Donges, en Loire-Atlantique, seule une raffinerie sur sept et deux gros dépôts sur deux-cents étaient toujours bloqués. La situation s'améliore également dans les stations-service au niveau national avec, ce mercredi, 21,9 % de stations en manque d'un ou plusieurs carburants. Toutefois, la situation reste tendue dans les régions Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie ou encore Auvergne-Rhône-Alpes.
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Mise à jour du 19 octobre 13h45. Afin de ravitailler les automobilistes circulant sur son réseau autoroutier, Vinci annonce que la continuité du service est assurée à 90 % en moyenne en ce qui concerne l’essence sans plomb, et à 92 % en moyenne s’agissant du gasoil sur les 181 aires de service.
Ce mercredi 19 octobre à la mi-journée, seules 9 aires sur 181 sont en rupture totale d’approvisionnement, 30 connaissent des ruptures partielles et 142 aires sont normalement approvisionnées. Pour savoir où trouver du carburant, Vinci a également mis en place une carte interactive.
Mise à jour du 19 octobre 10h15. Selon la ministre de la Transition énergétique, la situation dans les stations-service de France s'améliore, avec un taux de stations en difficulté de 22,8 % ce mardi soir. La ministre a par ailleurs annoncé les réquisitions de dix salariés sur le site du dépôt de carburant de Feyzin, dans la métropole lyonnaise. Les carburants seront acheminés en train en Bourgogne-Franche-Comté, une des régions les plus impactées par la pénurie de carburant.
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Mise à jour du 18 octobre 15h30. Interpellée au cours d'une session de l'Assemblée Nationale, la première ministre Élisabeth Borne a affirmé que : " moins de 25 % des stations essence sont en rupture", même si elle avoue : " une situation loin d'être satisfaisante."
Mise à jour du 18 octobre 10h35. Ce lundi 17 octobre, de nombreuses stations-service affichaient encore des ruptures de carburant. Selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, avant ce mardi noir et l’appel à la grève dans de nombreux secteurs, 28 % des stations étaient encore en difficulté, manquant d’un carburant ou plus.
Réunis hier par Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et plusieurs ministres (Bruno Le Maire, Christophe Béchu, Agnès Pannier-Runacher, Clément Beaune, ou encore Olivier Véran) ont assuré faire le maximum pour rétablir la situation au plus vite. Parmi les solutions évoquées par l’Exécutif, de nouvelles réquisitions dans les dépôts de carburant et la mobilisation des préfets pour accélérer l’acheminement du carburant vers les stations-services semblent avoir été privilégiées.
Mise à jour du 18 octobre 10h05. En pleine période de pénurie dans de nombreuses stations-service de France, les prix du carburant sont à la hausse. Selon les chiffres officiels du ministère de la Transition écologique, l’ensemble des carburants affichait des prix en hausse la semaine dernière. Le prix moyen du litre de gazole était ainsi en augmentation de 12 centimes d'€.
Une tendance également constatée sur les prix de l’essence avec un prix moyen au litre de SP95 en hausse de 8 centimes à 1,7268 €, et un prix au litre moyen de 1,664 € pour le SP95-E10, soit une augmentation de 7 centimes € en une semaine. Une hausse qui s’inscrit dans un climat déjà particulièrement tendu.
La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher a d’ailleurs demandé aux distributeurs de ne pas profiter de la pénurie pour augmenter les tarifs de façon déraisonnable.La situation de crise et la baisse du volume d’extraction du pétrole décidée par l’Opep devraient pourtant encore faire grimper les prix dans les prochains jours. Une perspective peu réjouissante pour les automobilistes.
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Mise à jour du 17 octobre, 15h30. En marge de sa visite au Mondial de l'automobile, Emmanuel Macron a répété sa volonté de régler la crise de carburant "le plus vite possible". Pour cela, il prévoyait de réunir ce lundi après-midi la première ministre Élisabeth Borne et certains mlinistres pour «faire un point de la situation». Sont prévus Emmanuel Macron Bruno Le Maire (Économie), Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), Christophe Béchu (Transition écologique), Clément Beaune (Transports) et Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.
