billet d'humeur

Ainsi donc, le maire de Paris, le sémillant Bertrand Delanoë, a dévoilé son plan anti-pollution pour la capitale. Un dispositif articulé autour de deux mesures phares, consistant à prohiber l'accès de Paris aux automobiles de plus de 17 ans et aux deux roues motorisés de plus de 10 ans.

Le monde des Grands Prix à ses pieds, et celui de la vitesse moto à sa botte depuis l'annexion du Superbike, des investisseurs nationaux bichonnés au point que leur susceptibilité à l'égard de l'Argentine est prise en compte pour la mise en place d'un calendrier qui compte, au passage, quatre rendez-vous outre Pyrénées, ce n'est rien de dire qu'entre la moto et l'Espagne subsiste un lien très fort.

Pour garder calme et discernement on se persuadera que ce qui va suivre n'est qu'une exception qui confirme la règle. Celle, incontournable, qui veut que lorsque l'on veut donner des leçons et appliquer les lois, on est au-dessus de tout soupçon et adepte de la vie d'ascète.

Si tous les indicateurs nécessaires à la survie du citoyen lambda, du pouvoir d'achat à l'emploi, sont au rouge, sachez qu'il en est un qui reste au vert, pour le plus grand bonheur de l'Etat. C'est celui qui se rapporte aux profits générés par les radars.

Ce n'est un secret pour personne, trouver le ballon mouchard qui va devenir obligatoire à compter du 1er novembre, relève de la mission impossible. Ou plutôt, c'est de circonstance, du parcours olympique. Pourtant, depuis le 1er juillet, tout le monde aurait dû être en mesure de pouvoir s'en procurer un.

Le moins que l'on puisse dire c'est que le fluo n'a pas la côte en ce moment dans le monde de la moto et pourtant… Couleur star de la fin des 80's, le fluo a eu ses heures de gloire sur le dance floor mais aussi sur les terrains de cross et plus récemment en vitesse avec des noms prestigieux tels que Rossi et son on ne peut plus célèbre numéro 46 d'un beau jaune fluo !

Par sa forme, son fonctionnement et la période à laquelle il vient d'être mis au devant de la scène, il est déjà le tube de cet été. Cet éthylotest que l'on ne trouve plus, qui est parfois proposé sans être homologué, sur lequel les nouveaux pouvoirs publics s'interrogent sur une utilité qui est même remise en cause par les juteuses associations de la sécurité routière, est décidément au centre de tous les débats.

Pauline vous a alerté, ils arrivent et s'installent ces derniers fleurons technologiques dédiés à la répression routière. Après les radars discriminants, les radars aux feux rouges, les radars de chantier, voici donc les radars de tronçon prêts à opérer leur vocation de destruction massive des points au carton rose et à tailler dans le budget mensuel à la moindre baisse de vigilance.

Voici un nouveau pavé dans la mare du requin étatique qui voudrait que son système de recouvrement de ses juteux PV ne soit qu'un long fleuve tranquille. Mais le droit est têtu et il aimerait bien que ses principes d'équité ne soient pas jetés avec l'eau d'un bain où, une fois plongé, le citoyen se trouve fort marri.

Pendant quelques heures, nous avons cru à un monde sans influence, sans combinaisons rémunérées, à un univers des Grands Prix où la direction de course impartiale pouvait faire son boulot et sanctionner tout ce qui allait à l'encontre du règlement le plus élémentaire: celui de l'éthique, de la sportivité, du respect.