Les voitures de fonction des politiciens allemands dans la ligne de mire des écologistes
Deutsche Umwelthilfe (DUH) est une puissante association écologiste allemande avec l'industrie automobile en ligne de mire. Parmi les nombreuses campagnes qu'elle mène, elle dresse chaque année un classement par leurs émissions réelles de CO2 des voitures de fonction d'un grand nombre de responsables politiques locaux, qu'ils soient au niveau fédéral ou étatique. Et le bilan n'est pas vraiment rose. Ou plutôt vert.
Comme chaque année depuis 14 ans, DUH a interrogé 240 personnalités politiques allemandes pour connaître le modèle de voiture de fonction qu'ils utilisent au quotidien : 47 % roulent au diesel (111), 43 % à l'hybride rechargeable (101), 6 % à l'électrique (15) et 3 % à l'essence (8), les cinq restants utilisant des modes de transport alternatifs. Mais non seulement, la moyenne des émissions réelles de CO2 se situe au niveau stratosphérique de 227 g/km, mais elle est supérieure de 2 g/km par rapport à l'année dernière. Une des raisons ? La proportion croissante, de 31 à 43 %, d'hybrides rechargeables n'étant pas correctement utilisés, car, selon une étude récente, 82 % de leurs trajets seraient réalisés en thermique et avec une batterie à sa charge minimum.
Parmi les mauvais élèves, certains se font remarquer plus que d'autres, comme Franziska Giffey, ministre fédérale de la Famille, des Seniors, de la Femme et de la Jeunesse, dont l'Audi A8 émet 286 g/km de CO2 en conditions réelles. On trouve aussi Andreas Scheuer, ministre des Transports, dont la BMW Série 7 relâche 258 g/km ou encore Svenja Schulze, ministre fédérale de l'Environnement, et les 242 g/km de CO2 de sa BMW 745e.
Mais on trouve les extrêmes au Sénat de Berlin. Ainsi, la sénatrice Regine Günther roule en Tesla Model 3 tandis que le bourgmestre-gouverneur Michael Müller se déplace au quotidien avec une Mercedes S600 dont le V12 6.0 biturbo de 530 ch crache 408 g/km de CO2.
Un bilan qui fait voir rouge à Barbara Metz, directrice fédérale adjointe au DUH : « «Le contrôle des voitures de fonction de cette année montre que les politiciens du gouvernement ne mettent pas en œuvre l'obligation contraignante de réduire eux-mêmes les émissions de CO2 ! ». Sa collègue Dorothée Saar, responsable du trafic et du contrôle de la pollution atmosphérique au sein de l'association, surenchérit : « Le fait que les véhicules des ministres fédéraux et des gouvernements des lands émettent encore plus de CO2 en moyenne par rapport à l'année précédente détruit leur crédibilité ».
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