Mise à jour du 16 octobre, 20h45. Invitée du 20h de TF1 dimanche soir, Elisabeth Borne a annoncé que la remise de 30 centimes par litre serait prolongée jusqu'à la mi-novembre (soit deux semaines de plus que prévu). Elle a aussi assuré qu'"avec les décisions de réquisitions, et celles que nous pourrions prendre, la situation va s'améliorer cette semaine"
La première ministre a aussi appelé les salariés de Total et Esso à reprendre le travail, alors même que la CGT de TotalEnergies maintient son mouvement de grève en dépit de la signature d'un accord de revalorisation des salaires signé entre la direction du groupe et les syndicats CFDT et CFE-CGC (majoritaires).
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Mise à jour du 15 octobre, 22h. Total et la CGT ne parvenant pas à trouver un accord concernant des hausses de salaires, la grève se poursuit dans les raffineries et dépôts. Samedi matin, 27,3% des stations-services étaient "en difficulté" (contre 28,5% la veille), pour reprendre les termes de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher qui qualifie ainsi les stations manquant d'au moins un carburant.
C'est dans ce contexte que la Première ministre Élisabeth Borne sera l'invitée dimanche soir du JT de 20h de TF1, où elle sera bien sûr appelée à évoquer la pénurie de carburant.
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Mise à jour du 14 octobre, 16h02. L'application communautaire Waze détaille les modifications de la fréquentation des stations-service depuis le début des grèves et les pénuries qui s'en suivent, grâce aux données récoltées auprès de ses 20 millions d'utilisateurs. Sur la semaine du 10 octobre, elle note une augmentation de 97% de la fréquentation des stations-service à Nice, de 63% à Lille et de 27% à Reims. C'est donc vraisemblableent dans ces trois villes que les automobilistes auraient le plus "paniqué" en allant faire le plein par peur de manquer de carburant ultérieusement.
Au contraire, la fréquentation des stations-service de Paris aurait diminué d'après les données de Waze de 33% par rapport à la semaine précédente, ou de 23% à Strasbourg et Rouen.
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Mise à jour du 14 octobre, 8h58. La grève est reconduite ce matin sur cinq sites de TotalEnergies. Elle est en revanche suspendue dans la raffinerie de Gravenchon-Port-Jérôme d’Esso-ExxonMobil.
Jeudi soir, la situation en France s'est légèrement améliorée d'après le ministère de la transition énergétique, avec 29,1% de stations-service en difficulté.
Concernant TotalEnergies, un représentant du syndicat CFDT aux négociations avec la direction a annoncé ce matin tôt qu'un compromis avait été trouvé dans la nuit avec la direction pour une augmentation des salaires de 7%, mais sans la CGT. C'est donc cette dernière qui bloque toujours le processus de négociation au sein de l'entreprise.
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Mise à jour du 13 octobre, 14h20. La CGT annonce la levée de la grève à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Fos-sur-Mer. Cette grève avait commencé il y a une dizaine de jours.
«Après consultation du personnel gréviste, il a été décidé que le mouvement social s’arrêterait à Fos-sur-Mer le jeudi 13 octobre à 13h», a indiqué la CGT dans un communiqué, ajoutant que «la marche normale de la raffinerie reprendra à notre rythme».
De son côté, la direction du site précise: «Le mouvement de grève prend fin à la raffinerie de Fos-sur-Mer. Nous avons eu des discussions ce matin avec les syndicats. Nous nous réjouissons de cette avancée».
Par ailleurs, le gouvernement avait annoncé dans la matinée la réquisition de salariés du dépôt TotalEnergies de Dunkerque, laquelle devait être effective dès 14 heures.
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Mise à jour du 13 octobre, 08h30. Bruno Le Maire demande à Total d'augmenter les salaires. Invité de la matinale de RTL, le ministre de l'économie a estimé que les dirigeants de Total "ont la capacité et le devoir d'augmenter les salaires". Le locataire de Bercy s'en prend également à la CGT, en se demandant si "elle veut la négociation ou le blocage général du pays ?"
