Location, hybride, primes : attention aux nouveaux pièges dans les publicités automobiles
Des promos soumises à de nombreuses conditions, des technologies qui ne sont pas celles que l'on croit : les pubs pour les voitures regorgent encore d'offres et de formulations plus ou moins trompeuses.
À cause du confinement, qui a entraîné la fermeture des concessions, les pubs pour les autos avaient quasiment disparu ! Mais avec le déconfinement, elles ont fait un retour en force à la télévision ou dans les journaux. Un phénomène amplifié par la mise en place de nouvelles aides gouvernementales au 1er juin. L'occasion pour les constructeurs de mettre en avant des offres plus alléchantes.
Mais il y a toujours un petit astérisque qui renvoie à des conditions écrites en tout petit ou des formulations qui enjolivent bien les choses. On ne vous fait pas une révélation fracassante évidemment ! La prudence est de mise depuis longtemps. L'un des pièges les plus connus concernait les consommations, avec des valeurs farfelues bien éloignées de ce que le client constatait sur la route. La norme WLTP a toutefois mis un gros frein à cela, la mesure étant plus réaliste. On a aussi en tête la mise en avant des équipements réservés aux haut de gamme.
Mais il y a de nouveaux points sur lesquels il faut faire attention, de nouveaux arguments de vente liés à l'évolution des modèles ou des modes d'achat.
Les locations à petits prix… mais gros apports
Les formules de location, avec option d'achat (LOA) ou longue durée (LLD), font de plus en plus d'adeptes, les automobilistes étant notamment séduits par la possibilité de changer régulièrement de voiture et de mieux connaître leur budget auto. Pour les marques, les locations ont un atout majeur : attirer le client avec des prix riquiquis. On met ainsi en avant dans la publicité la mensualité la plus basse possible, jusqu'à 3 € par jour avec Dacia. C'est forcément plus aguicheur que le prix comptant.
Le problème est que la formule demande bien souvent un premier apport. Et celui-ci peut réserver une mauvaise surprise, même si bien évidemment, il sera bien plus facile de commencer par cet apport que de payer comptant la voiture. Exemple le plus frappant du moment : la Citroën Ami. Citroën claironne que c'est la voiture qui coûte le prix d'un forfait téléphonique, avec 19,99 € par mois dans le cadre d'une LLD 48 mois. Sauf qu'il y a un premier loyer de 2 641 € (qui comprend 900 € de bonus déduit), soit 44 % du prix de l'engin !
Autre élément à bien regarder dans la pub : le kilométrage pris en compte, bien souvent faible.
Les ristournes mirobolantes… auxquelles vous n'avez pas le droit
Les marques ont pris l'habitude de mettre en avant les petits montants des locations, mais ces dernières semaines, les prix bradés ou les ristournes affolantes ont retrouvé de la popularité. Fiat vante une Panda neuve à partir de 4 990 €, Mitsubishi annonce en première page de son site internet un rabais de 14 000 € sur l'Outlander hybride !
Certes, ces modèles ont bien des remises sans condition, pour tous les clients donc. Mais c'est 500 € sur la Panda et 4 000 € sur l'Outlander. À cela s'ajoute une prime à la reprise, de 1 500 € sur l'italienne et 3 000 € sur le japonais. S'il n'y a pas de condition d'âge pour Mitsubishi, Fiat indique que c'est sur un véhicule de plus de 7 ans. Ces primes sont toutefois facilement négociables, même sans reprise.
La grosse nuance vient de la prise en compte de la prime à la casse ! Elle est de 3 000 € sur la Panda, 5 000 € sur l'Outlander. Il faut donc avoir un véhicule concerné (essence d'avant 2006, diesel d'avant 2011) et ce sont des sommes maximales ! Vous avez un revenu fiscal de référence par part supérieur à 18 000 € ? Ce n'est plus que 2 500 € de prime sur l'Outlander… et 0 € sur la Panda !
La prime à la casse exceptionnelle lancée au 1er juin a d'ailleurs bien bouleversé les offres. Attention en effet à sa prise en compte dans les offres de location. Ainsi le Volkswagen T-Cross est affiché dès 119 € par mois, une petite somme pour un SUV urbain… car Volkswagen compte un apport énorme de 5 000 € mais considère qu'il n'est plus que de 2000 € avec la prime à la casse !
Les hybrides… qui n'en sont pas vraiment
Cela ne fait aucun doute, l'avenir de l'automobile sera électrifié ! Dès qu'elles le peuvent, les marques en font donc des caisses sur leurs produits hybrides ou électriques. Par exemple Ford, qui au début de cette année, proposait un spot à la télévision pour annoncer pas moins de 14 nouveautés électrifiées en 2020. Certes, cette année est importante pour la marque, avec le lancement des Kuga hybride rechargeable et Mustang Mach-E 100 % électrique. Mais dans le lot, il y a surtout une majorité d'hybrides dits légers, dont les Puma, Fiesta et Focus.
Et là, il ne s'agit plus que d'un alterno-démarreur qui récupère un peu d'énergie dans une mini-batterie, pour fournir ensuite une assistance très ponctuelle au thermique. Il n'y a pas de moteur électrique capable de faire avancer seul l'auto, même sur quelques mètres. Le système permet quand même de gagner quelques grammes de CO2 et de réduire légèrement les consommations, c'est toujours ça de pris, d'autant que c'est à peu de frais. Mais cela semble piégeux de parler d'hybride.
Suzuki se vante ainsi d'avoir une gamme 100 % hybride, mais c'est uniquement avec ce genre de système. De quoi quand même créer une confusion dans l'esprit du client qui s'attend à trouver un système semblable à celui de Toyota, où là les consommations baissent réellement.
Payer en 2021, ce cadeau… qui n'en est pas toujours un
Plusieurs marques ont proposé des offres spéciales déconfinement, pour inciter les clients à revenir au plus vite dans les concessions. Seat a été le premier à dégainer un argument choc : prenez une voiture maintenant, ne payez qu'à partir de 2021. Cela prend la forme d'une location sans apport avec les six premiers mois offerts. L'espagnol a été rapidement imité, notamment par le groupe Fiat. Mais chez Fiat, Alfa Romeo et Jeep, ce n'est pas six mois en cadeau ! Le client ne commence à payer qu'en 2021, mais les mois à 0 € de 2020 sont reportés sur le reste de la location !
Nissan Leaf : le piège de l'occasion !
Trop chère la voiture électrique ? Les constructeurs tentent de montrer que non grâce aux formules de location, avec des loyers tirés vers le bas. Ils étaient déjà aidés par le bonus, jusqu'à 7 000 € pris en compte dans le 1er apport. Ils y ajoutent aussi la prime à la casse, jusqu'à 5 000 €, mais que tout le monde n'a pas. C'est ainsi que Kia annonce un e-Niro à partir de 47 €/mois, avec un apport de 3 250 €.
Dans la foulée, Nissan nous a envoyé un communiqué sur une Leaf à 49 €/mois sans apport. Imbattable ! Sauf qu'il y a une grosse nuance, c'est une offre sur la première génération. Ce sont donc des véhicules d'occasion ! Astucieux pour casser les prix de l'électrique dans les pubs !
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