Les prix des carburants augmentent, les esprits s'échauffent
L'envolée des cours du pétrole se fait déjà sentir à la pompe. L'UFC-Que-Choisir a lancé une pétition afin de faire baisser les taxes. Mais pour le gouvernement ce n'est pas à l'ordre du jour.
Lundi, le baril de Brent a enregistré la plus forte hausse de son histoire. Après les attaques contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite, premier exportateur d'or noir, le Brent coté à Londres a bondi de 14,2 %, terminant à 69 $.
Heureusement, il y a déjà eu du mieux hier. Les cours sont repartis à la baisse, reculant de près de 6 % à environ 64 $. Pour rassurer les marchés, l'Arabie Saoudite a fait savoir qu'un retour à la normale de la production était prévu dès la fin septembre. Pour fournir la même quantité qu'avant les attaques, qui ont fait chuter de moitié sa production, le pays puise dans ses réserves. La situation devrait se détendre dans les prochains jours… s'il n'y a pas de nouvelle attaque ou tension géopolitiques.
Plusieurs centimes en plus en 48 heures
Reste que l'automobiliste français sent déjà passer ce mini choc pétrolier. L'Union Française des Industries Pétrolières (Ufip) avait prévenu en début de semaine : l'envolée des cours sera vite répercutée, avec une hausse de l'ordre de quatre à cinq centimes par litre. De nombreuses stations ont commencé à relever les prix. Exemples parmi tant d'autres, de lundi à mercredi, le gazole est passé de 1,409 à 1.439 € à la station Carrefour de Mont de Marsan (40), soit déjà trois centimes. À l'Hyper U de Manosque (04), le gazole est passé de 1,406 à 1.429 €.
Comme on peut le voir sur nos courbes en bas de page, on est toutefois loin des prix records. En octobre 2018, le litre de gazole coûtait en moyenne en France 1,53 € le litre. Mais cette progression rapide des prix échauffe déjà les esprits de certains. Des pétitions commencent à fleurir sur le Net pour demander au gouvernement à diminuer les taxes sur le carburant, qui représentent 60 % du prix final.
L'UFC Que Choisir vient ainsi de lancer sa pétition pour demander la suppression de la "taxe sur la taxe". Il y a en effet une TVA sur la TICPE, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques. Sur un litre de gazole à 1,43 €, il y a près de 12 centimes de TVA sur la matière première, puis 61 centimes de TICPE et… 12 centimes de TVA sur la TICPE !
Pas de hausse des taxes… et pas de baisse
Évidemment, du côté du gouvernement, on regarde de près l'évolution du pétrole et des prix à la pompe. On garde en tête que la contestation des gilets jaunes est parti de ce sujet il y a un an. Lors d'une interview accordée au Parisien, Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, rassure déjà sur une chose : comme promis, il n'y aura pas d'augmentation des taxes en 2020. Mais concernant la situation actuelle, l'État ne veut pas se précipiter : "On regarde comment les prix évoluent : on restera attentif dans les prochaines semaines, si les choses deviennent dures pour le portefeuille des Français".
L'idée d'une TICPE flottante, qui baisserait lorsque le cours du pétrole s'envole, avait été évoquée par Emmanuel Macron en novembre 2018. Elle revient sur le devant de la scène… mais il est bien trop tôt pour la mettre en place. Le Président de la République préfère attendre pour abattre cette carte, qu'il ne sortirait que si le pétrole s'enflammait réellement, vers les 100 $. On en est encore loin. À midi, le Brent était stable, à 64 $.
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