Il a expliqué d'autre part qu'il n'était pas question de prolonger la remise gouvernementale actuelle, laquelle doit se réduire de 30 à 10 centimes par litre de carburant le 1er novembre prochain (puis à zéro le 1er janvier). Il y a quelques jours, Clément Beaune disait pourtant demander à TotalEnergies de prolonger sa remise de 20 centimes après le 1er novembre, au prétexte que de nombreux automobilistes français ne peuvent actuellement pas en profiter.
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Mise à jour du 12 octobre, 21h15. Pour Emmanuel Macron, les torts sont partagés. Dans une interview donnée à France 2, le président de la République s'est exprimé au sujet de la pénurie de carburants. Et pour lui, les torts sont partagés entre la direction de Total et la CGT. "La dureté se trouve de part et d’autre, a t'il expliqué. On n'arrive pas à cette situation quand il n’y a qu’un côté qui durcit son action". Réagissant aux référés demandés par Philippe Martinez, qui conteste les réquisitions, il a estimé que "la CGT devrait plutôt permettre aux Français de rouler". Enfin, s'agissant des réquisitions en question (4 seulement ont été prononcées dans l'après-midi), le président de la République, a ajouté qu'il laissait les négociations suivre leur cours, mais que "si le dialogue social n’aboutit pas, on réquisitionne". Pour autant il l'a promis : tout va revenir à la normale dans la semaine.
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Mise à jour du 12 octobre, 20h10. Réquisitions : la CGT se mobilise et la CFDT s'oppose, modérément. Il a enfin pris la parole en début de soirée. Plutôt discret depuis le début des blocages, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT s'est exprimé en début de soirée, plutôt remonté. "C'est absolument scandaleux", a t-il martelé en évoquant les réquisitions, affirmant qu'il allait demander un référé pour que le gouvrenement recule sur cette question. Des réquisitions qui ne concernent, pour le moment, que quatre salariés de la raffinerie de Port-Jérome (Notre Dame de Gravenchon) en Normandie. Martinez en a profité pour appeler à une mobilisation générale, notamment dans les secteurs du transport et du nucléaire. L'effet de cette "petite" réquisition a par ailleurs conduit les salariés d'une nouvelle raffinerie à se mettre en grêve : celle de Donges, en Loire-Atlantique, la deuxième la plus importante de France.
De son côté, le plus modéré Laurent Berger, secrétaire général de la FDT, a estimé que "les réquisitions ne sont pas une solution". Pour autant, il a rappelé être opposé aux motifs de cette grêve, "handicapante pour nombre de citoyens".
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Mise à jour du 12 octobre, 18h00. Chez Total, on négocie, mais la grève continue. La direction du pétrolier et la CGT se sont enfin assis autour d'une même table. Résultat ? Selon Thierry Defresne, secrétaire du comité européen pour le syndicat, "la direction accepte que la grève continue pendant les négociations". De son côté, Total souhaite que "les stocks existants puissent être livrés". On avance, mais à tout petits pas.
Le ministère de la Transition énergétique a précisé qu'à 17h, 30,8% des stations-service connaissaient une difficulté, avec au moins un produit manquant. Ce chiffre monte à 41,9% en Ile-de-France, 42,6% dans les Hauts-de-France, et approche les 45% en Centre-Val de Loire.
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Mise à jour du 12 octobre, 14h44. Le gouvernement vient de lancer la réquisition des "personnels indispensables" dans la raffinerie ExxonMobil de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime). Ce personnel s'exposera donc à des sanctions pénales s'il ne vient pas travailler comme le lui impose le gouvernement.
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Mise à jour du 12 octobre, 08h50. Auchan réserve son essence à son personnel. Une vingtaine d'hypermarchés de l'enseigne, en Ile de France et dans les Hauts de France a décidé de réserver ses stations-service au seul usage de ses salariés entre 6h30 et 7h30 chaque matin. Une manière d'éviter de trop nombreuses absences de personnel.
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Mise à jour du 11 octobre, 20h55. Pas plus de 30 litres par plein dans les Alpes-Maritimes. C'est un décret pris ce jour par la Préfecture des Alpes-Maritimes : les particuliers ne peuvent pas achter plus 30 litres de carburant par passage à la station. De même, il leur est interdit de remplir des jerricans.
