McLaren F1, la supercar ultime ?
LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Elle est considérée comme la plus aboutie des sportives d'exception. Née en 1992, le bébé de Gordon Murray détient toujours le record du monde pour une voiture à moteur atmosphérique.
Supercar ou hypercar ? Laissons les experts de l’expertise se battre pour définir le qualificatif à attribuer à la McLaren F1 et contenons-nous de la contempler. S’il n’y avait les striures sur ses flancs, elle symboliserait l’absolue simplicité, et la perfection de ce que devrait être une voiture de sport : pas trop haute (1,14 m) pas trop large (1,82 m) et pas trop longue (4,29 m) et surtout, pas trop lourde (1 140 kg). Mais au-delà des chiffres, cette auto reste iconique dans l’histoire de la voiture britannique, alors qu’elle est l’œuvre d’un Sud-Africain : Gordon Murray
Bien sûr, son dessin est signé de l’Anglais Peter Stevens à qui l’on doit la Lotus Esprit. Mais le véritable esprit, celui qui a réellement inspiré la F1, c’est l’ingénieur de Durban, ancien directeur technique de Brabham qui, en 1987, rejoint McLaren Formule 1 au même poste. Le garçon est plutôt doué et les succès pleuvent, grâce évidemment, à la voiture qui marche fort, mais aussi par la grâce des duettistes Prost et Senna qui se livrent d’homériques bastons sur les circuits du monde.
Un simple croquis sur un carnet de notes
Au retour du Grand prix d’Italie de 1988, la direction de Mclaren attend son avion pour rentrer à Londres. Ron Dennis, le boss, Mansour Ojeh, son associé et investisseur, Creighton Brown et Murray discutent le bout de gras en attendant d’embarquer. L’ingénieur sud-africain a depuis quelque temps une idée en tête : la création d’une auto de série dont le succès serait garanti grâce à l’aura de l’écurie de F1. Les trois autres sont partants et Murray esquisse un petit croquis sur un carnet de notes. Son idée est sommaire : la voiture doit être fiable, conduisible au quotidien, disposer de trois places avec le conducteur au centre pour un meilleur équilibre, et proposer des coffres à bagages de chaque côté.
Tout le monde se tape dans la main et, arrivé à destination, Gordon Murray se met au travail. Il confie son croquis au designer Peter Stevens, recrute une trentaine d’ingénieurs et se met en quête d’un moteur. Comme il est à la recherche d’un bloc fiable, il se tourne vers l’Allemand BMW qui produit un remarquable V12 atmosphérique, le S70/2. Il jauge 6,1 l et offre 618 ch et 651 Nm de couple. Murray et sa bande vont lui accoler une boîte manuelle à 6 rapports et installer le tout dans une coque en carbone, avec des portes en élytre que lui a inspiré une drôle de petite auto japonaise : la Toyota Sera, qui vient d’arriver sur le marché.
34 mois plus tard : la McLaren F1 est fin prête. On est en 1992, et quelques happy few la découvrent à l’occasion du Grand prix de Monaco. Ils ne sont pas déçus du voyage. L’engin affiche un rapport poids puissance époustouflant. Il s’offre un 0 à 100 km / h en 3,2 s et pointe à 391 km / h, record du monde. Pour plus de confort thermique, les trois personnes à bord sont séparées du compartiment moteur par un mince film d’or.
Un ensemble parfait, mais plutôt cher, quoique. D’autres autos, tout aussi exclusives ont largement battu les 850 000 euros réclamés à l’époque. Et puis, à ce tarif, les heureux propriétaires se voyaient offrir une montre Tag-Heuer, actionnaire de la maison McLaren et un sac de golf spécialement conçu pour se glisser dans le coffre latéral. 106 F1 trouveront preneur. La voiture a eu droit à des développements, dont une LM pour rappeler la victoire de l’auto au Mans.
Aujourd'hui, sur le nombre total des F1 produites, une centaine serait toujours en circulation, ou pour certaines d'entre elles, sur la piste. L'une d'elles, s'est vendue 17 millions d'euros en 2021. une jolie plus value pour son propriétaire et une belle manière de rentabiliser ses révisions, tous les 18 mois, fixées à 12 000 euros.
Mr Bean et un baron de la drogue au volant de la F1
Un succès donc, pour une auto d’exception dont deux propriétaires sont célèbres, mais pour des raisons très différentes. Le premier n’est autre que Mr Bean, alias Rowan Atkinson qui, après un crash a dû trouver l’addition des réparations un peu douloureuse, puisqu’elle s’élevait à près d’un million d’euros, soit plus que le prix de l’auto.
Le second client, beaucoup moins recommandable, serait un baron de la drogue du cartel mexicain de Sinaloa. Au départ, il s’agissait de la voiture personnelle de Ron Dennis. On ne contrôle pas toujours le CV des acheteurs d’une voiture.
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