Marché automobile mars 2022 : de pire en pire
Les mois se suivent et les mauvaises nouvelles s'enchaînent. En mars, les ventes de voitures en France ont baissé de 19,53 %. Un score jamais vu depuis les années 70 et qui ne devrait pas s'arranger puisque les nuages noirs de la pénurie de micro-processeurs, de pièces, de matières premières et la hausse des carburants continuent de s'amonceler.
On croyait avoir touché le fond au mois de février, avec une baisse de 13 % par rapport à la même période l'an passé. Mais le mois qui vient de s'écouler est pire encore, avec une chute de 19,53 % selon les chiffres compilés par le cabinet d'études AAAData pour la PFA (plateforme automobile), le syndicat professionnel de la filière. C'est simple, il faut remonter au cœur des années 70, à une période ou la France était beaucoup moins motorisée, pour exhumer des ventes aussi faibles : 147 079 immatriculations au cours des 23 jours ouvrés du mois dernier.
L'exception coréenne
Comme d'habitude, la baisse touche la majeure partie des constructeurs généralistes. Stellantis chute de près de 30 %, le groupe Renault de plus de 15 % et Volkswagen de 16,5 %. Mais comme d'habitude aussi, la bérézina épargne la Corée. Le groupe Hyundai Kia continue de progresser contre vents et marées. Il affiche un insolent + 4,26 % au mois de mars et se permet même d'être en hausse constante de +5,54 % depuis le début de l'année. Mais si le géant coréen et ses deux marques sourient, certains petits constructeurs sont également ravis de la période écoulée.
C'est que dans ce sombre tableau, il y a quelques heureuses exceptions. De petites marques qui tirent leur épingle jeu, notamment grâce à véhicules disponibles et des livraisons enfin possibles. C'est le cas d'Alfa Romeo qui a vu ses (petites) ventes progresser de 15,8 %. Alpine est dans le même cas, avec une hausse de plus de 67 %. Même combat pour Cupra, qui affiche un orgueilleux + 90 % ou encore Bentley qui dévoile une fulgurante progression de 150 %, passant de 4 voitures vendues en mars 2021, à 10 le mois dernier.
Mais ces "petites" marques ne sont pas seules à tirer leur épingle du jeu. D'autres constructeurs y parviennent, ou du moins limitent la casse dans leurs rangs. Ce sont ceux qui disposent de voitures au GPL ou au Flexfuel. c'est ainsi que Dacia peut s'honorer d'une hausse de 31,5 %. Plus modeste, Ford qui propose une large gamme d'autos à l'éthanol est beaucoup moins en baisse que ses confrères généralistes avec une petite baisse de 1,30 % seulement.
Ces petites bonnes nouvelles ne cachent pas la déconvenue générale liée, évidemment, à la crise des semi-conducteurs qui persiste, mais aussi à la pénurie de nombreuses pièces liée à la conjoncture internationale et à la guerre en Ukraine, ainsi qu'à l'envolée des prix des carburants, comme à l'inflation qui galope. Sans compter le prix des autos de dernière génération.
Reste que, au-delà de l'incertitude économique, règne une autre incertitude, celle du choix auquel les automobiles sont soumis. Essence, diesel, hybride, hybride rechargeable ? les consommateurs ne sachant plus à quel sort l'avenir de l'automobile sera soumis, ils choisissent de ne pas choisir et conservent leur vieille auto. Une situation qui ne risque pas de s'améliorer dans les mois qui viennent, et le printemps, généralement propice aux ventes de voitures risque d'être aussi frisquet que le baromètre de ces jours derniers.
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