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Mise à jour du 11 octobre, 20h50. Des réquisitions oui, mais pas tout de suite. Selon une source gouvernementale, citée par RTL, les arrêtés de requisition des salariés d'Exxonmobil sont prèts, mais ne sont pas signés. L'exécutif souhaite laisser aux partenaires sociaux le temps de négocier avant d'agir.
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Mise à jour du 11 octobre, 16h10. Elisabeth Borne annonce la réquisition des personnels pour débloquer les dépôts du groupe Esso. Lors des questions au gouvernement cet après-midi à l’Assemblée nationale, la Première ministre a annoncé la réquisition des personnels pour le déblocage des dépôts de carburants du groupe Esso-Exxonmobil, où un accord salarial avait été conclu lundi par deux organisations syndicales :«Le dialogue social c'est avancer, dès lors qu'une majorité s'est dégagée. Ce ne sont pas des accords a minima. Les annonces de la direction sont significatives. Dès lors, j'ai demandé aux préfets d'engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise», a déclaré Mme Borne.
Et celle-ci d’ajouter que «chez Total, les syndicats réformistes ont appelé à l'ouverture de négociations. La direction a répondu favorablement. J'espère que les autres syndicats représentatifs vont saisir cette main tendue, car le dialogue social est toujours plus fécond que le conflit. À défaut, le gouvernement agira, là encore, pour débloquer la situation».
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Mise à jour du 11 octobre, 14H50. Le covoiturage pour éviter la pénurie. C'est la solution que nombre de Français ont choisi pour échapper aux longues queues à l'entrée des stations-service ou aux réservoirs vides. C'est ainsi que Blablacar, a enregistré sur la journée d'hier, une hausse de 25% des demandes sur son appli Blablacar daily, réservée aux trajets quotidiens et réccurents.
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Mise à jour du 11 octobre, 10h15. La finale de la coupe de France des rallyes est annulée. La Préfecture du Pas de Calais a refusé de délivrer l'autorisation aux organisateurs de la course qui devait se dérouler ce wee-end du côte de Béthune. Selon ces derniers, qui ont décidé d'annuler l'évènement, "cette décision préfectorale a été prise en tenant compte des tensions actuelles sur le carburant".
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Mise à jour du 11 octobre, 09h30. Chez Exxon, le blocage continue, malgré un accord. On pensait la grève terminée dans les deux raffineries Exxonmobil (Esso), mais il n'en est rien. La direction a proposé hier une hausse générale des salaires de 6,5% ainsi que 3 000 euros de prime et les deux syndicats majoritaires dans l'entreprise (CFE-CGC et CFDT) ont signé l'accord. Mais c'était sans compter sur la CGT et FO qui ont fait savoir ce matin que la grève était reconduite.
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Mise à jour du 11 octobre, 08h26. Vers une reconduction de la ristourne Total de 20 cts ? Clément Beaune, ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires chargé des Transports, va demander à TotalEnergies de prolonger sa remise de 20 centimes sur le carburant. Cette remise devait se réduire à 10 centimes à partir du 1er novembre, mais il estime que certains automobilistes Français n'auront pas pu en profiter avant à cause de ces mouvements de grève.
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Mise à jour du 11 octobre à 8h. Olivier Véran veut intervenir pour débloquer les raffineries. Compte t-il demander aux forces de l'ordre d'intervenir ? Toujours est-il que le porte-parole du gouvernement, interrogé dans le cadre de la matinale de RTL a demandé "à ce que la totalité des blocages soient levé, sans quoi, a continué Olivier Véran, nous prendrons nos responsabilités et serions amené à les lever", de force donc. Dans la foulée, il a salué le cas d'Exxon, "ou le dialogue social a payé", en fustigeant au passage la CGT du groupe TotalEnergies, qui, selon lui, "continue à appeler à bloquer. Nous considérons cela excessif et anormal puisque c’est une grève préventive alors qu’un accord sur les salaires va s'ouvrir"
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Mise à jour du 10 octobre à 21h. L'interdiction du recours aux jerricans étendue à tout le territoire. Les préfets de plusieurs régions, comme ceux des Hauts de France ou d'Ile de France ont déjà pris l'initiative d'interdire le remplissage de jerricans pour complèter son plein en station. Mais cette mesure devrait devenir nationale dès demain. C'est en effet la consigne que le gouvernement a adressé à toutes les préfectures dans l'après-midi.
