Les motos chinoises bouleversent le marché de l’occasion en Italie et en Espagne
Une révolution discrète mais implacable : les motos chinoises neuves, portées par des marques comme SYM, Voge, Zontes et QJ Motor, redessinent le paysage du marché de la moto en 2025, particulièrement en Italie et en Espagne. Ce n’est pas un simple effet de mode : ces constructeurs, jadis méprisés, écrasent le marché de l’occasion avec des modèles neufs à prix cassés. « Une moto japonaise d’occasion de 10 ans à 8 000 € ou une chinoise neuve tout-terrain à 6 000 € ? Le choix est vite fait », observe Christian Stano, gérant de trois concessions à Milan, dans Motorpasion Moto.

En Italie, le marché des deux-roues a chuté de 8,3 % sur les cinq premiers mois de 2025, avec 669 722 immatriculations (-11,3 %). Les motos d’occasion, notamment les modèles japonais de milieu de gamme avec 20 000 à 30 000 km, peinent à trouver preneur. MotorCyclesData rapporte une surabondance de stocks Euro 5 auto-immatriculés par les concessionnaires fin 2024, accentuant la baisse des ventes de neuf (-13,3 % en mars). Les motos chinoises, comme la Voge 525DSX ou la Zontes 310S, séduisent avec des prix compétitifs (ex. : 5 999 € pour la Voge 525DSX vs 6 999 € pour une Honda NX500) et des équipements modernes (écrans TFT, freins Brembo.
L’Espagne, cinquième marché européen, affiche une résilience avec 68 271 ventes sur les quatre premiers mois (-0,1 %). Les marques chinoises y brillent : Zontes grimpe à la 3e place (+112 %), Voge à la 5e (+51,3 %), et SYM à la 6e (+17,6 %).

« Les motos chinoises ne sont plus un luxe, elles redéfinissent ce qu’est une bonne affaire »
Ces chiffres reflètent une préférence croissante pour des motos neuves abordables, surtout dans les segments 125 cc et moyenne cylindrée (300-500 cc). « Les motards urbains et les novices veulent du neuf sans se ruiner », note MotorCyclesData. Les motos japonaises d’occasion, comme une Yamaha MT-07 de 2015, perdent de leur attrait face à une Zontes 703F neuve à prix similaire.
Les marques chinoises ont su investir dans la qualité et le design, s’appuyant sur des partenariats prestigieux (ex. : QJ Motor avec MV Agusta, Loncin avec BMW). La Benelli TRK 502, produite par QJ Motor, domine les ventes italiennes, surpassant même la Honda XL750 Transalp. Leur stratégie ? Des prix agressifs, des designs modernes et des fonctionnalités comme l’allumage sans clé ou des suspensions réglables, qui séduisent les jeunes et les commuters. En revanche, les motos haut de gamme (BMW GS, Ducati Multistrada) résistent grâce à leur aura aspirationnelle.
Cette invasion chinoise fragilise le marché de l’occasion, où les motos de plus de 10 ans deviennent des « handicaps » invendables. Avec l’introduction des normes Euro 5+ en 2025, les concessionnaires écoulent des stocks à prix bradés, mais la préférence pour le neuf persiste. « Les motos chinoises ne sont plus un luxe, elles redéfinissent ce qu’est une bonne affaire », conclut Stano.

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