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Mise à jour du 10 octobre à 20h30. Chez Exxonmobil (Esso), les négociation semblent avancer. Si 4 des 6 raffineries TotalEnergies restent toujours bloquées, les syndicats et la direction se renvoyant dos à dos la responsabilité des blocages, les choses avancent chez ExxonMobil (Esso). La direction a proposé aujourd'hui une hausse de 6,5% aux salariés et, selon TF1, le bloquage des deux raffineries actuellement à l'arrêt, celles de Gravenchon en Seine-Maritime et de Fos-sur-Mer dans les Bouches du Rhône, pourrait être levé dès demain. Les salariés seront consultés dès demain matin à ce sujet.
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Mise à jour du 10 octobre, 17h22. Dans les Bouches du Rhône la situation se tend aussi pour les automobilistes. D'après nos confrères de La Provence, des ralentissements se forment sur les autoroutes autour de Marseille près des stations-services ouvertes. Nous avons vu une file d'attente d'environ 50 voitures sur l'autoroute A50 à la sortie de Marseille avant l'une des rares stations TotalEnergies encore ouvertes. Au circuit Paul Ricard où avait lieu un gros événement BMW, une longue queue de voitures s'est formée devant la station-service près de la piste. D'après nos confrères de BFMTV, il y avait déjà des queues de plus de 2 heures devant certaines stations de la région ce matin.
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Mise à jour du 10 octobre, 17h05. Sur Waze, les requêtes vers les stations-service ont explosé. + 94 : c'est la hausse des demandes, et des navigations enregistrées par l'appli Waze tout au long du wee-end dernier. Ces requêtes sont évidemment moins fortes dans les (rares) endroits ou l'essence coule à flot, ou presque. Ainsi à Lyon, les demandes n'ont augmenté que de 13%, alors qu'à Paris, la hausse enregistrée était de 149% et de 135% à Marseille.
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Mise à jour du 10 octobre, 16h38. Une réunion d'urgence ce lundi soir à Matignon. Les ministres de l'Intérieur, de la Transition énergétique, des Transports et le porte-parole du gouvernement ont été convoqués par la première ministre Elisabeth Borne pour trouver une solution à la crise dans la distribution de carburant.
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Mise à jour du 10 octobre, 16h25. En déplacement en Mayenne ce lundi, Emmanuel Macron avertit : « le blocage n'est pas une façon de négocier ». Et le même d’ajouter que même si « ce n’est pas au gouvernement de tout faire. », il dit avoir demandé « à la première ministre et aux ministres compétents de pouvoir échanger avec les responsables concernés, les entreprises et leurs syndicats, pour appeler tout le monde à la responsabilité. »
Emmanuel Macron a ensuite confié son espoir «dans les prochaines heures et au plus vite il y ait une issue qui soit trouvée ».
En attendant, les pouvoirs publics libèrent progressivement le recours aux stocks stratégiques et autorisent la circulation des camions citernes le week-end.
Pourtant, on a appris cet après-midi que la grève serait reconduite au moins jusqu’à mardi chez TotalEnergies. Après les raffineries et les dépôts de carburant, le mouvement s’étend à une quinzaine de stations autoroutières du réseau Argedis (filiale de TotalEnergies).
En parallèle, le ministère de la Transition écologique précise que le prix du gazole a augmenté de 10,8 centimes durant les 7 derniers jours, et 7,3 centimes pour le sans plomb 95 - E10.
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Article publié le 10 octobre à 12h. Comme prévu, le week-end a tenu ses promesses. Les automobilistes se sont rués sur les stations-service encore ouvertes et ont vidé les cuves jusqu'à la dernière goutte. Même les chiffres du ministère de la transition écologique, pourtant optimistes au cours de la semaine écoulée, ont été révisés à la hausse, passant de 19 % vendredi, à 20,7 % samedi et à plus de 30 % dimanche concernant les stations totalement fermées, ou partiellement en rupture. Olivier Véran lui-même a changé d'avis. Le porte-parole du gouvernement, qui affirmait mercredi qu'il n'y avait pas de pénurie, mais une simple tension, a reconnu dimanche, que c'était bel et bien une crise.
Où sont les stocks stratégiques ?
Le recours aux stocks stratégiques et l'autorisation spéciale de circulation des camions d'hydrocarbure au long du week-end ? "J'en ai pas vu la couleur" affirmait samedi après-midi ce responsable d'hypermarché d'Indre-et-Loire. Dans ses cuves, il restait étonnamment du gazole, mais plus une goutte de sans-plomb. "J'ai toujours plus de diesel en stock, car c'est la majorité des ventes". Raté pour ce conducteur de Fiat Tipo qui roule au 95. Même s'il garde le sourire, il s'inquiète et se demande si son employeur lui offrira une journée ou lui décomptera une RTT, "puisque je ne pourrais pas aller bosser lundi".
Du coup, ici, il n'y a aucune file d'attente et les stations qui n'offrent même plus de diesel sont purement et simplement fermées. Cette autre station, sur l'autoroute A85, a pourtant réouvert quelques heures, après avoir été livrée samedi matin de quelques centaines de litres seulement. "Et deux heures plus tard, tout était à nouveau vide". Plus au Nord, une bonne moitié des stations d'île de France, des Hauts de France et même du sud-Est, étaient de plus en plus touchées par la pénurie, faute d'avoir été ravitaillées suffisamment par les fameux stocks stratégiques.
Mais qui peut dire l'avenir de cette pénurie ? La CGT a annoncé dimanche matin qu'elle reconduisait sa grève et ses blocages de dépôts et de raffineries, tant chez TotalEnergies que chez ExxonMobil (Esso). En revanche, l'exhortation de différents ministres, qui sont montés au créneau durant tout le week-end a fini par porter ses fruits. Du moins sur le papier. Dimanche, à 15 heures, le communiqué tombe : TotalEnergies accepte de reprendre les négociations sans délai.
Il faut dire qu'à l'origine, le pétrolier avait acté avec les partenaires sociaux aux mois de juillet et de septembre, le fait que les négociations salariales, obligatoires chaque année dans toute grande entreprise, auraient lieu en novembre, et non, comme c'est habituellement le cas, en janvier 2023. À l’époque, tout le monde a considéré ce geste comme une avancée. Les syndicats ont signé mais patatras, à peine un mois plus tard, les raffineries sont bloquées.
Une volte-face qui n'est pas du goût de Laurent Berger. Le secrétaire général de la CFDT, le premier syndicat français, s'est désolidarisé de l'action de ses confrères samedi matin, expliquant, à l'intention de son collègue cégétiste Philippe Martinez, qu'il n'était "pas pour les grèves préventives".
De leur côté, les différents partis politiques sont eux aussi entré dans la valse déclarative en tenant consciencieusement leur rôle. La droite LR s'en est prise à l'irresponsabilité de la CGT, tandis que la gauche LFI a préféré attaquer le gouvernement, l'accusant de ne pas avoir anticipé la crise. Clémentine Autain, député du même parti, a quant à elle exprimé sa solidarité avec les grévistes préventifs.
Plusieurs jours seront nécessaires pour que la situation s'améliore
Reste à connaître l'issue de cette crise. La CGT ayant exprimé son souhait de négocier, et la direction de Total ayant fait de même, il est probable que les deux partis pourraient se rencontrer dès aujourd'hui ou dans les jours à venir. Reste à trouver un accord. Le syndicat demande 10 % d'augmentation pour tous et, pour le moment, Total ne propose que 3,5 %. Comme dans toute négociation, le premier devrait baisser ses exigences, et le second augmenter son offre.
D'ici là, et le déblocage qui s'en suivra, en y ajoutant les délais de livraison nécessaires, l'issue devrait prendre quelques jours. Des jours pendant lesquels la galère risque de perdurer et des salariés, comme cet automobiliste d'Indre-et-Loire, risquent d'avoir du mal à se rendre à leur boulot. Même si, en cas d'absence liée à la pénurie d'essence, ils ne pourront pas, renseignement pris, être sanctionnés. Mais ils ne seront pas payés ces jours-là.
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